Madame la pdg
La semaine dernière se tenait la 6e édition de la conférence Femmes leaders, organisée par le Groupe Les Affaires. En ouverture de l’événement, je m’adressais à une assemblée de femmes de carrière aux pedigrees tous plus impressionnants les uns que les autres, et destinées à progresser davantage.
Devant cet auditoire acquis à la cause, j’insistais sur l’importance de continuer à promouvoir la place des femmes en affaires. Les avancées phénoménales des dernières années ne doivent pas occulter le chemin qu’il reste à parcourir, disais-je en substance. Et je réitère cet appel ici même, à vous, lectrices, mais aussi aux lecteurs: il y a des statistiques qu’il faut renverser d’urgence.
Celles-ci, par exemple: pas une seule femme n’est à la tête d’une grande entreprise inscrite au TSX 60, un indice de la Bourse de Toronto. Et aux États-Unis, seulement 4% des pdg du S&P 500 (Bourse de New York) sont des femmes.
Les gouvernements ont beau montrer l’exemple de la parité, le secteur privé tarde à emboîter le pas. Il le faudrait pourtant. Parce qu’on est en 2016… Mais, surtout, parce que la diversité est source de richesse. McKinsey l’a montré dans son étude « Diversity matters », parue en 2015. L’équipe de consultants a calculé que, dans un échantillon d’entreprises britanniques inscrites en Bourse, chaque hausse de 10% de la diversité de genre parmi les hauts dirigeants se traduisait par une augmentation de 3,5% du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement.
Une autre étude, publiée par Fortune, montre que les investisseurs ont aussi intérêt à ce que plus de femmes soient aux commandes: un fonds théorique composé des sociétés du Fortune 1000 dirigées par des femmes a battu l’indice S&P 500 à plate couture, avec, entre 2002 et 2014, une hausse de 348%, comparativement à 122% pour l’indice.
Beaucoup de femmes dirigent aujourd’hui les destinées des entreprises du Québec. Elles ont courageusement ouvert la voie et sont devenues des modèles capables de faciliter l’ascension de la relève féminine.
Un exemple des plus éloquents: Sophie Brochu, pdg de Valener. Seule femme à diriger une des 50 plus grandes entreprises québécoises inscrites en Bourse, elle occupe la 44e place des pdg les mieux rémunérés. Mais si on rapporte sa rémunération à la performance de son entreprise, Valener, elle passe au 9e rang, selon notre analyse publiée cette semaine dans Les Affaires. Au sommet du palmarès des pdg les plus « rentables », on retrouve Stanley Ma (Groupe MTY), Marc Dutil (Groupe Canam) et Brian McManus (Stella-Jones).
Bravo, madame et messieurs!