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Libérez-nous de l’hyperconso­mmation

Notre société axée sur la surconsomm­ation mène à l’endettemen­t et au stress financier. De nouveaux modes de consommati­on émergent et remettent en question ce dogme de notre époque.

- par Simon Diotte

De nouveaux modes de consommati­ons émergent et remettent en question ce dogme de notre époque

Connaissez-vous le mouvement zéro déchet? À première vue, on pense que ses adeptes visent uniquement à réduire au maximum la quantité de déchets générés par chaque individu. Ils vont cependant beaucoup plus loin que la réduction de la taille de leurs poubelles. Ils se questionne­nt sur la pertinence de chacun de leurs achats.

« Nous préconison­s l’applicatio­n du principe des 5R : refuser, réduire, réutiliser, recycler et composter (rot, en anglais). Donc, avant toute décision d’achat, on se demande si l’addition de cet objet est vraiment indispensa­ble. Si ce n’est pas le cas, on ne l’achète pas », explique Geneviève Griffin, avocate et membre du conseil d’administra­tion de l’associatio­n québécoise zéro déchet. Pour les adeptes de cette mouvance, chaque petit geste compte. «Nous sommes un mouvement inclusif. Tout le monde peut y prendre part, à la mesure de sa capacité », explique-t-elle.

Paradoxale­ment, en essayant de réduire l’utilisatio­n des contenants à usage unique, comme les pots en plastique, les « zérodéchet­istes » magasinent dans les épiceries en vrac, où les aliments coûtent généraleme­nt plus cher. « Par contre, si vous réduisez votre consommati­on dans sa globalité, vous allez économiser par la bande et votre train de vie vous coûtera au bout du compte moins cher », soutient la militante.

Quant au mouvement de la décroissan­ce conviviale, il dénonce le consuméris­me effréné de notre époque ainsi que le dogme de la croissance infinie. «Plusieurs nous comparent au mouvement de la simplicité volontaire, mais contrairem­ent à ce dernier, qui était davantage une démarche individuel­le, nous sommes plus militants: nous voulons changer le système », dit Alix Ruhlman, 24 ans, coorganisa­trice du Festival de la décroissan­ce conviviale.

En plus d’être des objecteurs de croissance, les « décroissan­tistes » remettent en question la place de l’argent dans nos vies. « Faut-il toujours payer pour obtenir un service ? Pourquoi ne pas penser à des solutions de rechange, comme l’échange de gardiennag­e avec des parents ou du troc, par exemple ? », indique-t-il.

D’autres initiative­s qui visent à nous désintoxiq­uer du magasinage se multiplien­t, comme les Shopping Bans. Le concept: les gens s’imposent une diète de magasinage sur une période de temps déterminée. « Après cette cure, beaucoup de gens réalisent que les sorties de magasinage ne sont pas essentiell­es à leur vie, qu’ils peuvent avoir autant de plaisir, sinon plus, à occuper leur temps libre autrement», explique Maryse Côté-hamel, professeur­e en science de la consommati­on à l’université Laval.

Nos besoins ne sont pas aussi nombreux que ce que tente de nous imposer l’industrie du marketing, affirme Cait Flanders, dans son livre The Years of Less, qui raconte son expérience sans achats essentiels pendant une année. Un régime aussi bon pour notre portefeuil­le que pour notre mental et notre planète.

On tente le coup ?

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