L’ÉPARGNANT MODÈLE
Même si Charles Poitras n’avait qu’un an lors de la parution d’Un barbier riche, ce best-seller qui vante les vertus de l’épargne a changé sa vie.
À 24 ans, Charles Poitras se décrit comme un indécrottable épargnant. Tout comme son père, raconte ce bachelier en génie civil, à qui il doit la lecture d’Un barbier riche – emprunté à la bibliothèque ! – au début de la vingtaine. Une véritable révélation pour lui.
À tel point que plus d’un an après avoir décroché son premier « vrai » job en tant qu’analyste-conseil chez GIRO, une entreprise montréalaise qui développe des logiciels de planification des transports collectifs, il consacre près du quart de son salaire net à l’épargne ou aux placements. Sans compter le REER collectif auquel il contribue, tout comme son employeur.
« Épargner, ça va de soi pour moi », explique ce sympathique grand brun. « Mais c’est vrai que je n’ai pas beaucoup d’exemples [comme lui] parmi mes amis, en tout cas pas à ce point. »
Aidé d’un conseiller financier, il a notamment ouvert un compte REER et un compte CELI auxquels il cotise mensuellement. « Dès que j’ai ma paye, je sais exactement quel montant va où et ce qui me reste pour avoir du fun. »
Une auto, pour quoi faire?
Et du fun, il en a, assure-t-il. Son style de vie frugal – il se déplace à vélo et vit en appartement sur le Plateau-Mont-Royal avec deux colocs même s’il a une blonde – n’est aucunement source de sacrifices. Habiter à Terrebonne et moisir quotidiennement dans les bouchons de circulation, non merci ! « Le confort de vivre à proximité des services est inégalé. On fait notre épicerie à trois, on se cuisine des bons plats. On n’est pas cheap mais on vit intelligemment. »
Récemment, Charles a fait un premier placement boursier : il a investi dans une entreprise québécoise dont l’activité – le recyclage du plastique – correspond à ses valeurs écoresponsables. « Je le fais pour le fun, pour voir ce que ça donnera à long terme », dit-il.
Cet automne, les capacités d’épargne de Charles seront rudement mises à l’épreuve: l’analyste-conseil de GIRO s’installe à Paris pour deux à trois ans. Il travaillera notamment à un contrat avec la SNCF. Or, la capitale française est la deuxième ville la plus chère du monde en 2018 après Singapour, selon l’Economist Intelligence Unit.
« J’en suis conscient ! répondil en rigolant. Je ne vais pas là pour faire un coup d’argent. Le but, c’est de garder un mode de vie similaire [à celui de Montréal] tout en vivant pleinement cette expérience de travail et en voyageant en Europe. » Le pied, quoi.
« Dès que j’ai ma paye, je sais exactement quel montant va où et ce qui me reste pour avoir du fun. »