Témoignages : Travailleurs autonomes en exil
Ces jeunes ont tout vendu pour vivre et travailler dans leur roulotte!
Où se trouvent les meilleurs endroits pour les travailleurs autonomes nomades ? Selon Nomad List, le site de référence qui recueille les avis de près de 65 000 travailleurs autonomes provenant de partout au monde, les cinq meilleurs endroits sont le village de Canggu, à Bali, en Indonésie, Budapest, en Hongrie, les villes de Chiang Mai et de Bangkok, en Thaïlande, ainsi que Berlin, en Allemagne. Ces destinations, particulièrement les quatre premières, se démarquent pour leur accès Internet, le facteur sécurité, leur environnement de joie de vivre et surtout pour leur coût de la vie qui se maintient sous la barre des 1 800 dollars américains par mois. À Chiang Mai, quelque 1 000 dollars américains par mois suffisent.
La présence de Berlin au classement peut être contestée en raison de son coût de la vie élevé, à plus de 3 000 dollars américains par mois, bien que l’Allemagne offre actuellement un visa pour attirer des travailleurs pigistes sur son territoire…
« Le choix d’une destination plutôt qu’une autre est généralement fait en fonction d’un équilibre entre le plaisir et le travail. Deux critères sont tout de même essentiels : le coût de la vie et la vitesse moyenne de la connexion Internet », souligne Alexandre Comtois, fondateur du site Pige Québec. Cette communauté Web regroupe une plateforme de contrats en appel d’offres, un répertoire de pigistes et d’autres ressources pour travailleurs autonomes francophones.
Depuis le printemps dernier, Alexandre et sa conjointe Amélie sont d’ailleurs de retour d’un séjour de plus de six mois en Thaïlande. Juste avant de partir, ils ont tout vendu, maison comprise.
« Je détiens une entreprise Web, ce qui ouvre des portes sur un mode de vie plus flexible et nomade. J’ai simplement besoin de mon portable, d’une location Airbnb munie d’une bonne connexion Wi-Fi ou d’un bon gros forfait de données que je partage entre mon téléphone et mon ordinateur portable », raconte ce travailleur autonome âgé de 37 ans.
« En fait, poursuit-il, ça prend un endroit stable. Car être nomade numérique, c’est pouvoir travailler comme à la maison, peu importe où on s’installe. Bien que l’on soit à l’extérieur, on continue d’avoir un horaire de travail de 30 à 50 heures semaine. En général, on se garde de deux à trois jours semaine pour visiter la région. »
Au moment d’écrire ces lignes, le couple, de retour au Québec, s’installait à Hatley, dans les Cantons-de-l’Est. Il bossait à recenser tous les centres collaboratifs de la province où peuvent aller les travailleurs autonomes. « D’ici la fin de l’année, on veut créer le tout nouveau répertoire MaPlace.Québec qui regroupera des espaces de travail partagés, des cafés, des restaurants, des pubs et autres endroits publics qui peuvent accueillir professionnels, travailleurs autonomes, entrepreneurs, étudiants et autres nomades numériques », dit Alexandre Comtois. Cette plateforme s’adressera à deux publics : les voyageurs francophones à la recherche d’endroits confortables où travailler lors de leur passage au Québec, ainsi que les nombreux télétravailleurs québécois qui désirent changer d’air.