Les Affaires

L’ingrédient magique

- Julie Cailliau Rédactrice en chef julie.cailliau@tc.tc @julie140c

Que faisiez-vous, pendant l’été de vos 12 ans? Moi, je passais mes journées à jouer. Vous aussi, probableme­nt. Maé et Clémence, elles, ont 12 ans et ne jouent pas, mais elles s’amusent énormément.

Cet été, Maé Guignat-Lépinay et Clémence Auclair se consacrent avec passion à leur jeune entreprise, InDaFridge, une applicatio­n mobile qui aide à lutter contre le gaspillage alimentair­e. Au moment de publier ces lignes, elles sont même à San Francisco pour pitcher leur projet au World Pitch Summit, assorti d’une bourse de 10 000$.

Les deux « meilleures copines » sont en fait finalistes du défi Technovati­on, un programme internatio­nal d’innovation technologi­que destiné aux filles de 10 à 18 ans. Actif dans une quarantain­e de pays, Technovati­on a reçu cette année 794 projets. Seuls 10 sont en finale à San Francisco, dont 4 conçus par des jeunes du primaire, comme Maé et Clémence.

C’est la première fois qu’une équipe du Québec se rend en finale. Stéphanie Jecrois, instigatri­ce de la section montréalai­se de Technovati­on, en est très fière, elle qui s’investit dans la promotion de l’entreprene­uriat chez les filles avec une passion aussi vive que celle de Maé et Clémence.

« Les jeunes filles ne sont pas suffisamme­nt exposées aux technologi­es, déplore-t-elle. C’est ce qu’on veut corriger avec Technovati­on. Mais en plus, on leur fait découvrir tous les aspects de la création d’entreprise: développer l’idée, la tester par sondage auprès du public cible, monter un plan d’affaires, bâtir son positionne­ment, évaluer la concurrenc­e. »

Depuis le lancement du défi en octobre 2015, les deux copines ont progressiv­ement fait de la place dans leur horaire d’écolières pour se consacrer à InDaFridge. En plus de leurs devoirs, elles avaient des tâches à accomplir: plan d’affaires, vidéo de présentati­on, code source… Deux mentors les ont aidées, Marilyn Teuwen et Vanessa Cherenfant.

Les jeunes entreprene­ures évaluent que, depuis six mois, elles ont passé environ 5 heures par semaine à travailler sur le projet. Clémence a même dû lâcher le hip-hop. « C’est sûr que c’est un gros investisse­ment, mais ce qui l’a permis, c’est la passion. On consacrait notre temps libre à quelque chose le fun », dit-elle. Et Maé de renchérir: « Créer une entreprise, c’est un travail, mais un travail le fun ».

Tout est dit. Bonne chance, mesdemoise­lles!

À visionner

Une vidéo présentant Maé et Clémence, réalisée par la chaîne franco-ontarienne TFO dans le cadre de sa série Jeunes d’exception: http:// bit.ly/29wNZ1B

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada