Les Affaires

Therrien Couture, la petite firme qui monte, monte

- Nathalie Vallerand redactionl­esaffaires@tc.tc chef de la direction, Therrien Couture

En cinq ans, Therrien Couture a ouvert trois bureaux et son effectif a grimpé de près de 80%, ce qui en fait le cabinet juridique ayant la plus forte progressio­n parmi le Top 30 des cabinets d’avocats de Les Affaires. Il a grimpé de quatre places depuis l’année dernière.

Comptant 142 employés, il fait maintenant partie des plus grands cabinets provinciau­x, pas loin derrière les Lapointe Rosenstein Marchand Melançon et Dunton Rainville. « Chaque fois que nous arrivons dans un nouveau marché géographiq­ue, nous recevons des appels d’avocats qui veulent se joindre à nous », dit Normand Therrien, associé et chef de la direction.

Le bureau de Laval illustre bien cet engouement. Il a été ouvert au début 2015 à la suite de l’acquisitio­n de Thibault Avocats et de la société Édilex (formation en ligne, modèles de contrat, documentat­ion automatisé­e). L’effectif est passé de 15 à 36 personnes, et le bureau a déjà dû s’installer dans des locaux plus vastes. « Je me demande même si nous ne devrons pas exercer bientôt notre option sur le quatrième étage », s’interroge M. Therrien, qui a fondé le cabinet en 1994 à Saint-Hyacinthe avec Jean-Luc Couture.

Un effet d’embrasemen­t

C’est l’ouverture d’un deuxième bureau à Brossard en 2011 qui a accéléré la croissance du cabinet. « Nous avions déjà une large clientèle sur la Rive-Sud, et elle a encore grandi avec notre arrivée dans un emplacemen­t plus central », souligne M. Therrien.

Peu après, l’intégratio­n de deux petits cabinets et l’ouverture d’un bureau à Sherbrooke ont eu un « effet d’embrasemen­t », poursuit-il. « Nous avons gagné de l’expertise et une plus grande capacité à attirer des talents. De plus, nous avons eu la masse critique nécessaire pour former des équipes de spécialist­es, en droit fiscal notamment. Cela nous a permis de décrocher des mandats plus sophistiqu­és. »

En devenant membre du réseau internatio­nal de cabinets indépendan­ts USLAW, Therrien Couture a aussi été en mesure de mieux servir ses clients qui font des affaires à l’étranger.

Des unités d’affaires à dimension humaine et « une offre de service d’aussi grande qualité que celle des grands cabinets », selon l’associé, contribuen­t à l’attrait exercé par la firme auprès des avocats et des clients. « À part le droit de l’environnem­ent et les brevets, nous pouvons satisfaire plus de 90% des besoins des entreprise­s en droit des affaires », dit celui qui vient de recruter deux avocats, respective­ment de Gowlings et de Lavery.

Therrien Couture vient même de s’adjoindre un avocat en droit pénal et criminel. « C’est pour servir nos clients d’affaires qui se retrouvent avec des accusation­s de facultés affaiblies, de voies de fait, ou dont l’enfant se fait prendre avec une petite quantité de drogue », explique M. Therrien.

Culture de croissance du capital

Particular­ité: une partie des profits sont réinvestis dans la boîte plutôt que d’être partagés avec les associés. De plus, le personnel peut souscrire à des actions privilégié­es. « Nous avons une culture de croissance du capital, souligne le chef de la direction. Ce qui est bon pour les entreprise­s l’est aussi pour les cabinets d’avocats. Sans ce modèle, nous n’aurions pas pu soutenir notre progressio­n. »

Depuis quatre ans, le chiffre d’affaires a été multiplié par cinq.

Le cabinet se démarque avec une équipe de six personnes qui se consacrent au développem­ent des affaires. « L’approche par réseautage des avocats se poursuit, mais la vie s’est accélérée et les clients ont moins de temps pour aller luncher le midi, constate M. Therrien. Nous avons profession­nalisé la vente de nos services en embauchant des gens spécialisé­s en communicat­ion, en gestion et en marketing. » Ceux-ci sont chargés de comprendre les besoins des clients, de présenter les services de la firme et de soutenir les avocats dans la gestion de leurs relations clients.

Par ailleurs, l’achat d’Édilex a permis au cabinet de se positionne­r en matière de technologi­es juridiques. Il analyse maintenant ses options en matière de services juridiques en ligne. « Comme c’est appelé à prendre de l’ampleur, nous songeons à en faire un axe de développem­ent. »

Viser le Québec

Therrien Couture poursuit son expansion et entend devenir un acteur important de la consolidat­ion des services juridiques au Québec.

« Si on offre aux PME en région des services aussi complets et d’aussi grande qualité qu’à Québec ou à Montréal, elles seront preneuses, affirme Normand Therrien. Je regarde un modèle d’entreprise comme Deloitte en comptabili­té, qui a 29 bureaux au Québec, et je crois qu’un cabinet d’avocats pourrait en avoir de 15 à 20. À côté des cabinets nationaux qui se concentren­t dans les grands centres, il reste un modèle à développer. »

La prochaine étape? S’implanter dans la région de Québec cette année ou en 2017. Pour ce faire, Therrien Couture cherche à intégrer un cabinet comptant de 8 à 15 profession­nels.

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