Perdre son emploi sans déchirer sa famille
Les emplois perdus dans la foulée de la pandémie de COVID-19 dépassent le million au Canada. Autant de gens qui devront annoncer à leurs proches la perte de leur gagne-pain.
Chose certaine, un parent devra décider avec son ou sa conjointe de la meilleure façon de communiquer la mauvaise nouvelle au reste de la famille. Le psychologue organisationnel Richard Marcotte conseille aux travailleurs nouvellement sans emploi de prendre le temps de réfléchir à la manière d’annoncer cet important changement dans leur vie, et d’éviter de se précipiter. « Donnez-vous quelques heures, voire quelques jours, mais ne tardez pas trop : plus vous attendrez, plus la tâche deviendra anxiogène », prévient celui qui pratique à son compte depuis près de 25 ans.
Soyez transparent
Taisez cette information et elle deviendra lourde à porter. La meilleure façon de s’épargner le poids de la honte est de parler à sa famille, aussi difficile que cela puisse paraître, ajoute le psychologue.
Adaptez votre discours selon la capacité de vos enfants à comprendre et à gérer cette information, suggère Richard Marcotte. Créez un environnement dans lequel ceux-ci se sentiront à l’aise de poser leurs questions. «Laissez-les venir à vous. Une réponse trop hâtive peut empirer le problème. Ne chargez pas les enfants d’information qu’ils auront de la difficulté à traiter sur les plans émotif et intellectuel», conseille le professionnel qui a déjà travaillé auprès de la DPJ et de centres jeunesse.
Misez sur la transparence lorsque vous ferez l’annonce de la perte de votre emploi, en donnant l’heure juste sur les répercussions de cette nouvelle situation sur le quotidien de toute la famille. «Démontrez à vos enfants que quelqu’un est en charge, qu’il y a un capitaine à la barre du bateau», illustre le psychologue, qui cite le calme et la confiance du directeur national de la Santé publique Horacio
Arruda dans sa gestion de la pandémie de la COVID-19 en exemple. Cette conversation peut se faire en plusieurs étapes, car vous n’aurez probablement pas toutes les réponses aux questions que vos enfants pourraient vous poser. Le reconnaître est important, bien que ça prenne beaucoup de maturité de la part du parent, admet Richard Marcotte.
Définissez un plan de match
La meilleure manière de rassurer votre marmaille – et aussi vous-même – sera d’établir un plan de match pour les finances du ménage. Ce qui importe, d’abord et avant tout, c’est de réaménager son budget, disent de concert Louise Brosseau, fondatrice de la fintech gofinja, et Julie Raîche, vice-présidente régionale de la Banque Nationale et présidente du conseil d’administration de l’institut québécois de la planification financière (IQPF).
Peut-être profiterez-vous d’une indemnité de départ de votre ancien employeur ou d’une aide financière provinciale et fédérale. À coup sûr, vous parviendrez à faire des économies en faisant le tri de vos dépenses. Après les avoir séparées entre essentielles et discrétionnaires, comparez-les à vos revenus. Vous pourrez ensuite observer votre marge de manoeuvre, explique Louise Brosseau.
Remettez en question chacune de vos dépenses non essentielles. Pour citer la célèbre question de Pierre-yves Mcsween, demandez-vous si vous en avez vraiment besoin.
Même du côté des dépenses essentielles, vous pouvez faire des économies, en regardant par exemple les cir