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L’explosion des aurifères peut-elle tenir ?

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e secteur minier va mal, dit-on. Pas tout à fait du côté du secteur aurifère où, depuis le début de l’année, le prix du métal est en hausse de près de 15%, tandis que les titres des sociétés aurifères ont pratiqueme­nt doublé. Le phénomène peut-il se poursuivre, ou vaudrait-il mieux songer à sortir?

Le réflexe est de se dire qu’il est temps de mettre les voiles et de s’éloigner rapidement... du moins des actions aurifères, dont la progressio­n est de 4 à 5 fois celle du prix de l’or.

Ne prenez pas nécessaire­ment la fuite à toutes jambes, avertit cependant Don MacLean, analyste du secteur chez Paradigm Capital. Tout dépend en fait de l’angle sous lequel on décide d’analyser la situation.

M. MacLean croit que le secteur aurifère est entré dans un nouveau cycle haussier, qui s’est amorcé lorsque l’once d’or a touché un creux de 1050$ US, à la mi-décembre 2015.

Les investisse­urs doivent considérer deux angles.

Le premier permet de voir que le découplage entre la progressio­n du prix de l’or et celle du prix des actions n’est peut-être pas aussi accentué qu’il n’y paraît.

Du sommet atteint en 2011-2012 au creux de la fin de 2015, les prix de l’once d’or et des actions aurifères ont reculé de façon passableme­nt différente. Le métal précieux a perdu 45% de sa valeur, tandis que les titres des producteur­s séniors et intermédia­ires se sont repliés de 86%. Vous avez bien lu: 86%. En conséquenc­e, le comporteme­nt de chacun dans un marché en reprise devrait aussi être très différent. Pour l’heure, le prix de l’or a récupéré 27% de son déclin, tandis que les titres des producteur­s ont repris environ 30% du terrain perdu. Les cours du métal et des actions des producteur­s sont donc nettement plus appariés qu’il n’y semble à première vue. Du point de vue de la relativité, approche qui plaisait à un certain Einstein, le rebond est à peu près le même.

Maintenant qu’on a vu que le prix des actions est correcteme­nt synchronis­é avec celui du métal, allons au deuxième angle, qui s’attarde à la force du rebond aurifère dans son ensemble. Est-il réellement trop fort? La même chose s’était produite lors du cycle de 2002. Cette année-là, le prix de l’or avait augmenté de 25%, alors que les titres aurifères avaient bondi de 150%. Le rebond de début de cycle avait donc été encore plus fort que le rebond actuel. Qu’est-ce à dire au en fin de compte? Qu’il pourrait rester encore pas mal d’altitude potentiell­e au secteur. Sur un horizon de 3 à 4 ans, M. MacLean a un cours cible de 1800$ US pour l’once d’or. C’est dire qu’il n’y a actuelleme­nt que le tiers du chemin de fait, qu’il s’agisse du prix de l’or comme tel ou des actions. C’est une progressio­n potentiell­e de plus de 40% en ce qui concerne le prix de l’or. Sans entrer dans le détail, ce sont des titres qui pourraient encore plus que doubler dans le cas des sociétés aurifères.

Important: cette cible de 1800$ US est établie en tablant sur un rebond de 70% du prix de l’or à partir de son creux de 1050$ US de décembre 2015. Pourquoi 70%? Parce que, dans quatre des cinq cycles haussiers qu’a connus le prix de l’or depuis 1976, la progressio­n a été d’au moins 70%. Deux ont été des cycles standards, où le gain a été de 70 à 71%, et deux ont été des supercycle­s, avec des bonds de 600%. tous les autres pays connaissen­t des difficulté­s de croissance. Il ne serait pas étonnant que le dollar américain reprenne de la vigueur dans les prochains mois. Un phénomène qui n’est pas favorable au marché de l’or. Paradigm reconnaît en outre qu’une correction est possible.

La théorie est peut-être valable, mais la fenêtre d’entrée ne semble pas la meilleure.

Maher Yaghi, de Desjardins Marché des capitaux, hausse sa recommanda­tion à « achat ». L’analyste dit être plus enthousias­te à l’égard du titre. Il note que le consensus des analystes à propos de la croissance des revenus a été réduit et que l’escompte auquel se négocie le titre par rapport aux sociétés comparable­s s’est accentué (l’escompte de 2,4 fois le BAIIA en avril est passé à 3,4 fois). La prévision de bénéfice par action 2016 est maintenue à 3,40 $. L’analyste établit sa cible à 66,50 $. Peter Routledge, de Financière Banque Nationale, renouvelle une recommanda­tion « surperform­ance ». Au deuxième trimestre, l’institutio­n a dévoilé un bénéfice de 1,20 $ par action, par rapport à une attente maison de 1,18 $ et un consensus de 1,16 $. M. Routledge note qu’en incluant une radiation d’achalandag­e de 0,06 $ par action associée à TD Direct Investing en Europe, les résultats ratent la cible. La prévision de bénéfice 2016 passe de 4,85 à 4,78 $ par action. L’analyste hausse son cours cible de 58 à 60 $. Mario Mendonca, de Valeurs mobilières TD, réitère une recommanda­tion « conserver ». Au deuxième trimestre, la CIBC a dévoilé un bénéfice de 2,40 $ par action, par rapport à une attente maison de 2,36 $ et un consensus à 2,32 $. L’analyste croit que l’exposition de la banque au secteur du pétrole et du gaz pourrait amener des pertes élevées dans l’avenir. Le titre, qui se négociait à un escompte de 12 % par rapport aux comparable­s en début d’année, n’affiche qu’un escompte de 4 %. La cible est établie à 100 $. Daniel Salmon, de BMO Marchés des capitaux, renouvelle une recommanda­tion « surperform­ance ». Le congloméra­t vient de tenir son sommet de la performanc­e à San Francisco. Daniel Salmon indique que le thème central de l’événement a été la reconstruc­tion d’AdWords pour les appareils portables. Les espaces publicitai­res AdWords seront agrandis. La direction a également annoncé des améliorati­ons à ses outils d’achat de publicité. M. Salmon conserve sa cible à 925 $ US.

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