Tiens, mon voisin gagne 122914$...
Si la transparence sur les salaires ne fait pas encore partie des moeurs québécoises, le concept est loin d’être nouveau ailleurs au pays. À preuve: depuis 2008, la Ville de Vancouver publie des données ouvertes quant aux salaires, aux bonis et aux dépenses de tous ses fonctionnaires touchant plus de 75000 dollars... noms compris! Et elle n’est pas la seule: conformément aux exigences de la Financial Information Act, la divulgation des salaires s’applique à tous les organismes publics de la Colombie-Britannique, nous explique-t-on à la Ville.
Plus près de nous, l’Ontario obligera dès janvier toutes les organisations à publier les salaires ou les fourchettes salariales offerts lors d’un affichage de poste.
Ce n’est qu’une question de temps avant que la vague atteigne le Québec, estiment les spécialistes interviewés pour cet article. Richard Saucier, conseiller en rémunération et président de Saucier Conseil, émet toutefois quelques réserves. « Ce n’est pas demain que les employeurs communiqueront les salaires de tout le monde. S’ils le faisaient, ce serait désastreux, car le moral des troupes baisserait de façon incroyable. Les salariés ne sont pas qualifiés pour mesurer la valeur de leurs collègues, notamment parce qu’ils sont partiaux. » Les employeurs s’engageant dans une telle démarche doivent redoubler de prudence, selon lui.