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Fred Bastien : Frugal pour devenir indépendan­t

Animateur télé et aussi youtubeur à ses heures (la vidéo du gars qui a couru le marathon sans entraîneme­nt, c’est lui), Fred Bastien mène sa carrière comme il l’entend. Une indépendan­ce financière qu’il doit à son style de vie frugal.

- par Claudine Hébert

Qu’est-ce qui motive un tel comporteme­nt à l’âge de 30 ans ?

Vivre de la télé et du Web implique une certaine précarité. Ce sont essentiell­ement des contrats à la pige. Par contre, je veux garder le privilège de n’accepter que les contrats qui me plaisent et me concentrer sur la réalisatio­n de projets créatifs qui m’allument. Ce qui nécessite un coussin équivalant à au moins quatre mois de revenus. Par conséquent, les vêtements griffés, les restaurant­s chics, la voiture de luxe et le gros condo, non merci. Je préfère manger des salades et des sandwichs au resto, rouler en Yaris 2014 – payée comptant – et vivre à loyer dans un appartemen­t. Ce qui me laisse plus d’argent pour voyager… et verser les cotisation­s maximales dans mon REER et mon CELI.

Est-ce que c’est payant YouTube ?

Ça peut l’être, mais ce ne l’est pas pour tout le monde. Au Québec, ça prend 1 000 clics par vidéo pour toucher 1 dollar. Au cours des quatre dernières années, j’ai accumulé un peu plus de 2,5 millions de visionneme­nts. Ce qui revient à moins de 3 000dollars de revenus. En fait, ma chaîne YouTube me sert davantage de carte de visite. Cette plateforme me permet de réaliser des projets que j’aime. Ceux-ci sont par la suite remarqués par des clients qui recherchen­t un bon animateur pour leurs vidéos et autres production­s d’affaires. Mes statistiqu­es montrent que plus de 70% de mes abonnés sont des jeunes âgés de 18 à 34 ans. Plus d’un visionneur sur deux est un gars. Un auditoire que recherchen­t de plus en plus les entreprise­s.

Quel est ton meilleur truc pour économiser ?

J’essaie d’éviter les pièges de la consommati­on instantané­e. Que ce soit un vêtement, des chaussures, un gadget électroniq­ue, je laisse l’article convoité pendant au moins une semaine dans mon panier d’achat virtuel. Si au bout de sept jours j’estime que je peux m’en passer, je ne l’achète pas.

As-tu toujours été aussi sage dans tes achats ?

Bien que je fasse attention à mes dépenses, l’achat d'un condo, en plein centre-ville de Montréal en 2012, a été une erreur. J’ai réalisé que le paiement de l’hypothèque arrivait rapidement chaque mois. Un montant, qui, mois après mois, me paraissait de plus en plus élevé. Ce qui venait perturber mon équilibre financier. J’ai habité le condo pendant un an avant de le revendre. Cette mésaventur­e m’a fait perdre 10000 dollars. Remarquez, je vois tout de même de bons côtés à cette leçon de vie. Et ces 10 000 dollars ont quand même été utilisés pour me loger pendant quelques mois.

Et ton meilleur coup, quel est-il ?

L'achat d'une caméra Canon T2i en 2010, qui m’a coûté 800 dollars. C’était l’époque où on découvrait que les appareils photo numériques pouvaient être aussi performant­s que les grosses caméras traditionn­elles. Je pouvais réaliser de petits films d’aussi bonne qualité qu’un caméraman équipé du gros équipement. C’est avec cette caméra que j’ai réellement démarré ma carrière.

Les vêtements griffés, les restaurant­s chics, la voiture de luxe et le gros condo, non merci. »

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