LES PLANS DE CROISSANCE DE LA COOP FÉDÉRÉE
La Coop fédérée continue de grandir. Quelques chiffres aident à mesurer l’ampleur qu’elle a prise depuis sa fondation en 1922 : en comptant ses coopératives affiliées, elle emploie plus de 18 350 personnes et affiche un chiffre d’affaires de près de 10 milliards de dollars.
Les transformateurs de viande Olymel, Flamingo et Lafleur sont sous son contrôle, tout comme les enseignes Sonic, Unimat, BMR, Agrizone, Elite et La Coop. Depuis quelques mois, elle a un nouveau président, Ghislain Gervais, élu le 25 février.
« La Coop fédérée est en pleine transformation et prépare sa prochaine phase de croissance, explique Ghislain Gervais. Nous souhaitons que notre division agricole, qui est active dans huit provinces, devienne pancanadienne. De plus, nos activités dans le commerce de détail devraient s’étendre dans l’Est du Canada. »
Cette volonté de croissance est alimentée par le fort mouvement de consolidation chez les fournisseurs des agriculteurs. Des géants comme Dow Chemical et DuPont (2015) ainsi que ChemChina et Syngenta (2016) se sont unis au cours des dernières années. Bayer a ouvertement convoité Monsanto. « Nous devons atteindre une masse critique pour conserver une position de négociation favorable face à ces énormes acteurs », juge le président.
Acquisitions et partenariats possibles
Pour y arriver, la Coop est favorable à des acquisitions, des fusions ou des partenariats stratégiques, mais doit aussi se transformer à l’interne. Elle compte trois divisions : agricole, transformation des viandes et quincaillerie. Ghislain Gervais souhaite que chacune d’elles devienne plus autonome et agile.
D’autant plus que le contexte est différent pour chaque division. Les dernières années ont été moins faciles pour la division quincaillerie, qui a senti les secousses ébranlant le commerce de détail québécois. Même situation pour Sonic, fournisseur de produits pétroliers dans les secteurs résidentiel et commercial, obligé de
s’adapter à un secteur de l’énergie au ralenti. Dans les deux cas, le réflexe de la Coop a été de consolider, en rachetant le quincaillier BMR et en fusionnant Sonic avec Groupe Filgo.
Faire entendre sa voix
Un aussi gros acteur n’agit pas seulement comme agent économique. Il devient aussi un porte-parole pour ses 90 000 membres. Un rôle que Ghislain Gervais entend continuer de jouer, avec tact. « Nous avons toujours été présents pour défendre publiquement les intérêts de nos membres, et nous continuerons de le faire, mais en respectant les champs de compétence d’autres acteurs, comme l’Union des producteurs agricoles », dit-il. l’époque où les agriculteurs travaillaient avec des chevaux ; et maintenant, nous avons des tracteurs automatisés se conduisant eux-mêmes et générant des données en temps réel. »
L’agriculture évolue à une vitesse folle, et Ghislain Gervais entend bien faire de la Coop fédérée un instrument de choix au service des agriculteurs pour affronter les changements, dans le grand jeu mondial qu’est devenu ce secteur économique.
D.B. – Quelle est la prochaine étape pour Spacehive? C.G.
– Comme toutes les start-up, maintenant que nous savons qu’il existe un marché pour notre produit, nous voulons passer à une étape supérieure. Plusieurs projets civiques ne se réalisent pas, faute de fonds municipaux. La démarche collaborative que nous proposons, du capital gouvernemental et du capital privé, vient résoudre ce problème.
D.B. – Et si des citoyens ou la Ville de Montréal souhaitent présenter des projets sur Spacehive... C.G.
– Plusieurs villes dans le monde nous ont déjà approchés en disant: « Nous aurions besoin de projets similaires à ceux que vous affichez sur votre plateforme; pouvons-nous travailler ensemble? » Si Montréal est intéressée, nous serons ravis de discuter.
D.B. – Quels critères recherchez-vous pour un futur marché? C.G.
– Nous voulons des marchés où la participation citoyenne fait partie de la culture. Des villes où il existe déjà des organisations et des groupes établis qui proposent des projets et s’impliquent dans la vie civique. Et, bien sûr, des villes où l’administration est ouverte à la participation citoyenne. Où l’on est prêt à essayer des façons de faire du développement urbain différentes de celles de la Ville et des promoteurs immobiliers, qui décident pour les citoyens de ce qui est bon pour eux.