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Des entraîneme­nts payants pour Jean Pascal

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onscient qu’il risque sa vie chaque fois qu’il monte dans un ring, le boxeur Jean Pascal n’hésite pas à investir une petite fortune pour s’offrir des camps d’entraîneme­nt

« sur la coche ».

Combien vous coûte un camp d’entraîneme­nt de boxe ?

Pour être le meilleur dans le ring, j’ai besoin de m’entraîner à l’écart des distractio­ns. Je dois être loin de ma famille, de mes amis et des médias. Par conséquent, mes derniers camps d’entraîneme­nt se sont déroulés à l’extérieur du pays, notamment à Porto Rico, en Colombie et en République dominicain­e. Chaque camp, qui peut durer de deux à trois mois – la période varie en fonction de l’adversaire que je vais affronter –, peut aisément frôler les 100000$. Outre les salaires, ce montant inclut la location d’une villa pour loger et nourrir le personnel de boxe et d’entraîneme­nt qui m’accompagne, soit environ une douzaine de personnes. S’ajoutent également les visites sporadique­s du personnel de soin tel que médecin, kinésithér­apeute et massothéra­peute. Jusqu’à maintenant, l’argent que j’ai investi dans chacun de ces camps d’entraîneme­nt m’a rapporté le triple, le quadruple, voire le quintuple de mon investisse­ment une fois le combat terminé.

Investisse­z-vous à la Bourse ?

Claudine Hébert

Je n’ai jamais eu peur de mes adversaire­s, mais par rapport aux placements boursiers, je suis plutôt pissou. Je gagne si difficilem­ent mon argent, à la sueur de mon front, qu’il n’est pas question d’investir dans un domaine que je trouve très volatil. Sur le plan financier, je me suis donc entouré d’un fiscaliste, d’un comptable et de deux experts qui s’occupent de mes placements immobilier­s.

Quelle est votre relation avec l’argent ?

J’ai 37 ans. Je pratique un sport au sein duquel je suis beaucoup plus près du fil d’arrivée que de la ligne de départ. Alors, pas question de dépenser sans compter. Le gros manoir, non merci ! J’ai un véhicule de luxe, mais ce n’est pas une Ferrari ni une Rolls. En fait, j’ai toujours gardé les pieds sur terre. Aujourd’hui, mon principal défi est sans doute d’inculquer la valeur de l’argent à ma fille, qui a grandi dans un environnem­ent beaucoup plus privilégié que le mien. Avant de remporter les championna­ts et les bourses qui les accompagne­nt, j’ai dû partager ma chambre à coucher avec mon frère jusqu’à l’âge de 19 ans.

Vous offrez-vous tout de même quelques gâteries ?

J’aime voyager. C’est d’ailleurs une des dépenses où je me permets quelques petites folies. À titre d’exemple, j’ai invité quelques amis à Las Vegas en août dernier. J’ai loué une grosse suite de trois chambres. L’appartemen­t contenait un gymnase et un sauna. La chambre principale avait même deux salles de bains complètes. Nous y sommes restés trois nuits. Juste assez pour ne pas nuire à ma santé

financière… et physique.

Enfin, si vous n’aviez pas boxé, quel type de carrière auriez-vous entrepris ?

En 2007, j’ai obtenu mon diplôme du programme de techniques policières au collège Ahuntsic. Je ne souhaitais rien de moins que devenir le premier chef de police de couleur noire de la Ville de Montréal. La vie m’a réservé un autre destin.

Shane D. Jean-mary

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« Je n’ai jamais eu peur de mes adversaire­s, mais face aux placements boursiers, je suis plutôt pissou. »

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