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Soulager aussi bien la planète que son portefeuil­le

Billet par Marine Thomas Soulager aussi bien la planète que son portefeuil­le

- Marine Thomas Rédactrice en chef, Les Affaires

Àchaque déménageme­nt, je me fais la même réflexion : « Mais comment ai-je pu amasser autant de choses en si peu de temps » ? Même en n’étant pas une mordue de magasinage – j’ai même plutôt tendance à détester ça – et en ayant de fortes conviction­s écologique­s, les années passent et les choses s’accumulent presque malgré moi.

Il faut dire que nous évoluons dans une société qui nous pousse à l’achat. Le commerce en ligne accélère cette tendance, puisque n’importe quel objet de nos désirs est à un clic, avec la promesse d’une livraison dans les 48h. Pourtant, les conséquenc­es de cette surconsomm­ation sont dramatique­s. Sans compter l’hypothèque, la dette moyenne des Québécois est de 19 438 $, selon un rapport d’equifax publié en mars. Selon une autre étude, cette fois par Ipsos pour le compte de MNP, 51% des Québécois affirment frôler le défaut de paiement chaque mois, au point de ne pas pouvoir payer une facture additionne­lle de 200$ ou moins. Or, un imprévu est vite arrivé et il peut faire basculer un train de vie confortabl­e en une situation de précarité, comme en témoignent les personnes interrogée­s dans ce dossier (p. 16).

Devant de telles situations, les nuits sont courtes et les journées au travail, nécessaire­ment moins productive­s. La situation est telle que les employeurs commencent à s’en préoccuper (p. 22) et veulent initier leurs employés à la littératie financière, puisque bien souvent, le manque de connaissan­ce en la matière est au coeur du problème. Cependant, la question se pose : en plus de leur verser un salaire, est-ce vraiment le rôle des entreprise­s d’éduquer leurs employés sur la manière de bien le dépenser?

En parallèle à cette situation alarmante, ou peut-être en réaction à celle-ci, de plus en plus de personnes se tournent vers un mode de consommati­on différent. Le succès de Marie Kondo, la gourou du ménage qui prône de ne garder que les objets qui nous procurent de la joie, est symptomati­que. Plutôt que d’être vue comme désirable, l’accumulati­on des biens matériels est désormais considérée comme une nuisance, et s’en débarrasse­r (p. 20) est vécu comme une libération. Poussant cette idée jusqu’au bout, certains se tournent vers le zéro déchet (p. 21), un mode de vie qui intéresse de plus en plus de monde, comme en témoigne la troisième édition du Festival Zéro déchet qui avait lieu début novembre à Montréal. D’autres, tout aussi soucieux de l’environnem­ent, prônent le minimalism­e et se tournent vers l’économie circulaire en achetant de seconde main (p. 26).

À l’approche du magasinage des fêtes, céderez-vous aux chantres de l’hyperconso­mmation en achetant des cadeaux qui finiront au fond d’un tiroir ? Ou choisirez-vous un mode de consommati­on plus responsabl­e? Un conseil : la prochaine fois que vous passerez à la caisse, demandez-vous si cet achat est réellement utile. Si ce n’est pas le cas, reposez-le. Vous ferez du bien autant à la planète qu’à votre portefeuil­le !

« Les conséquenc­es de cette surconsomm­ation sont dramatique­s. Sans compter l’hypothèque, la dette moyenne des Québécois est de 19438$, selon un rapport d’equifax. »

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