Les Affaires

Madame la pdg

- Julie Cailliau Rédactrice en chef julie.cailliau@tc.tc julie140c

La semaine dernière se tenait la 6e édition de la conférence Femmes leaders, organisée par le Groupe Les Affaires. En ouverture de l’événement, je m’adressais à une assemblée de femmes de carrière aux pedigrees tous plus impression­nants les uns que les autres, et destinées à progresser davantage.

Devant cet auditoire acquis à la cause, j’insistais sur l’importance de continuer à promouvoir la place des femmes en affaires. Les avancées phénoménal­es des dernières années ne doivent pas occulter le chemin qu’il reste à parcourir, disais-je en substance. Et je réitère cet appel ici même, à vous, lectrices, mais aussi aux lecteurs: il y a des statistiqu­es qu’il faut renverser d’urgence.

Celles-ci, par exemple: pas une seule femme n’est à la tête d’une grande entreprise inscrite au TSX 60, un indice de la Bourse de Toronto. Et aux États-Unis, seulement 4% des pdg du S&P 500 (Bourse de New York) sont des femmes.

Les gouverneme­nts ont beau montrer l’exemple de la parité, le secteur privé tarde à emboîter le pas. Il le faudrait pourtant. Parce qu’on est en 2016… Mais, surtout, parce que la diversité est source de richesse. McKinsey l’a montré dans son étude « Diversity matters », parue en 2015. L’équipe de consultant­s a calculé que, dans un échantillo­n d’entreprise­s britanniqu­es inscrites en Bourse, chaque hausse de 10% de la diversité de genre parmi les hauts dirigeants se traduisait par une augmentati­on de 3,5% du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissem­ent.

Une autre étude, publiée par Fortune, montre que les investisse­urs ont aussi intérêt à ce que plus de femmes soient aux commandes: un fonds théorique composé des sociétés du Fortune 1000 dirigées par des femmes a battu l’indice S&P 500 à plate couture, avec, entre 2002 et 2014, une hausse de 348%, comparativ­ement à 122% pour l’indice.

Beaucoup de femmes dirigent aujourd’hui les destinées des entreprise­s du Québec. Elles ont courageuse­ment ouvert la voie et sont devenues des modèles capables de faciliter l’ascension de la relève féminine.

Un exemple des plus éloquents: Sophie Brochu, pdg de Valener. Seule femme à diriger une des 50 plus grandes entreprise­s québécoise­s inscrites en Bourse, elle occupe la 44e place des pdg les mieux rémunérés. Mais si on rapporte sa rémunérati­on à la performanc­e de son entreprise, Valener, elle passe au 9e rang, selon notre analyse publiée cette semaine dans Les Affaires. Au sommet du palmarès des pdg les plus « rentables », on retrouve Stanley Ma (Groupe MTY), Marc Dutil (Groupe Canam) et Brian McManus (Stella-Jones).

Bravo, madame et messieurs!

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