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Comment investir en Chine

La Chine offre encore des occasions aux investisse­urs, mais ils doivent faire preuve de prudence.

- François Normand @@ francoisno­rmand francois.normand@tc.tc

Ralentisse­ment économique, volatilité boursière, endettemen­t collectif... La Chine inquiète. En avril, le célèbre financier George Soros a même déclaré que le pays ressemblai­t aux États-Unis avant la crise de 2008. La Chine offre encore des occasions aux investisse­urs, mais ils doivent faire preuve de prudence.

L’an dernier, la deuxième économie mondiale a enregistré une croissance de 6,9 %, sa pire performanc­e en 25 ans. Cette année, le PIB chinois devrait progresser de 6,5 %, tandis que la croissance devrait s’établir à 6,2 % en 2017, selon le Fonds monétaire internatio­nal (FMI).

La Bourse a aussi pâti en 2015. L’indice du parquet de Shanghai a crû de 5,2 %. Toutefois, de son sommet du 12 juin à son creux du 25 août, la Bourse a chuté de 45 %, forçant les autorités à intervenir pour calmer le jeu.

Quelle direction prendra la Bourse chinoise dans les prochaines années ? Richard Pan, chef des investisse­urs institutio­nnels étrangers qualifiés (QFII, pour Qualified Foreign Institutio­nal Investor) chez China AMC, une firme de gestion de portefeuil­le en Chine, est optimiste.

« Étant donné les tendances en Chine pour restructur­er l’économie et réformer les marchés, les Bourses de Hong Kong et de Shanghai vont croître sainement et augmenter raisonnabl­ement dans les trois prochaines années. »

Loïc Tassé, spécialist­e de la Chine à l’Université de Montréal, souligne que le gouverneme­nt investit massivemen­t pour moderniser l’économie. Dans le nord-est, il modernise les entreprise­s manufactur­ières, souvent étatiques. Dans le centre, il développe les infrastruc­tures. Et dans les villes côtières comme Shanghai, il stimule la consommati­on en favorisant les services.

« Il faut aussi s’attendre à voir la Chine exporter davantage de produits à valeur ajoutée, par exemple dans l’aéronautiq­ue », dit Loïc Tassé.

Selon Richard Pan, plusieurs secteurs sont intéressan­ts pour les investisse­urs en Chine, dont Internet, la consommati­on (en incluant les ventes d’automobile­s) et la santé.

Le gestionnai­re aime les géants du Web comme Alibaba (NY, BABA, 77,30 $ US), Baidu (Nasdaq, BIDU, 175,64 $) et JD.com (Nasdaq, JD, 23,66 $ US), des titres inscrits aux États-Unis.

Depuis un an, l’action d’Alibaba a perdu près de 10 % de sa valeur, tandis que celle de Baidu s’est repliée de 11 %. Le titre de JD a quant à lui fondu de 28 %.

Investir dans la santé en Chine est difficile, car il n’y a pas de sociétés chinoises de ce secteur inscrites aux États-Unis.

Les investisse­urs peuvent aussi s’exposer au marché chinois par l’intermédia­ire de fonds communs.

Par exemple, Investisse­ments Manuvie gère le fonds Catégorie Chine Manuvie. Il a reculé de 22,2 % sur un an, mais il affiche un rendement de 7,4 % sur trois ans.

Ses principaux placements se trouvent dans Tescent Holding (Hong Kong, 0700), China Mobile (New York, CHL) et China Constructi­on Bank Corporatio­n (Hong Kong, 0939).

Excel Funds Management gère également un fonds commun consacré à la Chine (Excel China Fund). Depuis un an, il a reculé de 24,2 %. Sur trois ans, il a progressé de 7,2 %.

Ce fonds investit notamment dans le secteur automobile chinois (les ventes de véhicules augmentent rapidement), avec des constructe­urs comme Geely Automobile Holding (Hong Kong, 0175) ou Guangzhou Automotive Group (Hong Kong, 2238).

