UNE INTERVENTION HUMAINE CONTESTÉE
D’un point de vue réglementaire, le robot-conseil sans intervention humaine pose problème au Canada. Selon l’AMF, la responsabilité envers les clients ne peut être transférée à un processus numérique entièrement automatisé. Or, plusieurs fintechs qui offrent de tels services demandent à être dégagées de certaines obligations. On souhaite notamment ouvrir des comptes clients sans avoir à les contacter personnellement. Portfolio IQ de Questrade est le robot-conseiller qui se rapproche le plus de ce modèle d’affaires où l’intervention humaine est minimale. Par exemple, le client doit lui-même communiquer avec le représentant en cas de besoin. La firme est inscrite à titre de gestionnaire de portefeuille restreint et donc assujettie à certaines conditions afin de protéger adéquatement les investisseurs. Le client doit ainsi mettre à jour en ligne chaque année le questionnaire qui établit son profil d’investisseur, sinon la firme doit l’appeler. Les actifs proposés aux investisseurs doivent également être simples et liquides comme le sont la plupart des FNB. L’entreprise contactera aussi les 65 ans et plus par téléphone. L’AMF souligne enfin que chaque modèle d’affaires est analysé au cas par cas par les Autorités canadiennes en valeurs mobilières et que celui « sans communication » demeure rare. « Les fintechs ont le devoir de collaborer avec les autorités, de leur démontrer par exemple dans un environnement de test que leurs applications et leurs algorithmes sont sûrs. L’Europe, l’Asie et les États-Unis sont passés par là et nous y arriverons. Ce n’est qu’une question de temps avant que les services de robot-conseil sans intervention humaine soient accessibles au Canada », croit Jay Ferst.