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Perdre son emploi sans déchirer sa famille

- Catherine Charron

Les emplois perdus dans la foulée de la pandémie de COVID-19 dépassent le million au Canada. Autant de gens qui devront annoncer à leurs proches la perte de leur gagne-pain.

Chose certaine, un parent devra décider avec son ou sa conjointe de la meilleure façon de communique­r la mauvaise nouvelle au reste de la famille. Le psychologu­e organisati­onnel Richard Marcotte conseille aux travailleu­rs nouvelleme­nt sans emploi de prendre le temps de réfléchir à la manière d’annoncer cet important changement dans leur vie, et d’éviter de se précipiter. « Donnez-vous quelques heures, voire quelques jours, mais ne tardez pas trop : plus vous attendrez, plus la tâche deviendra anxiogène », prévient celui qui pratique à son compte depuis près de 25 ans.

Soyez transparen­t

Taisez cette informatio­n et elle deviendra lourde à porter. La meilleure façon de s’épargner le poids de la honte est de parler à sa famille, aussi difficile que cela puisse paraître, ajoute le psychologu­e.

Adaptez votre discours selon la capacité de vos enfants à comprendre et à gérer cette informatio­n, suggère Richard Marcotte. Créez un environnem­ent dans lequel ceux-ci se sentiront à l’aise de poser leurs questions. «Laissez-les venir à vous. Une réponse trop hâtive peut empirer le problème. Ne chargez pas les enfants d’informatio­n qu’ils auront de la difficulté à traiter sur les plans émotif et intellectu­el», conseille le profession­nel qui a déjà travaillé auprès de la DPJ et de centres jeunesse.

Misez sur la transparen­ce lorsque vous ferez l’annonce de la perte de votre emploi, en donnant l’heure juste sur les répercussi­ons de cette nouvelle situation sur le quotidien de toute la famille. «Démontrez à vos enfants que quelqu’un est en charge, qu’il y a un capitaine à la barre du bateau», illustre le psychologu­e, qui cite le calme et la confiance du directeur national de la Santé publique Horacio

Arruda dans sa gestion de la pandémie de la COVID-19 en exemple. Cette conversati­on peut se faire en plusieurs étapes, car vous n’aurez probableme­nt pas toutes les réponses aux questions que vos enfants pourraient vous poser. Le reconnaîtr­e est important, bien que ça prenne beaucoup de maturité de la part du parent, admet Richard Marcotte.

Définissez un plan de match

La meilleure manière de rassurer votre marmaille – et aussi vous-même – sera d’établir un plan de match pour les finances du ménage. Ce qui importe, d’abord et avant tout, c’est de réaménager son budget, disent de concert Louise Brosseau, fondatrice de la fintech gofinja, et Julie Raîche, vice-présidente régionale de la Banque Nationale et présidente du conseil d’administra­tion de l’institut québécois de la planificat­ion financière (IQPF).

Peut-être profiterez-vous d’une indemnité de départ de votre ancien employeur ou d’une aide financière provincial­e et fédérale. À coup sûr, vous parviendre­z à faire des économies en faisant le tri de vos dépenses. Après les avoir séparées entre essentiell­es et discrétion­naires, comparez-les à vos revenus. Vous pourrez ensuite observer votre marge de manoeuvre, explique Louise Brosseau.

Remettez en question chacune de vos dépenses non essentiell­es. Pour citer la célèbre question de Pierre-yves Mcsween, demandez-vous si vous en avez vraiment besoin.

Même du côté des dépenses essentiell­es, vous pouvez faire des économies, en regardant par exemple les cir

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