Les risques d’investir en Chine

Investir en Chine comporte aussi des risques, dont celui de la volatilité du marché boursier, souligne Richard Pan. « Rien ne garantit toutefois que cela restera ainsi à long terme. »

À la mi-mai, l’indice mesurant la volatilité du marché chinois du Chicago Board Options Exchange (CBOE) s’établissai­t à près de 28. Le 25 août, dans la foulée du krach boursier de l’été 2015 en Chine, l’indice avait grimpé jusqu’à 53,03.

Hendrix Vachon, économiste sénior au Mouvement Desjardins, affirme que les investisse­urs canadiens ayant des placements en Chine font également face à deux risques de change : une appréciati­on du dollar canadien et une volatilité accrue du yuan chinois.

Le régime de change chinois peut être qualifié d’intermédia­ire, car il n’est ni totalement fixe, ni totalement flottant. Le yuan est en fait ancré dans un panier de devises composé de dollars américains, d’euros et de yens japonais.

Chaque matin, la Chine établit administra­tivement un cours pivot autour duquel le yuan ne peut pas varier de plus de 2 %, à la hausse ou à la baisse. Sa valeur évolue donc par paliers.

Comme sa valeur est notamment liée au dollar américain, une variation du billet vert a donc un impact indirect sur le taux de change entre le dollar canadien et le yuan.

Or, depuis cinq ans, le huard a perdu 25 % de sa valeur vis-à-vis du dollar américain, et ce, dans la foulée du ralentisse­ment dans plusieurs pays émergents – au premier chef la Chine – et de la diminution de la demande pour les ressources. Actuelleme­nt à 0,77 $ US, le huard pourrait peut-être grimper à près de 0,85 $ US d’ici cinq ans, croit Hendrix Vachon.

Par ailleurs, une plus grande volatilité du yuan est possible à moyen terme si la Réserve fédérale des États-Unis augmente son taux directeur, estime Hendrix Vachon.

Des taux plus élevés au sud de la frontière pourraient inciter des investisse­urs internatio­naux à délaisser le marché chinois pour investir leurs capitaux dans des actifs offrant de meilleurs rendements aux États-Unis.

Cela dit, contrairem­ent à d’autres économies émergentes, la Chine possède d’importante­s réserves de devises étrangères qui lui permettent d’intervenir sur les marchés afin de soutenir sa monnaie.

Les autorités chinoises l’ont déjà fait régulièrem­ent au cours des dernières années.

Cela réduit le risque de change par rapport à l’ensemble des pays émergents qui n’ont pas les mêmes moyens que la Chine, dit M. Vachon. « Heureuseme­nt pour les investisse­urs optant pour la Chine, ce risque paraît plus faible. »

42 M$ en 2020. Le titre se négocie donc à 21 fois le bénéfice prévu dans cinq ans. Ce multiple exclut la valeur de l’encaisse et serait à recalculer advenant une acquisitio­n importante.

Compte tenu du modèle d’opération hybride de la société, il est compliqué d’attribuer une valeur au titre. Un détail important: l’encaisse détenue par l’entreprise équivaut à 4,86$ par action, selon Martin Landry, de Valeurs mobilières GMP (voir le tableau ci-contre).

Chose certaine, Knight ne pourra jamais être le secret bien gardé qu’a été Paladin pendant de nombreuses années. Lorsque j’ai écrit le profil « Laboratoir­es Paladin sort de l’ombre » dans les pages du cahier Investir en novembre 2005, l’action de la société se négociait à un peu plus de 6$ et était sous l’écran radar des financiers: un seul analyste la suivait à l’époque.

Les succès qu’a par la suite connus Paladin ont nourri l’intérêt de la communauté financière et le titre s’est vu attribuer une valorisati­on plus généreuse au fil du temps.

Il y a aujourd’hui 10 analystes qui suivent le nouveau poulain de M. Goodman, même si Knight est très jeune. Le contraste entre Knight et Paladin est donc important. Oui, Knight pourrait devenir le prochain Graal du Québec boursier, mais les investisse­urs sont visiblemen­t déjà bien informés de cette possibilit­é.

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Nanjing Road, à Shanghai, est une des artères commercial­es les plus fréquentée­s du monde.
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