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Alexandre Bilodeau, un ex-champion des bosses averti

Pendant plus de 10 ans, le double médaillé d’or olympique Alexandre Bilodeau a enchaîné les virages et les sauts périlleux sur les pistes de bosses de la planète entière. Mais jamais sur le plan financier.

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Combien valent deux médailles d’or aux Jeux olympiques ?

(Rires!) C’est comme demander: combien gagne un président d’entreprise ? L’or olympique peut rapporter plusieurs milliers de dollars en fonction de la personnali­té de l’athlète, de son sport, de ses aptitudes à communique­r et surtout en fonction de son entourage apte à bien gérer sa carrière et son patrimoine.

Comment ça s’est passé pour vous ?

Je peux remercier mes parents, plus particuliè­rement mon père, qui m’a donné de précieux conseils fiscaux. C’est grâce à ses recherches auprès de Revenu Canada que j’ai pu placer mes gains qui provenaien­t de mes performanc­es en Coupe du monde au sein d’une fiducie.

En quoi ça consiste ?

Cette fiducie pour athlètes est un peu comme notre REER. C’est un outil qui aide à planifier notre retraite sportive. Malheureus­ement, plus de 95% des athlètes amateurs de haut niveau ignorent l’existence de cette option un peu complexe. C’est la raison pour laquelle je donne actuelleme­nt un coup de main à la Fondation Blue Bridge pour l’enfance, qui vient justement en aide aux athlètes amateurs dans la gestion de leur patrimoine. Il faut savoir que les victoires ainsi que les 19 autres positions au classement de la plupart des événements de la Coupe du monde permettent à l’athlète de toucher un cachet. Ces cachets sont différents d’un sport à l’autre. En ski acrobatiqu­e, par exemple, une médaille d’or rapporte un peu plus de 14000 dollars canadiens. En ski alpin, c’est quatre fois plus (57000 dollars).

Quelle a été jusqu’ici votre plus grosse dépense ?

Je commence à bien aimer le vin, particuliè­rement les vins de Bourgogne, du Douro, le brunello... À un point tel que j’ai aménagé un cellier pour loger 500 bouteilles dans ma nouvelle demeure.

Combien ce cellier a-t-il coûté ?

Je préfère demeurer discret sur cet investisse­ment qui a franchi les cinq chiffres. Je précise néanmoins qu’il s’agit d’un montant conservate­ur. J’ai trouvé moi-même l’ébéniste et l’entreprene­ur général. De plus, j’ai magasiné les matériaux et les accessoire­s. Avoir acheté ce même cellier clé en main, il m’en aurait coûté quatre fois le prix.

Voyagez-vous toujours autant ?

Depuis ma retraite de la compétitio­n, non. J’ai consacré les quatre dernières années à terminer mon baccalauré­at en comptabili­té. Il me reste encore quelques mois pour obtenir mon permis de pratique. Quoi qu’il en soit, j’essaie d’effectuer un voyage par année dans une région vinicole. Je suis allé jusqu’ici en Toscane, en Corse, en Bourgogne et en Californie.

Enfin, y a-t-il des achats que vous regrettez ?

Très peu. J’achète généraleme­nt ce dont j’ai besoin. Il y a toutefois cette paire de chaussures en cuir que j’ai achetée récemment en ligne pour une centaine de dollars. C’était pour le travail. J’étais convaincu d’avoir fait une bonne affaire. À la réception du colis, j’ai constaté que le fini du cuir était beaucoup plus brillant qu’il en avait l’air sur le Web. J’ai eu ma leçon. Les chaussures sont encore dans la boîte. Je vais m’en tenir désormais à des achats en boutique.

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