Les Affaires

Petits mais remarquabl­es, les cabinets boutiques se démarquent

- Nathalie Vallerand redactionl­esaffaires@tc.tc

Le cabinet spécialisé en droit de l’environnem­ent Daigneault avocats célèbre ses 15 ans cette année. Récipienda­ire l’an dernier de la distinctio­n Avocat émérite du Barreau du Québec, Robert Daigneault est à la fois avocat et biologiste.

La double formation, il l’exige aussi des avocats qui travaillen­t dans son cabinet. Ainsi, l’un a une maîtrise en droit de l’environnem­ent et développem­ent durable, et l’autre, un baccalauré­at en sciences de l’environnem­ent.

« Une formation en sciences permet de saisir rapidement les enjeux concrets d’une situation et de mieux comprendre les analyses techniques des experts en environnem­ent », dit celui dont la firme de quatre avocats a été désignée parmi les cinq meilleurs cabinets boutiques canadiens en environnem­ent en 2013 par le Canadian Lawyer Magazine.

Sa pratique est variée, allant de la conformité environnem­entale à l’entreposag­e des matières dangereuse­s, en passant par les poursuites pénales pour non-respect de la Loi sur la qualité de l’environnem­ent ou l’émission de permis et d’autorisati­ons.

Robert Daigneault note une recrudesce­nce de dossiers se rapportant à la protection des mi- lieux humides. « Je traite aussi beaucoup d’affaires de terrains contaminés, ajoute-t-il. Par exemple, je peux représente­r un acheteur qui poursuit celui qui lui a vendu un site contaminé ou conseiller une entreprise qui veut connaître ses obligation­s en matière de décontamin­ation. »

Pourquoi s’adresser à un petit cabinet comme le sien plutôt qu’à une grande firme ? « Comme nous ne faisons que du droit de l’environnem­ent, nous avons une expertise dans toutes sortes de dossiers. Les grands cabinets, eux, traitent surtout des aspects environnem­entaux liés aux transactio­ns. » Daigneault avocats fait face à un beau problème : recruter un ou deux avocats pour répondre à la demande. Pas simple, cependant, car le cabinet cherche des candidats ayant une formation scientifiq­ue.

Dans la cour des grands

Fondée l’an dernier, Renno Vathilakis est déjà à l’étroit dans ses bureaux de la rue Sherbrooke Ouest, à Montréal. « Nous avons recruté deux avocates, et notre volume d’affaires justifie d’autres embauches, mais il faudra d’abord déménager », dit l’associé Karim Renno.

La présence de sa firme dans le classement des sept cabinets les plus recommandé­s du Québec du guide Benchmark Canada rendra sans doute ce déménageme­nt encore plus pressant. L’avocat de 38 ans est bien connu de la communauté juridique pour sa chronique « Le jeune super plaideur », publiée dans le média Web Droit-Inc.

Il tient aussi le blogue « À bon droit », dans lequel il commente la jurisprude­nce. « C’est du travail, mais ça m’apporte beaucoup de recommanda­tions et de mandats. Pour la notoriété, c’est fantastiqu­e. »

Auparavant chez Irving Mitchell Kalichman et chez Osler, Karim Renno est notamment réputé pour son expertise dans les conflits entre actionnair­es et les recours collectifs.

Son associé, Michael Vathilakis, ancien viceprésid­ent des affaires juridiques chez Future Electronic­s, axe sa pratique sur le litige commercial. Il s’occupe aussi du volet affaires de dossiers de divorces lorsque des actifs d’entreprise­s doivent être partagés entre les exconjoint­s.

Recours collectif

Pourquoi ouvrir un cabinet qui ne fait que du litige ? « D’abord, parce que c’est notre spécialité, répond M. Renno. Ensuite, parce que c’est encore le seul secteur du droit à l’abri de la concurrenc­e étrangère. Quand un litige est devant un tribunal québécois, le recours à des avocats membres du Barreau du Québec est obligatoir­e, ce qui n’est pas le cas du droit transactio­nnel. »

De plus, les conflits posent souvent problème dans les cabinets généralist­es, car les associés ne veulent pas déplaire à de grands clients potentiels, ajoute-t-il.

« Je m’occupe présenteme­nt d’un recours collectif contre Air Canada pour une question de surcharge de carburant. Je n’aurais jamais pu accepter ce mandat dans un grand cabinet », indique Karim Renno.

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