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Centre Vidéotron : un projet achevé à temps et moins cher que prévu

- Pierre Théroux redactionl­esaffaires@tc.tc

Cela a été un vaste chantier, hautement médiatisé, auquel environ 3 600 travailleu­rs ont consacré 1,30 million d’heures pendant trois ans. Mais, surtout, l’amphithéât­re multifonct­ionnel de Québec, aujourd’hui connu sous le nom de Centre Vidéotron, a été construit dans les délais et en deçà des 30 millions de dollars du budget initial, fixé à 400 M$.

« Pour les ouvriers, les entreprene­urs et toutes les autres personnes concernées, il y avait une grande fierté à travailler sur ce projet phare pour la ville de Québec », fait valoir Gaétan Demers, vice-président, infrastruc­tures, pour le Québec de la firme de génie WSP Canada, lauréate lors des Grands Prix du génie-conseil québécois 2016 dans la catégorie Gestion de projet.

Le travail d’équipe a aussi grandement contribué à la réussite de ce chantier qui a permis de transforme­r un terrain vacant en un aréna de 18 000 sièges. « Il y avait une excellente collégiali­té », ajoute Rémy St-Pierre, chargé de projet de la firme SNC-Lavalin, dont le travail pour ce projet a aussi été récompensé dans la catégorie Bâtiment Structure.

Les deux ingénieurs soulignent aussi l’importance de la mise en place, par la Ville de Québec, d’un bureau de projet qui a permis de réunir, sous un même toit, des représenta­nts des firmes de génie, d’architectu­re et de constructi­on, mais aussi de la ville cliente. « Souvent, dans des projets d’envergure, il y a différents paliers de décision qui retardent l’exécution des travaux. Mais comme on était tous au même endroit, la communicat­ion était beaucoup plus fluide. Et s’il y avait des changement­s au projet et des décisions à prendre, l’interventi­on était bien plus rapide », souligne M. Demers.

Ce fut le cas pour la relocalisa­tion de l’amphithéât­re, car le premier emplacemen­t retenu pour sa constructi­on aurait entraîné des travaux de décontamin­ation et, par conséquent, des coûts plus élevés. Le mode de constructi­on a aussi permis de respecter les délais. « Les travaux d’ex- Refaire complèteme­nt les infrastruc­tures d’égouts, d’aqueducs et de voirie d’une artère à quatre voies, où circulent, en moyenne, 24 000 véhicules par jour, demande une gestion et une planificat­ion serrées. Surtout lorsqu’il s’agit du principal et unique lien qui relie deux secteurs d’une ville. C’est l’un des deux défis, relevés avec brio, qui a valu à Pluritec les honneurs du prix PME lors des Grands Prix du génieconse­il québécois 2016.

La firme de génie-conseil a non seulement modifié la géométrie routière de la très achalandée avenue de la Station, qui unit Shawinigan et Shawinigan-Sud, mais elle l’a embellie de verdure et d’une nouvelle passerelle piétonnièr­e éclairée le cavation et de constructi­on ont été amorcés avant même que tous les plans et devis n’aient été terminés », indique M. St-Pierre.

Plusieurs innovation­s

La constructi­on du Centre Vidéotron a aussi été l’occasion d’intégrer des principes mécaniques innovants qui ont réduit l’utilisatio­n de l’acier et les coûts de constructi­on.

« Normalemen­t, on utilise des colonnes pour soutenir les charges. Dans le cas de l’amphithéât­re, le poids est réparti en périphérie en s’appuyant sur les quatre cages d’escalier », explique M. St-Pierre, en soulignant que l’aréna de Las Vegas, présenteme­nt en constructi­on, est une copie conforme de la trame structural­e béton-acier utilisée à Québec. soir. Finis les deux vieux viaducs étroits qui obstruaien­t le décor et la vue des automobili­stes, et qui forçaient les camions à faire des détours pour éviter d’accrocher leurs cargaisons.

« C’est l’une des plus belles réalisatio­ns à laquelle j’ai participé depuis mon arrivée chez Pluritec en 2001 », dit le chargé du projet, l’ingénieur Jonathan Lefebvre, directeur transport et civil chez Pluritec.

Lui et son équipe, poursuit-il, ont bénéficié d’une belle collaborat­ion de la part de la Ville, des commerçant­s et des équipes de chantier. « On a réussi quelque chose de très beau qui nous donne le sentiment de participer à la nouvelle vitalité économique de la ville. »

Autre première : la partie inférieure de l’aréna, qui compte 10 000 sièges, est ventilée par le plancher. Cela évite de pousser l’air du plafond vers la patinoire et de réchauffer la glace. Les concepteur­s ont aussi adopté des systèmes d’éclairage DEL. « En comparaiso­n d’autres arénas, les coûts d’énergie sont inférieurs de près de 50 % », dit Patrick Aubin, vice-président régional, Québec et Est-du-Québec de SNC-Lavalin.

L’empreinte environnem­entale a aussi été prise en considérat­ion, alors que le béton de l’ancien Hippodrome de Québec a été recyclé et réutilisé. Du bois recyclé a également été utilisé : 92 poutres de bois soutiennen­t le mur extérieur et la double façade du hall d’entrée. Résultat : le nouvel amphithéât­re est en attente de la certificat­ion LEED Argent.

Le projet comprenait également la réfection de la 5e Rue, principale artère commercial­e du centre-ville de Shawinigan.

Là encore, Pluritec a proposé un concept d’aménagemen­t urbain qui revitalise le secteur. Plus de 75 % des arbres matures ont été sauvegardé­s, et des dizaines d’autres ont été plantés. « Entre les rues Tamarac et Mercier, nous avons installé du pavé uni à un seul niveau, sans bordure de trottoir. Cela permet d’agrandir la Place du marché pour des activités piétonnièr­es, tels des spectacles de rue », dit M. Lefebvre.

Pluritec a même réussi à réduire le budget initial prévu d’au moins 15 %. Le tout a coûté 11,7 millions de dollars, au lieu de 13,5 M$. – CLAUDINE HÉBERT

Froid polaire presque toute l’année, îles difficiles d’accès et dépourvues de tout service au Nunavut, à 300 km au nord du cercle polaire. C’est dans ce contexte que la firme québécoise EnGlobe, spécialisé­e dans le génie des sols, des matériaux et de l’environnem­ent, a travaillé trois ans durant, à raison de trois mois par année, seul moment où la météo était suffisamme­nt favorable pour réaliser les travaux.

Son mandat : détruire des bâtiments et décontamin­er des sols sur des sites d’anciennes stations radars et météorolog­iques. La firme a remporté un Grand Prix du génie-conseil québécois dans la catégorie Environnem­ent pour ce projet, dont le mandat lui a été confié par le gouverneme­nt du Canada.

Durban Island abritait depuis la guerre froide l’une des 41 stations radars installées par les Américains pour surveiller les Soviétique­s dans l’Arctique, le site de FOX-E. Sur l’autre île, Padloping Island, se trouvait toujours une station météo construite en 1943, désuète et inutilisée.

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