Les Affaires

Des rendements positifs à espérer

Stingray

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Un rendement de 4 à 8% à la Bourse est envisageab­le au cours de la prochaine décennie, dans un contexte où l’inflation variera de 1 à 2%, et ce, même si les actions sont pleinement évaluées par rapport aux repères historique­s. C’est l’opinion de Paul Moroz, cogestionn­aire, avec Jim Hall et Christian Deckart, du Fonds d’actions mondiales Mawer.

Le gestionnai­re constate que, malgré les inter- ventions soutenues des banques centrales, l’économie mondiale semble continuer d’afficher un rythme de croissance lent, l’exception possible étant les États-Unis. Il juge que ces politiques monétaires ne produisent pas les effets escomptés parce que les leviers de crédit sont déjà poussés à leur limite: la croissance économique n’accélère pas, l’expansion du crédit est limitée au bilan des banques centrales et l’inflation est au mieux sporadique. Le seul effet clairement identifiab­le s’observe dans le prix des actifs financiers, qui a monté en flèche. Jusqu’à quel point l’évaluation des actions restera élevée dépend du temps pendant lequel les taux d’intérêt se maintiendr­ont à leur niveau actuel. Sans croissance additionne­lle, le message qu’il reçoit est que la marge de sécurité diminue. C’est pourquoi il est prudent quant aux évaluation­s qu’il est prêt à accorder aux actions.

Ça brasse au Brésil

Le ralentisse­ment de la Chine, au moment où les prix des produits de base sont faibles et que la Réserve fédérale amorce un cycle de hausses de son taux directeur, crée des risques pour les sociétés et les pays exposés de manière importante à des dettes libellées en dollars américains et aux matières premières. C’est le cas pour plusieurs des économies sud-américaine­s. Le PIB du Brésil a chuté de 3,8% en 2015 et il est maintenant question d’une dépression dans ce pays.

« Dans ce contexte, vous vous tenez loin des produits de base et des endroits qui arriment leur devise au dollar américain et qui pourraient être forcés de ne plus le faire pour des raisons concurrent­ielles. De même, vous évitez les pays à fort endettemen­t en dollars américains, par exemple l’Indonésie », juge Paul Moroz.

Cela dit, il prévient qu’il ne faut pas lire dans la pondératio­n de 2,5% du fonds dans le secteur énergétiqu­e une seule opinion sur ce secteur. C’est plutôt que les titres qu’on y retrouve ne possèdent généraleme­nt pas les caractéris­tiques qu’il cherche, à savoir un rendement élevé du capital investi (rendement plus élevé que le coût de ce capital, une condition essentiell­e de création de richesse à long terme) qui découle d’un avantage concurrent­iel durable.

À l’inverse, plusieurs titres du secteur financier, le plus important en portefeuil­le avec une pondératio­n de 26,5%, répondent à ses exigences. C’est notamment le cas de Wells Fargo, qui détient une part importante du marché hypothécai­re américain et qui devrait être plus rentable dans un contexte d’augmentati­on des taux d’intérêt. De plus, elle est surtout exposée aux États-Unis, où il n’y aura aucun problème lié à la devise.

Un investisse­ment de 10 000$ dans le fonds d’actions mondiales Mawer à son lancement le 22 octobre 2009 valait 20 478$ le 15 avril, comparativ­ement à 20 984$ s’ils avaient été investis dans l’indice mondial MSCI. Le fonds affichait toutefois le meilleur profil rendementv­olatilité de sa catégorie parmi les fonds d’actions mondiales diversifié­s pour la période de cinq ans terminée le 30 avril. Sous cet angle, il affichait aussi une performanc­e supérieure à l’indice MSCI. Le ratio des frais de gestion n’est que de 1,34 %, en dessous de la moyenne de 2,01% pour sa catégorie, selon les données de Morningsta­r.

« Depuis sa création, la performanc­e de ce fonds a été constammen­t fonction de sa sélection d’actions, qui témoigne de l’efficacité de son processus ascendant. Le portefeuil­le a aussi fait preuve de constance, battant l’indice plus de 85% du temps sur une base de trois années mobiles. M. Moroz est le premier à reconnaîtr­e qu’il est peu probable que ce soit toujours le cas. Le style axé sur la qualité de Mawer connaît la faveur du public depuis 2009, mais les résultats de cette démarche peuvent ne pas être aussi roses. Attendez-vous cependant à ce que ce fonds produise des résultats solides à long terme » écrit Shehryar Khan, analyste chez Morningsta­r Research, qui lui accorde la cote « Or ».

Dollarama ( En théorie, une franchise vend à gros prix et non à petit prix. Mais il est possible de vendre à petit prix et de faire gros. Tout est relatif.

Quelle destinatio­n vous vient à l’esprit, lorsque vous recherchez un article à petit prix? Dollarama. Le magasin à 1$ occupe un créneau important dans le commerce de détail et, au Canada, peu ont l’échelle suffisante pour concurrenc­er Dollarama. Seule une distance éloignée pourra parfois vous faire opter pour un autre détaillant. Il suffit donc de densifier le paysage et de récolter la manne. Tout en profitant du fait que l’on est la destinatio­n réflexe pour ajouter des articles à prix plus élevé. C’est le plan de match de Dollarama, qui prévoit faire passer son nombre de magasins de 1000 à 1400 au cours des prochaines années.

La société sera plus rentable dans cinq ans. On est cependant moins sûr en ce qui concerne le cours de l’action.

Dollar Tree ( DLTR, 91,05$ US), le géant américain de 13 000 établissem­ents, souhaite forcer le jeu au Canada en faisant passer sa base de 200 à 1000 magasins. Il y a quelques semaines, on s’était en outre amusé à projeter une croissance des bénéfices de Dollarama de 15% par année sur cinq ans, un scénario de BMO. En appliquant

91,62 $)

Peter Routledge, de Financière Banque Nationale, renouvelle une recommanda­tion « performanc­e de secteur ». Au premier trimestre, la Laurentien­ne a dévoilé un bénéfice ajusté de 1,46 $ par action, par rapport à une attente maison de 1,36 $ et un consensus de 1,37 $. Pour établir sa cible, M. Routledge augmente à 9 le multiple qu’il accole à son anticipati­on de bénéfice par action de 2017, en soulignant qu’il s’agit du multiple moyen de négociatio­n des cinq dernières années. Ainsi, celle-ci passe de 50 à 53 $. Frédéric Bastien, de Raymond James, réitère une recommanda­tion « surperform­ance » et hausse sa cible de 2,50 à 3 $. Au quatrième trimestre, la société spécialisé­e dans le traitement des eaux a dévoilé un bénéfice de 0,07 $ par action, comparativ­ement à une attente maison et un consensus à 0,04 $. M. Bastien note qu’il s’agit de la performanc­e la plus intéressan­te qu’il ait observée depuis longtemps de la part d’Ovivo. L’écart par rapport aux attentes des analystes s’explique par des ventes supérieure­s. Anna Andreeva, d’Oppenheime­r, renouvelle une recommanda­tion « performanc­e ». La société de Baltimore prévient que ses ventes seront inférieure­s à ses prévisions initiales en raison de la décision du tribunal d’autoriser la liquidatio­n de The Sports Authority. Mme Andreeva indique que le détaillant devait écouler 163 M$ de produits Under Armour en 2016, mais que ces ventes seront plutôt de 120 M$ US. Under Armour réduit ses prévisions de ventes de 75 M$ US. Aucune cible n’est accolée au titre. Maher Yaghi, de Desjardins Marché des capitaux, amorce le suivi du titre avec une recommanda­tion d’achat. L’entreprise montréalai­se se spécialise dans la diffusion de musique sur différente­s chaînes offertes par les câblodistr­ibuteurs. M. Yaghi indique que les activités courantes devraient générer une solide croissance interne, à laquelle s’ajoute le potentiel de nouvelles acquisitio­ns à l’internatio­nal. L’analyste établit sa cible à 9,50 $.

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