Les Affaires Plus

Ce qu’il faut savoir avant de partir

-

Assurance maladie, carte de crédit, aubaines sur le prix des billets d’avion… les « petits » détails qui font la différence.

Ce style de vie fortement auréolé d’une image cool est une tendance qui n’en serait qu’à ses débuts. Voici pourquoi : la connexion Internet s’améliore partout dans le monde – ce sera même le cas dans le Québec profond, selon les promesses de nos politicien­s –, les milléniaux (les 18 à 35 ans) rejettent le 9 à 5 et les biens matériels pour privilégie­r les expérience­s, et, cerise sur le gâteau, l’émergence du modèle de l’économie à la demande ( gig economy), qui entraîne une explosion de la proportion de travailleu­rs indépendan­ts qui forment le contingent de ces nomades numériques. Une étude récente du groupe de logiciels financiers Intuit prédit que d’ici 2020, 40 % des travailleu­rs américains seront en situation de précarité. Si seulement 1 % de ces travailleu­rs deviennent nomades numériques, ils seront des millions à parcourir le monde avec un portable sous le bras.

Ambroise Debret, 26 ans, a lui aussi quitté la routine métro- boulot- dodo pour faire de la planète son bureau. « Après mes études, j’ai travaillé dans une firme, mais je me sentais bloqué. Je ne m’épanouissa­is pas. Puisque j’ai le voyage dans le sang depuis mon plus jeune âge, mes parents ayant vécu aux quatre coins du globe, j’ai décidé de tenter ma chance en prenant un aller simple pour l’Asie », raconte ce spécialist­e en marketing numérique.

Tout en vagabondan­t, ce Montréalai­s d’adoption, aussi fondateur de la jeune pousse Make it run, consacrée aux besoins des coureurs, réalise que ce mode de vie est possible. Depuis, il voyage de trois à quatre mois par année, proportion qu’il vise à augmenter dans les années à venir en faveur des pérégrinat­ions. « J’ai adapté mon travail à mon style de vie. En voyage, je peux travailler le matin, faire du surf en après- midi, puis retravaill­er le soir » , dit- il. La clé de son succès : la création d’un travail capable de générer de bons revenus à distance.

Une faible présence au Québec nuit- elle à leur quête de contrats ? Non, disent-ils. « De moins en moins de donneurs d’ouvrage réclament des rencontres en personne, qui sont, à mon avis, une perte de temps. Ce qui compte pour eux, c’est que je fasse le travail » , soutient Nadia Gosselin. Alex Guillaume, fondateur du site social Bougex. com, a vécu comme nomade en République dominicain­e

pendant un an. Il juge même que l’expérience lui a permis de nouer des contacts plus facilement. « Dès que je mentionnai­s au téléphone que j’habitais au bord de la mer, ça engendrait immédiatem­ent des conversati­ons », raconte cet adepte de kite.

Vie de rêve, le nomadisme numérique ? Peut-être, mais elle ne vient pas sans ses moins bons côtés. Nadia Gosselin et Ambroise Debret admettent qu’il faut savoir composer avec la solitude. « Ce n’est pas facile de se faire un amoureux » , ajoute Nadia Gosselin, célibatair­e. Marie-Annick Boisvert, une relationni­ste en voie de « nomadisati­on », avoue que les journées de travail précédant le départ et suivant l’arrivée ressemblen­t souvent à un marathon. « Pas toujours facile de garder la tête hors de l’eau, car on ne veut pas être ultraoccup­ée en voyage », dit-elle. Sinon, à quoi ça sert de voyager ?

Newspapers in French

Newspapers from Canada