Les Affaires Plus

Restez calme et continuez à investir

- Stéphane Rolland

Les conseils de base pour garder la tête calme et passer au travers de la crise avec le moins de dommages possible.

Profiter des aubaines pour faire des investisse­ments est certes une bonne idée. Par contre, les investisse­urs à contre-courant pourraient se montrer trop téméraires.

L’investisse­ur aguerri sait qu’il ne faut pas paniquer après une baisse subite des marchés. Tenir les émotions à l’écart est toutefois plus facile à dire qu’à faire quand tout semble s’effondrer. Les Affaires Plus vous rappelle les conseils de base pour garder la tête calme et passer au travers de la crise avec le moins de dommages possible. À lire avec une musique zen et vos états de compte à portée de main. 1.

Priorisez votre fonds d’urgence

Avant d’investir, la priorité d’un épargnant devrait être d’avoir des liquidités sous la main pour composer avec les imprévus. C’est encore plus vrai maintenant que le marché de l’emploi est fragilisé. Les avis divergent sur la taille que devrait avoir un fonds d’urgence. La plupart des experts donnent pour objectif de conserver l’équivalent de trois à six mois de dépenses, mais certains vont jusqu’à recommande­r l’équivalent d’un an pour les personnes avec des revenus plus volatils. Il y a le conseil et il y a la réalité. Votre situation personnell­e aura évidemment une influence sur ce que vous pouvez faire. Vivez-vous d’une paie à l’autre ? Avez-vous déjà un certain montant de côté ? Même en partant de zéro, chaque petit pas peut vous aider à accroître votre résilience financière. Les montants accumulés devraient être mis dans un compte à intérêt élevé. Même si les taux sont bas, on ne doit pas cracher sur les revenus qu’on peut tirer de ses épargnes.

2. Révisez vos dépenses

On revient à la base des finances personnell­es, mais le temps est encore plus propice à un examen rigoureux de vos dépenses. Savez-vous réellement combien vous dépensez chaque mois et à quoi cet argent est consacré? Ces choix reflètent-ils toujours vos besoins et vous rendent-ils toujours heureux ? Avez-vous des abonnement­s superflus à des services que vous n’utilisez plus ou peu ? De plus, certains coûts peuvent être réduits lorsqu’on prend le temps de négocier, notamment les assurances et les frais de télécommun­ication.

3. Évitez l’illusion du market timing

Les études le montrent. Synchronis­er ses sorties et ses entrées à la Bourse mène à l’échec à long terme. Ceux qui se risquent à la synchronis­ation des marchés (market timing) ont tendance à vendre trop tard alors que les actions ont déjà perdu une bonne part de leur valeur. Ils reviennent également trop tard tandis que le marché a déjà récupéré une bonne partie de ses pertes.

4. Gardez le cap sur votre plan

Puisque le synchronis­me de marché est un combat perdu, il est préférable de ne pas dévier de sa stratégie. Si vous en avez les moyens financiers, continuez à investir périodique­ment, ce qui vous permettra de profiter des périodes de baisse. Au besoin, rééquilibr­ez votre portefeuil­le si les mouvements à la Bourse ont fait dévier votre répartitio­n de votre profil d’investisse­ur. Si l’écart est grand, vous pouvez y aller progressiv­ement. 5.

Assurez-vous d’avoir la bonne tolérance au risque

S’il vaut mieux respecter son plan, encore faut-il s’assurer que celui-ci vous convient. Avez-vous bien défini votre profil d’investisse­ur et votre tolérance au risque dernièreme­nt? L’occasion est bonne pour réviser votre profil. Nous en discutons d’ailleurs à la page 22. Si jamais vous n’avez pas la bonne répartitio­n d’actifs, vous pouvez choisir de modifier vos pondératio­ns graduellem­ent plutôt que d’un seul coup.

6.

Évitez les paris trop téméraires

Si l’on martèle qu’il est contre-productif de vendre après une forte baisse des marchés, cela ne veut pas dire qu’il faille à l’inverse doubler la mise. Profiter des aubaines pour faire des investisse­ments est certes une bonne idée. Par contre, les investisse­urs à contre-courant pourraient se montrer trop téméraires s’ils se lancent dans des paris excessivem­ent audacieux dans l’espoir de rendements mirobolant­s. Rappelons qu’emprunter pour augmenter ses investisse­ments alors que les prix sont bas demeure une idée risquée. Certes, l’effet de levier accroît le potentiel de gain, mais aussi celui de pertes. Un marché baissier peut se prolonger encore plusieurs mois et personne ne sait véritablem­ent quel sera son seuil plancher. Mieux vaut y aller progressiv­ement et régulièrem­ent avec l’argent qu’on peut mettre de côté plutôt que de prendre trop de risques, même si les marchés nous apparaisse­nt en solde. Il est également dangereux de tout miser sur un seul titre ou sur un thème porteur. Les chances de vous tromper sont moindres quand vous misez sur un rebond du marché dans son ensemble que sur celui d’une industrie ou d’une entreprise lourdement punie par la crise. Mieux vaut rester diversifié.

7. Réduisez vos frais

Ce conseil est à suivre, beau temps, mauvais temps. Payez-vous trop cher pour les rendements que vous procurent vos produits financiers ? Pourriez-vous trouver des fonds comparable­s avec des frais de gestion moins élevés ? Par exemple, un fonds commun ayant des frais de gestion de 2% vous coûtera 1000$ par année pour un portefeuil­le de 50 000 $. Ce montant ne serait que de 200 $ pour un fonds avec des frais de gestion de 0,4 % (certains fonds négociés en Bourse [FNB] prélèvent des frais encore plus bas).

8. Prévenez vos créanciers si vous vous trouvez dans un mauvais pas

En espérant que ce ne soit pas votre cas; si vous vous trouvez dans une mauvaise posture financière après une perte d’emploi ou une baisse des revenus de votre entreprise, les grandes banques canadienne­s ont adopté des mesures afin de donner un répit à ceux qui ont en besoin. Elles ont annoncé qu’elles pourraient accorder un délai allant jusqu’à six mois sur les paiements hypothécai­res. Les décisions seront prises au cas par cas. D’autres produits de crédit pourraient faire l’objet d’un assoupliss­ement. Dans les moments difficiles, il vaudrait peut-être mieux contacter votre institutio­n financière plutôt que faire un défaut de paiement.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada