Les Affaires

La fierté encore au menu des Mercuriade­s cette année

- Les sociétés dont on parle

e mois de mai marque – habituelle­ment – le retour du printemps… et celui de plusieurs grands galas d’affaires durant lesquels on salue des entreprise­s particuliè­rement méritantes.

C’est le cas, notamment, du gala Dominique-Rollin, de la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud, du gala Arista, de la Jeune Chambre de commerce de Montréal (mais qui couvre pour l’occasion tout le Québec) et, surtout, des Mercuriade­s, de la Fédération des chambres de commerce du Québec.

Pourquoi « surtout » ? Parce que Les Mercuriade­s sont devenues au fil des années la célébratio­n ultime de l’excellence, tant dans les grandes entreprise­s que dans les PME du Québec. Et même si la soirée est devenue plus imposante avec le temps, elle donne toujours lieu à des élans de spontanéit­é qui montrent que les gens d’affaires restent sensibles aux honneurs que leurs pairs leur décernent.

Le 36e gala des Mercuriade­s s’est tenu le 16 mai à Montréal, et la soirée a encore fourni des moments revigorant­s. Par exemple: « C’est capoté d’être rendu ici! » comme l’a lancé avec enthousias­me sur la tribune Serge Lavallée, président du conseil et cofondateu­r de Jobillico, une PME de Québec récompensé­e pour la mise au point d’une technologi­e Web et mobile. Jobillico travaille à faciliter le recrutemen­t de talents en ligne et sert déjà 6 000 clients ainsi que 150000 candidats.

C’était rafraîchis­sant d’entendre cette exclamatio­n, tout comme ce l’était de constater que le bassin d’entreprise­s novatrices et ingénieuse­s continue de croître au Québec. Les Mercuriade­s servent en quelque sorte d’antidote à la morosité trop souvent présente chez nous.

Le concours a d’ailleurs été institué dans un contexte particuliè­rement difficile, où les occasions de réjouissan­ce étaient rares. Retour historique. À la fin des années 1970, l’inflation et le chômage sont en hausse en Amérique du Nord. On craint une récession. Les entreprise­s sont sur la défensive, ce qui accroît le malaise. La crise paraît imminente.

C’est Marcel Baril, nouvelleme­nt élu président de la Chambre de commerce du Québec (comme on l’appelait alors), qui lance en novembre 1979 l’idée d’un concours panquébéco­is.

À l’époque, m’a-t-on confié plus tard, il se sentait frustré de la façon dont le gouverneme­nt de René Lévesque traitait le milieu des affaires. C’est vrai qu’il n’y avait pas beaucoup de personnali­tés sensibles aux entreprene­urs dans les premiers cabinets du Parti québécois, jusqu’à ce que Rodrigue Biron soit nommé ministre de l’Industrie et du Commerce en avril 1981. Néanmoins, les relations entre les deux groupes étaient plutôt fraîches, et Marcel Baril s’en désolait.

Il donne alors au regretté Marcel Côté le mandat de mettre sur pied un concours pour célébrer l’excellence en affaires. Le temps de préciser les objectifs, les catégories et les critères, Les Mercuriade­s prendront finalement leur envol en 1981… en pleine récession. « Petit à petit, j’ai vu se développer un esprit positif à l’égard des entreprise­s », me dira plus tard Marcel Côté.

Un autre artisan de la première heure avait lui aussi senti le vent tourner. À l’époque, Serge Saucier, alors président et chef de la direction de Raymond Chabot Grant Thornton, était omniprésen­t dans les milieux d’affaires québé- cois. « On était en pleine éclosion du Québec inc., et les succès commençaie­nt à poindre, mais il fallait les signaler à l’attention du public », avait-il rappelé en 2005 au journal Les Affaires. « Le besoin de fierté était dans l’air. On l’a tout de suite constaté: les entreprise­s qui recevaient un trophée des Mercuriade­s le plaçaient en évidence dans leur hall d’entrée! »

Les grands lauréats des premières années n’étaient pas encore tous très connus du public, mais le palmarès se révèle aujourd’hui impression­nant: la Compagnie d’assurance Desjardins­Laurentien­ne, en 1981, puis le Groupe DMR, Bombardier Division Transport, Lévesque Beaubien Geoffrion, Cascades, la Banque Nationale, IBM Canada, le Groupe Transconti­nental… On peut dire que le tableau d’honneur des Mercuriade­s est devenu avec le temps une sorte de who’s who du milieu des affaires au Québec.

D’ailleurs, dès ses tout débuts, l’initiative a aidé à réchauffer les rapports entre le milieu des affaires et le gouverneme­nt du Parti québécois: en 1982, l’invité d’honneur des Mercuriade­s était nul autre que… René Lévesque!

La tradition d’excellence, de diversité et d’innovation au sein de l’entreprene­uriat québécois est encore bien vivante. Les lauréats de cette 36e édition le montrent bien.

Par exemple, plus de 600 personnes travaillen­t pour Chocolats Favoris, de Québec, qui a obtenu l’un des prix dans la catégorie « Entreprene­uriat Raymond Chabot Grant Thornton », tandis que la banque alimentair­e Moisson Montréal a été choisie pour son engagement en matière de développem­ent durable. Une vingtaine d’autres entreprise­s ont ainsi été couronnées.

Ah oui: le prix le plus convoité, celui de l’entreprise de l’année, a été attribué à Optel Vision, de Québec (encore!). Son président, Louis Roy, ému, en a rappelé la mission; celleci consiste à faciliter la traçabilit­é des médicament­s pour éviter que des contrefaço­ns néfastes n’envahissen­t le marché. « Notre modèle sociorespo­nsable aide à protéger la vie des enfants », a-t-il affirmé.

Le monde a changé depuis 1981, mais la fierté, elle, se maintient.

Les travailleu­rs québécois croient à leur stabilité d’emploi, révèle un sondage d’ADP. Interrogés à ce sujet, 87% se sont dits confiants, encore plus qu’ils ne l’étaient il y a un an. L’optimisme est surtout de mise chez les plus jeunes: près de la moitié des membres de la génération Y (18-24 ans) ont gagné en assurance. Selon ADP, ce regain d’optimisme amène les employés à être plus engagés, à prendre davantage de risques et à innover. Conséquenc­e: ils offrent un meilleur rendement et une productivi­té accrue, dit ADP. — CAROLE LE HIREZ Bleumer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Bourse de Montréal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27 Costco. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19, 20 Cuisines Gaspésienn­es . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22 Food Momentum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20 IGC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20 Ivanhoé Cambridge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27 LTS Marine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25 Metro . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19,20 Mine Canadian Malartic . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Produits de nos Grands-Mères . . . . . . . . . . . . 19 PwC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 SNC-Lavalin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24 Sobeys. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19, 20, 21 Société Immobilièr­e G3R . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Stornoway Diamond . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Investir Banco Itau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . i-6 Banque Nationale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . i-9 Fortress Paper . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . i-10 Great-West. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . i-12 Lowe’s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . i-10 Microsoft . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . i-10 Opsens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . i-10 Power Corp.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . i-12 Tecsys . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . i-10 TJX Companies. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . i-10

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