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LES PLANS DE CROISSANCE DE LA COOP FÉDÉRÉE

- Jean-François Venne redactionl­esaffaires@tc.tc

La Coop fédérée continue de grandir. Quelques chiffres aident à mesurer l’ampleur qu’elle a prise depuis sa fondation en 1922 : en comptant ses coopérativ­es affiliées, elle emploie plus de 18 350 personnes et affiche un chiffre d’affaires de près de 10 milliards de dollars.

Les transforma­teurs de viande Olymel, Flamingo et Lafleur sont sous son contrôle, tout comme les enseignes Sonic, Unimat, BMR, Agrizone, Elite et La Coop. Depuis quelques mois, elle a un nouveau président, Ghislain Gervais, élu le 25 février.

« La Coop fédérée est en pleine transforma­tion et prépare sa prochaine phase de croissance, explique Ghislain Gervais. Nous souhaitons que notre division agricole, qui est active dans huit provinces, devienne pancanadie­nne. De plus, nos activités dans le commerce de détail devraient s’étendre dans l’Est du Canada. »

Cette volonté de croissance est alimentée par le fort mouvement de consolidat­ion chez les fournisseu­rs des agriculteu­rs. Des géants comme Dow Chemical et DuPont (2015) ainsi que ChemChina et Syngenta (2016) se sont unis au cours des dernières années. Bayer a ouvertemen­t convoité Monsanto. « Nous devons atteindre une masse critique pour conserver une position de négociatio­n favorable face à ces énormes acteurs », juge le président.

Acquisitio­ns et partenaria­ts possibles

Pour y arriver, la Coop est favorable à des acquisitio­ns, des fusions ou des partenaria­ts stratégiqu­es, mais doit aussi se transforme­r à l’interne. Elle compte trois divisions : agricole, transforma­tion des viandes et quincaille­rie. Ghislain Gervais souhaite que chacune d’elles devienne plus autonome et agile.

D’autant plus que le contexte est différent pour chaque division. Les dernières années ont été moins faciles pour la division quincaille­rie, qui a senti les secousses ébranlant le commerce de détail québécois. Même situation pour Sonic, fournisseu­r de produits pétroliers dans les secteurs résidentie­l et commercial, obligé de

s’adapter à un secteur de l’énergie au ralenti. Dans les deux cas, le réflexe de la Coop a été de consolider, en rachetant le quincailli­er BMR et en fusionnant Sonic avec Groupe Filgo.

Faire entendre sa voix

Un aussi gros acteur n’agit pas seulement comme agent économique. Il devient aussi un porte-parole pour ses 90 000 membres. Un rôle que Ghislain Gervais entend continuer de jouer, avec tact. « Nous avons toujours été présents pour défendre publiqueme­nt les intérêts de nos membres, et nous continuero­ns de le faire, mais en respectant les champs de compétence d’autres acteurs, comme l’Union des producteur­s agricoles », dit-il. l’époque où les agriculteu­rs travaillai­ent avec des chevaux ; et maintenant, nous avons des tracteurs automatisé­s se conduisant eux-mêmes et générant des données en temps réel. »

L’agricultur­e évolue à une vitesse folle, et Ghislain Gervais entend bien faire de la Coop fédérée un instrument de choix au service des agriculteu­rs pour affronter les changement­s, dans le grand jeu mondial qu’est devenu ce secteur économique.

D.B. – Quelle est la prochaine étape pour Spacehive? C.G.

– Comme toutes les start-up, maintenant que nous savons qu’il existe un marché pour notre produit, nous voulons passer à une étape supérieure. Plusieurs projets civiques ne se réalisent pas, faute de fonds municipaux. La démarche collaborat­ive que nous proposons, du capital gouverneme­ntal et du capital privé, vient résoudre ce problème.

D.B. – Et si des citoyens ou la Ville de Montréal souhaitent présenter des projets sur Spacehive... C.G.

– Plusieurs villes dans le monde nous ont déjà approchés en disant: « Nous aurions besoin de projets similaires à ceux que vous affichez sur votre plateforme; pouvons-nous travailler ensemble? » Si Montréal est intéressée, nous serons ravis de discuter.

D.B. – Quels critères recherchez-vous pour un futur marché? C.G.

– Nous voulons des marchés où la participat­ion citoyenne fait partie de la culture. Des villes où il existe déjà des organisati­ons et des groupes établis qui proposent des projets et s’impliquent dans la vie civique. Et, bien sûr, des villes où l’administra­tion est ouverte à la participat­ion citoyenne. Où l’on est prêt à essayer des façons de faire du développem­ent urbain différente­s de celles de la Ville et des promoteurs immobilier­s, qui décident pour les citoyens de ce qui est bon pour eux.

 ??  ?? « Nous souhaitons que notre division agricole, qui est active dans huit provinces, devienne pancanadie­nne. De plus, nos activités dans le commerce de détail devraient s’étendre dans l’Est du Canada », dit Ghislain Gervais, élu président de la Coop fédérée l’hiver dernier.
« Nous souhaitons que notre division agricole, qui est active dans huit provinces, devienne pancanadie­nne. De plus, nos activités dans le commerce de détail devraient s’étendre dans l’Est du Canada », dit Ghislain Gervais, élu président de la Coop fédérée l’hiver dernier.

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