« Je veux que nous soyons le plus inclusifs possible » Comment la réalité virtuelle a déjà transformé le commerce de détail
— Emma Williams,
– Vous venez d’être nommée directrice de la Maison Notman, l’épicentre de la communauté start-up montréalaise. Quels sont vos projets? EMMA WILLIAMS
– Le milieu des start-up, que ce soit au Québec, ailleurs au Canada ou aux États-Unis, est souvent critiqué parce qu’il est nettement dominé par des hommes blancs. Pour ma part, je ne ressens pas de sexisme. Oui, c’est important d’organiser des événements pour parler d’entrepreneuriat et qu’il y ait des femmes, par exemple. Mais s’il faut que les femmes soient représentées, ce ne doit pas être parce que ce sont des femmes, mais bien parce qu’elles ont des choses à dire et que c’est normal qu’elles soient incluses. Je ne crois pas que d’instaurer des quotas serait une façon d’y parvenir. Montréal est une ville cosmopolite, il faut en être conscients et que ça transparaisse dans nos événements. Je veux que nous soyons le plus inclusifs possible. Je veux aussi que la Maison soit animée, que l’on provoque des rencontres [la Maison accueille actuellement 1000 visiteurs uniques par mois. Elle veut doubler ce nombre d’ici six mois]. Avant, les gens organisaient des événements ici; maintenant, nous voulons mettre sur pied des événements nous-mêmes. Nous avons d’ailleurs lancé en mars une série intitulée « Café avec un investisseur ». C’est un grand succès. Depuis qu’on a ouvert un café [Café OSMO], où tous sont bienvenus, les gens se parlent, échangent, qu’ils soient étudiants, investisseurs ou entrepreneurs. Le moment est venu de prendre notre place partout au Canada et dans le monde. Nous commençons tout juste à le faire.
L.A. – Vous succédez à Noah Redler, qui s’est taillé une très bonne réputation au sein des jeunes entreprises. Ressentez-vous beaucoup de pression? E.W.
– Oui, c’est beaucoup de pression! (Rires) Nous étions dans une période de construction avec Notman; là, je crois que nous entrons dans la phase « Notman 2.0 ». Noah [Redler] a travaillé très fort pour bâtir Notman. Je dois continuer à me battre. Il faut continuer à stimuler la communauté start-up. Après tout, nous sommes là pour appuyer les jeunes entrepreneurs, leur offrir un toit, un lieu d’échange.
L.A. – En quoi ce poste vous a-t-il attirée? E.W.
– J’aime travailler avec plusieurs entreprises et plusieurs personnes. Ce poste-là est parfait pour moi. Je fais des milliers de choses différentes dans une journée, j’ai des dizaines d’interactions et je sens que nous avons un impact réel. La communauté start-up a réellement une mentalité de partage, de communication. Les relations qui se tissent sont très gagnantgagnant, c’est très stimulant. Tout le monde connaît tout le monde. Le milieu est vraiment en croissance, ce qui est plutôt rare. Il est bilingue, et être anglophone ou francophone n’a pas d’importance. La communauté est « franglaise », et ma place est là. traditionnelle est qu’elle a été développée pour être compatible avec le navigateur Web de presque tous les appareils informatiques de la planète. De plus, elle intègre des hyperliens qu’on fixe du regard pour passer d’un environnement de réalité virtuelle à un autre, pour lancer une capsule vidéo, etc.
Les caméras vidéo à 360 degrés se trouvent à bas prix dans les magasins, et permettent de créer des vidéos bulles auxquelles la réalité virtuelle ajoute des éléments tirés du Web.
Pour visiter virtuellement une maison à vendre, c’est l’idéal: même pas besoin de se déplacer! C’est d’ailleurs l’exemple qu’utilise systématiquement Injong Rhee, directeur de la R-D pour Samsung. « On visite une pièce virtuellement, puis on fixe une pastille bleue à la porte. Il suffit de fixer la pastille du regard pour être transportés dans la pièce suivante », explique-t-il.
Les agents immobiliers, qui ont à peu près tout essayé au cours des dernières années pour innover – du fameux code QR à la reconnaissance d’images sur téléphone mobile –, en redemanderont, selon lui. Déjà, Samsung et Sotheby’s travaillent à la commercialisation de cette technologie.
Un engouement qui ne surprend pas Paul Vokaty, de 20-20. « C’est une technologie de pointe, sociale et mobile, qu’on peut tous déjà utiliser, puisqu’elle fonctionne à l’aide du téléphone intelligent qu’on a déjà. Que demander de mieux? »