Les Affaires

Next 36 : le ROC veut séduire les jeunes entreprene­urs québécois

- Matthieu Charest matthieu.charest@tc.tc Toronto

7 À sa cinquième année d’existence, l’accélérate­ur torontois Next 36 peine encore à se faire connaître de la relève entreprene­uriale d’ici.

Ce n’est pas la première fois que ce qui est reconnu au Canada anglais peine à percer au Québec, et vice versa. À sa cinquième année d’existence, l’accélérate­ur torontois Next 36 ne fait pas exception. Si le programme destiné aux jeunes entreprene­urs s’est taillé une belle réputation dans le ROC, sa notoriété frôle le néant dans la Belle Province.

Pour les organisate­urs, la sous-représenta­tion de la province a trop duré. « C’est vrai que nous sommes très centrés sur l’Ontario, mais nous faisons de notre mieux pour recruter au Québec », explique Jon French, directeur des communicat­ions de Next 36, à Les Affaires, lorsque nous l’avons rencontré dans ses bureaux situés rue Bloor, en plein coeur de la Ville reine.

À preuve, Next 36 participer­a au Festival internatio­nal du startup, à Montréal, du 15 au 18 juillet 2015. Elle y organisera aussi pour la première fois un concours dont le vainqueur obtiendra une place dans la cohorte 2016 du programme.

Le duo de feu

Nous avons profité de notre passage dans la métropole canadienne pour donner rendez-vous à deux des six Québécois de l’édition 2015. Point de rencontre : le campus de l’Université de Toronto, qui leur sert de quartier général. David Bureau et Guillaume Laliberté, deux Estriens de 22 ans, n’en sont pas à leur première entreprise ni à leur première collaborat­ion.

« Ça fait sept ans qu’on se connaît, raconte David, qui vient de finir son bac en finances à l’Université de Sherbrooke. Nous nous sommes rencontrés au cégep et nous avons déjà lancé trois entreprise­s ensemble. »

De l’Université de Sherbrooke, Guillaume Laliberté est reçu à l’université Harvard, à Boston, pour y faire un baccalauré­at en génie informatiq­ue. « Je me suis promis de ne plus lancer d’entreprise­s pendant mes études, je ne ferai plus cette erreur-là, se dit-il alors. Mais deux semaines plus tard, j’ai rencontré un étudiant de Stanford, et je l’ai rejoint dans sa start-up… » S’ensuivent des allers-retours entre Boston et la Californie.

David Bureau convainc alors son comparse de s’inscrire à Next 36. Puis, en janvier, le duo est invité pour un week-end d’entrevues à Toronto. C’est à ce moment que le jury doit faire la sélection finale des candidats.

Avant même d’avoir reçu sa réponse, Guillaume Laliberté décline l’offre. « La start-up dans laquelle j’étais impliqué a reçu un financemen­t total de 1,25 million de dollars américains. Ils m’ont dit “on te veut”. »

Il s’excuse auprès du CA de Next 36, qui tente de le convaincre de rester, en vain. Puis David, aussi accepté dans le programme, se met de la partie. « Je l’ai appelé tous les jours pour tenter de le ramener, raconte-t-il. Je lui disais “nous sommes faits pour travailler ensemble !” » Quelques mois plus tard, Guillaume finit par céder.

Le projet est en marche

Guillaume Laliberté arrive à Toronto au début d’avril. « Nous n’avions pas encore d’idée, révèle David Bureau, mais ça ne nous inquiétait pas. Nous sommes complément­aires. Je m’occupe des finances, de la gestion ; et Guillaume, c’est un visionnair­e et celui qui a les capacités techniques. »

L’idée est venue, et le duo crée un logiciel de traitement de texte intelligen­t. Il prévoit le lancer en septembre ou octobre. D’ici là, il devra le présenter à plusieurs investisse­urs lors du Venture Day, le 18 août, point d’orgue du programme Next 36 pour cette année.

Pour y arriver à temps, « nous sommes en train d’embaucher quelques employés pour nous donner un coup de main. Je ne sais plus trop quel jour nous sommes », déclare-t-il, débordé.

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