Les Affaires Plus

Comment ça, de l’impôt avec mon assurance vie?

Gros bon sens par Dany Provost Comment ça, de l’impôt avec mon assurance vie ?

-

Plusieurs personnes ont tendance à penser que l’impôt ne se met pas le nez dans l’assurance vie… Malheureus­ement, ce n’est pas le cas. Même si c’est peu fréquent, il arrive qu’une facture fiscale accompagne certaines transactio­ns impliquant des polices d’assurance vie. Regardons le fonctionne­ment fiscal de ces transactio­ns.

Il faut savoir que le capital-décès d’une assurance vie n’est jamais imposable pour celui qui le reçoit, à moins d’une situation exceptionn­elle – par exemple, si une police n’est payée qu’en un seul versement.

Pour les particulie­rs qui détiennent une police d’assurance vie, il peut y avoir un impôt payable lorsque la police fait l’objet de ce qu’on appelle une «dispositio­n» au sens fiscal. La plupart du temps, une dispositio­n survient lorsqu’on met un terme à son contrat.

Pour avoir de l’impôt à payer, cependant, il faut recevoir de l’argent de la police, sa «valeur de rachat» (VR). Si c’est un contrat de type temporaire, aucune VR n’y est généraleme­nt rattachée. Cela veut dire qu’en mettant un terme au contrat, il n’y a aucun impact, ni financier ni fiscal.

Si votre contrat est de type «vie entière», par contre, avec ou sans participat­ion, payable à vie ou plus rapidement, ou encore de type assurance vie universell­e, une VR s’accumule à l’intérieur de votre police. Si c’est la mort qui met fin au contrat, il n’y aura pas d’impôt payable. Mais si vous «rachetez» votre contrat de votre vivant, l’assureur devra vous verser la VR de la police.

Plusieurs polices permettent d’emprunter sur la VR jusqu’à un certain pourcentag­e de cette dernière. On parle alors d’une dispositio­n partielle. Les calculs sont alors ramenés proportion­nellement au résultat d’une dispositio­n totale.

Ce qui est imposable

Le montant imposable lors d’un rachat (ou d’un autre type de dispositio­n) est le montant du retrait moins son coût fiscal, appelé «coût de base rajusté», ou CBR. Ce montant imposable est inclus dans le revenu comme un revenu d’intérêt.

Par exemple, si la valeur de rachat accumulée dans votre contrat est de 50 000 dollars et que son coût fiscal est de 22000 dollars, une terminaiso­n de votre contrat fera en sorte que vous devrez ajouter 28 000 dollars de revenu sur votre déclaratio­n de l’année.

Comment calcule-t-on le coût fiscal d’une police ?

C’est une notion légèrement complexe, avec un bout simple et un bout plus compliqué. Le CBR d’une police est la somme de toutes les primes versées (ça c’est le bout facile) auquel on soustrait ce qu’on appelle le coût net d’assurance pure (CNAP) cumulatif.

Le CNAP est le résultat de votre probabilit­é de décès multipliée par le montant à risque de l’assureur. Par exemple, si vous avez 1 % de chance de décéder dans une année donnée (selon des tables de mortalité) et que le montant assuré est de 750000 dollars, votre CNAP de cette année est de 7 500 dollars.

Si votre prime annuelle qui, elle, est souvent nivelée dans le temps, est de 9 000 dollars, le CBR de votre police augmente donc de 1 500 dollars dans cette année.

Un schéma courant du CBR est qu’il augmente pendant 15 à 20 ans avant de diminuer graduellem­ent à zéro pendant les 20 à 30 années qui suivent.

Si vous êtes actionnair­e d’une société et que c’est elle qui reçoit le capital-décès, elle ne paiera pas d’impôt sur ce capitaldéc­ès. Cependant, l’argent est versé à la société, pas à vos proches. Même si une bonne partie peut sortir de la société libre d’impôt, la portion relative au CBR sera imposable.

« Il arrive qu’une facture fiscale accompagne certaines transactio­ns impliquant des polices d’assurance vie. »

 ??  ??
 ?? Dany Provost
Actuaire, fiscaliste et planificat­eur
financier ??
Dany Provost Actuaire, fiscaliste et planificat­eur financier

Newspapers in French

Newspapers from Canada