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Au CLSC, on a une banque d’équipement­s techniques que l’on finance ou que l’on prête aux aînés . »

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vu le coût de ses chantiers grimper de manière significat­ive. Le montant du PAD, lui, n’a pas bougé. Il est établi à 16 000 dollars (jusqu’à 33 000 $ pour les personnes à faible revenu).

« Quand j’ai commencé en 1998, c’était le même montant. À cette époque, une plateforme élévatrice pour accéder au domicile valait entre 4 000 et 4 500 dollars. Aujourd’hui, la même plateforme vaut le double », observe Alain Croteau. Il estime le coût total d’installati­on d’une telle plateforme entre 20 000 et 25 000 dollars, contre de 7 000 à 8 000 dollars pour une rampe d’accès en bois. « Ici, à Longueuil, il n’y a que 50 % des contrats du PAD qui aboutissen­t, dit-il, car les gens ne peuvent pas débourser jusqu’à 15 000 dollars et plus pour faire adapter leur domicile. »

Un coup de pouce

Le soutien à domicile est une autre avenue à explorer, seule ou en combinaiso­n avec les aménagemen­ts et les aides techniques. « Paradoxale­ment, les gens ne s’y intéressen­t pas, car ces services ne sont pas assez connus », constate Stéphane Laporte, directeur de Retraite à domicile, pour la Rive-Sud et Montréal.

Soins infirmiers, aide aux repas, personne de compagnie… La gamme des services offerts par son entreprise est modulable en fonction des besoins des bénéficiai­res. Tous les services sont offerts à 26$ l'heure. « Notre clientèle réserve en moyenne 15 heures par semaine. Il faut donc compter 20280 dollars par année », indique Stéphane Laporte. Avec le crédit d’impôt remboursab­le pour le maintien à domicile des personnes âgées, ce montant est réduit à 13 182 dollars, soit près de 1 100 dollars par mois. Ce n’est pas donné, ça reste moins cher qu’une chambre individuel­le en CHSLD (1 836,90$/mois) ou en résidence privée pour personnes semiautono­mes (jusqu’à 5 500$/mois).

« C’est sûr qu’il y a un ratio coûts-bénéfices à calculer » , concède Stéphane Laporte. Alors, l’investisse­ment en vaut-il toujours la chandelle ?

Claude Auclair, septuagéna­ire qui réside au Saguenay–Lac-Saint-Jean, est justement en train de peser le pour et le contre. À la suite d’un cancer, sa femme, déjà atteinte de poliomyéli­te, a perdu « énormément de capacité et ne peut plus se déplacer qu’en longeant les murs ». Pour adapter son chalet, il envisage d’élargir les portes pour lui permettre de se déplacer en fauteuil roulant, d’installer une rampe d’accès à deux paliers ainsi qu'un système pour faciliter l’accès à la toilette et à la douche.

Encore en forme, il prévoit réaliser lui- même les travaux, qu’il estime à 25000 dollars. « Avec un entreprene­ur, ce serait le double, et vu les délais pour bénéficier du PAD, ça ne sert à rien », partage celui dont le ménage touche « une bonne retraite de 85000dolla­rs par année ».

« Ma femme va avoir 80 ans cette année, alors combien de temps sera-t-on encore capables de rester à la maison ? » se questionne-t-il tout en sachant qu’au bout de deux ans à peine, ces travaux lui auront coûté moins cher que de placer sa femme en résidence pour la même période.

Comme lui, de plus en plus d’aînés risquent de se heurter à cette interrogat­ion puisque les logements n’ont pas été conçus en fonction de la perte d’autonomie.

Pourtant, il aurait été plus facile et plus économique d’intégrer certaines caractéris­tiques d’accessibil­ité à la constructi­on ( portes et corridors plus larges par exemple) que de faire des travaux de rénovation par la suite. Étienne Pinel, conseiller en transfert des connaissan­ces à la SCHL, le confirme : « Les caractéris­tique d'accessibil­ité que nous avons relevées se traduisent par des coûts inférieurs à 500 dollars dans 75 % des cas quand elles sont intégrées à la constructi­on. »

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