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L’ARGENT SELON FRANÇOIS AVARD

« Les Bougon », « Bye Bye », « Les Beaux Malaises », François Avard est l’un des auteurs les plus prolifique­s – et les mieux payés – du Québec. Le train de vie du scripteur demeure néanmoins assez frugal.

- par Claudine Hébert

Votre personnage Paul Bougon et vous avez certains traits en commun, n’est-ce pas ?

Tout comme Paul, je crains que notre société ait un sérieux problème de consommati­on. Ce mode de vie n’est pas viable à long terme. Plus on consomme, plus on se dirige vers notre perte. J’aimerais que nos élus essaient de prôner une décroissan­ce au sein de l’économie pendant un an ou deux. Évidemment, ça ne se produira pas. Ils ont bien trop peur de ne pas être réélus.

À quoi ressemble votre style de vie ?

Le gros train-train pour moi, non merci ! J’ai une petite maison, un chalet et une voiture, payée comptant, que je garde jusqu’à ce que l’odomètre franchisse les 250000 km. À ce propos, vous ne me verrez jamais acheter un véhicule avec des paiements de 500 dollarsw et plus par mois. Vous allez devoir m’arracher toutes les dents avant que cela arrive…

Vous n’avez donc aucune dette ?

J’ai toujours eu les dettes en horreur. Pas question pour moi de payer des intérêts. J’achète seulement des biens que je peux m’offrir. Je me souviens que lorsque j’ai eu mon premier magnétosco­pe il y a 25 ans, j’avais l’argent en poche. Pourtant, ma mère me recommanda­it de l’acheter par paiements mensuels. C’était, selon elle, une façon de bâtir mon crédit. C’était la mentalité de l’époque…

On devine que les cartes de crédit et vous, ce n’est pas le grand amour…

Je me suis passé de carte de crédit pendant bien des années. En fait, j’ai eu ma première carte à l’âge de 38 ans. Il y a dix ans, j’ai fait un voyage en Californie. Je voulais louer une voiture. J’ai compris à ce moment qu’il était impossible d’avoir accès à la location sans détenir une carte de crédit. Quoi qu’il en soit, je l’utilise très rarement. Je fonctionne très bien avec la carte de débit.

Ya-t-il un achat que vous regrettez ?

Au début des années 1990, j’ai acheté une petite voiture de marque américaine, question d’encourager nos voisins. J’étais toujours rendu au garage. En fait, la voiture avait été fabriquée au Mexique et plusieurs pièces venaient de Chine. J’ai eu ma leçon. Maintenant, j’opte pour des voitures de marque japonaise. Elles sont solides et efficaces, et je peux les garder pendant au moins 10 ans.

Avez-vous quelques petits péchés mignons ?

Le seul endroit où je vais peut-être faire quelques petites folies dépensière­s, c’est dans une librairie grande surface. Il est rare que je ne ressorte pas sans avoir laissé à la caisse une centaine de dollars, voire peut-être deux, en livres, en CD et en films.

Enfin, quel a été votre meilleur investisse­ment ?

D’emblée, j’ai le goût de vous répondre que ce sont mes années de cégep…Elles m’ont permis de rencontrer des tas de filles. Et du coup, de m’épanouir. Mais ça ne fait pas sérieux pour votre magazine. Mon meilleur investisse­ment, et c’est vrai, c’est le temps et l’ardeur que j’ai consacrés à ma carrière. Depuis le début, j’ai su m’entourer des meilleurs, que ce soit des humoristes, des comédiens, des réalisateu­rs ou des producteur­s. Et ça paye. Aujourd’hui, j’écris pour des gens qui veulent constammen­t se surpasser. Des gens qui font en sorte que je me surpasse moi aussi. +

Vous ne me verrez jamais acheter un véhicule avec des paiements de 500 $ et plus par mois. Vous allez devoir m’arracher toutes les dents avant que cela arrive…»

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