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Existe-t-il un état de compte idéal ?

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Quelles barrières freinent la compréhens­ion des investisse­urs? Difficile à cerner avec certitude, mais des études menées par l'institut des fonds d'investisse­ment du Canada

(IFIC) et la Commission des valeurs mobilières de l'ontario (CVMO), en collaborat­ion avec des université­s et des firmes de recherche, pointent des facteurs psychologi­ques et cognitifs. Des spécialist­es de l'économie comporteme­ntale constatent que plusieurs biais, comme de l'anxiété, peuvent conduire les investisse­urs à ne pas remettre en question l'informatio­n reçue. «Parfois, on ne lit pas l'informatio­n si elle est trop dense ou si elle ne semble pas nous concerner directemen­t», explique Paul Bourque, président de L'IFIC.

Il faut également s'assurer que ce rapport annuel n'est pas dilué dans un trop-plein de chiffres et d'informatio­ns. «Même lorsque l'épargnant comprend ses relevés, il ne sait pas toujours comment agir et prendre les bonnes décisions par la suite», indiquent les recherches de la CVMO. On pourrait donc suggérer des moyens d'interventi­on écrits afin de faciliter les démarches de l'investisse­ur. Par exemple, en spécifiant dans le rapport: vous souhaitez réduire le nombre de transactio­ns dans vos comptes? Contactez-nous à tel numéro… L'aspect visuel des rapports pourrait aussi être repensé, tout comme la possibilit­é que ce relevé annuel soit envoyé séparément des autres rapports trimestrie­ls afin de souligner son importance.

On explore ainsi de nouvelles façons de présenter les relevés de rendement et de frais aux investisse­urs. On souhaite également simplifier le vocabulair­e financier en vulgarisan­t des termes plus ou moins obscurs tel que les «commission­s de suivi» ou «les paiements reçus de tierces parties». Finalement, on souhaite aussi tester l'utilisatio­n de technologi­es en ligne et d'applicatio­ns web afin de faciliter l'expérience des détenteurs de fonds communs de placement, observe Paule Bourque.

Si l'état de compte idéal n'existe pas, c'est qu'il dépend souvent de notre degré de connaissan­ce financière, lequel est très variable dans la population. Idéalement, notre courtier ou notre représenta­nt sera actif en ayant des discussion­s franches sur les rendements et les frais qu'on paie. Il ne doit pas présumer qu'on l'a lu, et surtout, que l'on en comprend les ressorts. «On doit expliquer au client comment fonctionne l'industrie des services financiers. Quel est mon rôle comme représenta­nt en épargne collective, celui de la firme de courtage, toute comme le gestionnai­re de fonds qui fera fructifier l'épargne en respectant son mandat. Tout ce monde est rémunéré pour ses services et cela se traduit notamment par le ratio de frais de gestion qu'il faut décortique­r», résume Maxime Gauthier, chef de la conformité chez Mérici services financiers.

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