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2019, l’an 1 de l’électromob­ilité

Depuis le temps que c’est dans l’air, 2019 promet d’être l’année où l’industrie automobile entame un véritable virage électrique. Les nouveautés automnales sont les premières d’une longue série qui promettent enfin de renverser l’hégémonie du moteur therm

- par Alain McKenna

Les nouveautés automnales sont les premières d’une longue série qui promettent enfin de renverser l’hégémonie du moteur thermique.

Des voitures électrique­s et des véhicules à moteur hybride rechargeab­le circulent sur la route depuis des années déjà. La nouveauté, c’est qu’on verra apparaître des véhicules plus abordables dont le format et l’autonomie n’ont rien à envier à leurs homologues à essence.

Pour rivaliser avec Tesla et Chevrolet, Nissan ajoutera une deuxième batterie au catalogue pour la Leaf 2019, qui fera monter son autonomie à près de 340 kilomètres. Hyundai et Kia proposeron­t, pour leur part, des Kona et des Niro électrique­s à 380 kilomètres d’autonomie par charge, au bas mot. Ces deux VUS relativeme­nt abordables risquent d’attirer plusieurs acheteurs, vu la popularité de ce format partout au pays.

Avec leurs batteries plus imposantes, ces véhicules prendront plus de temps à se recharger. À la maison, on a généraleme­nt le temps. Sur la route, les gens plus pressés devront trouver une borne de recharge rapide (400 V), capable de re- charger un bon pourcentag­e de la batterie d’un véhicule compatible en 30 minutes à peine. Seul hic : on compte peu de ces bornes au Québec à l’heure actuelle (environ 150), mais les réseaux de bornes publics et privés, comme Circuit électrique, Electrify Canada et ChargeNow, en promettent des milliers de plus partout au Canada d’ici quelques années.

Des électrique­s plus abordables

En livrant enfin ses premières berlines Model 3 au Canada, Tesla, l’iconique marque californie­nne du coloré PDG Elon Musk, confirme en quelque sorte un pari également pris par General Motors il y a un an déjà : il est possible de commercial­iser une petite voiture électrique en quantité suffisante pour réduire le coût de la technologi­e.

Cet été, l’Institut du véhicule innovant (IVI) de Saint-Jérôme a fait le calcul et est arrivé à la conclusion qu’en parcourant 20 000 km par année, on pouvait dans bien des cas amortir le coût d’achat d’une

voiture électrique en moins de trois ans, parfois même plus vite.

Ces véhicules électrique­s proposent par ailleurs plus d’espace de chargement qu’on peut le croire, vu l’absence d’une cylindrée encombrant­e. Comme les moteurs électrique­s génèrent un couple élevé d’entrée de jeu, il en résulte une conduite aux antipodes des premières hybrides lentes, voire paresseuse­s : leur comporteme­nt routier est dynamique et risque même d’en surprendre plus d’un.

Des hybrides branchable­s qui en mènent large

L’IVI estime que plus de quatre propriétai­res de véhicules électrique­s sur cinq se branchent tous les soirs à la maison. Une recharge complète peut prend cinq heures ou plus à l’aide d’une borne résidentie­lle normale, mais un aller-retour au boulot épuise rarement toute la batterie, ce qui rend cette recharge moins longue.

Pour ceux qui craignent de manquer de jus, des véhicules hybrides branchable­s sont tout indiqués. Ça tombe bien : les grands fabricants comptent en produire plusieurs nouveaux modèles au fil des prochaines années. Déjà, Mitsubishi a mis en vente l’Outlander PHEV, une version de son VUS qui propose une cinquantai­ne de kilomètres en mode purement électrique, après quoi la cylindrée à essence prend le relais.

Un autre avantage des modèles hybrides branchable­s est qu’ils peuvent se révéler moins coûteux, puisqu’ils requièrent une batterie moins imposante, le nerf de la guerre dans ce créneau. C’est ce qui fait dire à l’Agence de l’environnem­ent et de la maîtrise de l'énergie ( ADEME), en France, que, d’ici 2030 à tout le moins, les véhicules hybrides branchable­s seront plus attrayants pour les acheteurs devant sortir fréquemmen­t de la ville. En revanche, « il semble que l’avenir du petit véhicule urbain soit promis au véhicule électrique », ajoute l’agence.

Bref, à chacun son propre véhicule électrique. Le moment est propice, car cette année, ce n’est pas le choix qui manque.

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