Équipement d’impression 3D : il est urgent que le Québec se positionne

Courrier des lecteurs — Le 28 mai 2015, se tenait à Trois-Rivières la première Conférence annuelle du Réseau Québec-3D, intitulée « L’impression 3D, une révolution dans le secteur manufacturier ». Le Québec, avec le Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ) et Prima Québec, prend le leadership afin de mobiliser l’industrie.

Dans un contexte où l’innovation joue un rôle prépondérant, la technologie d’impression 3D vient transformer profondément la manière dont les biens sont manufacturés. Chris Anderson, journaliste américain et auteur de Makers: The New Industrial Revolution, voit dans l’émergence des technologies d’impression 3D une troisième révolution industrielle.

Le secteur de la fabrication utilisant les technologies 3D devrait connaître une solide croissance de plus de 10 % au cours des prochaines années, selon Wohlers Associates.

La technologie d’impression 3D pose pour les entreprises québécoises d’importants défis. Elle pourrait rendre possibles une relocalisation ( reshoring) des capacités manufacturières au pays et le développement d’une chaîne locale d’approvisionnement intégrée en temps réel, permettant des livraisons le jour même ou le lendemain.

Par contre, la technologie d’impression 3D pourrait aussi amener un effritement de la compétitivité des entreprises québécoises dans plusieurs marchés à l’exportation. Ainsi, la Chine est devenue en quelques années un leader dans l’impression de tissus humains par des technologies 3D.

L’entrée dans ce marché deviendra plus coûteuse

Selon Forrester, on note une explosion du nombre de machines commerciales pour l’impression 3D, qui est passé de 355 à 23 000 entre 2008 et 2013. Toutefois, au cours des prochaines années, l’entrée dans ce marché deviendra plus coûteuse et nettement plus difficile pour les entreprises québécoises. Une fois la phase de structuration achevée, nous pouvons estimer que l’industrie mondiale sera dominée par un groupe d’environ 8 à 12 équipementiers contrôlant le marché mondial et influençant directement la structure industrielle de plusieurs secteurs d’activité.

Ainsi, parmi les 25 plus grandes entreprises dans le secteur des équipements de la technologie 3D, on ne retrouve aucune entreprise québécoise.

En somme, le marché de la technologie 3D se structure rapidement et voit apparaître des joueurs en voie de reconfigurer la filière de plusieurs industries. Les investissements deviennent plus importants, et la fenêtre stratégique pour les entreprises québécoises risque de disparaître au cours des prochaines années, si rien n’est fait. C’est pourquoi des actions doivent être menées rapidement afin de positionner les entreprises québécoises dans le marché de la technologie 3D. Officières et officiers : Madeleine Gagnon, Lise Gauvin, Joanne Liu, Céline Saint-Pierre, Marcel Barbeau, Jean Bissonnette, FrançoisMarc Gagnon, Paul Inchauspé, Pierre A. Michaud, Yannick Nézet-Séguin, Jean Rochon, Jean-Louis Roy et Réjean Thomas.