Les Affaires

LIVRER LA BONNE VOITURE AU BON CLIENT

- Marc Bouchard redactionl­esaffaires@tc.tc

Rien ne semble plus simple que d’acheter une voiture. On se présente chez le concession­naire, on choisit le véhicule qui nous convient, on signe les contrats appropriés et on quitte au volant de sa rutilante voiture neuve. Les choses se compliquen­t lorsque le choix est plus complexe. Le client qui veut une voiture d’une couleur spécifique, ou un groupe d’options précis, peut parfois attendre de longs mois avant de conduire son nouveau véhicule.

Il est en effet impossible, pour les concession­naires, de tenir en stock tous les véhicules vendus sous leurs différente­s formes. Au simple chapitre des camionnett­es, par exemple, certains modèles comme le Ford F-150 peuvent présenter 90 déclinaiso­ns. Certaines sont plus courantes, d’autres sont moins fréquentes et nécessiter­ont un processus de commande un peu différent.

Le choix des stocks

Alors qu’autrefois les constructe­urs imposaient aux concession­naires un choix de véhicule, ce sont désormais les concession­naires qui sont rois dans ce domaine. « Chacun des modèles installés dans la cour d’un concession­naire a d’abord été choisi par le concession­naire qui passe des commandes précises en fonction de son marché », explique Daniel Labre, porteparol­e de Fiat Chrysler Automobile Canada.

Avant même de passer une commande, le concession­naire a personnell­ement fait l’objet d’une analyse soigneuse de la part du constructe­ur. Au début de l’année, celui-ci procède à une évaluation dictée par ses capacités de production ou de livraison. Il attribue ensuite à chaque concession­naire un nombre maximal d’unités pour l’année.

Lorsque le modèle est à fort tirage, la distributi­on parvient la plupart du temps à combler les besoins du concession­naire. Par contre, lorsqu’un modèle est offert à tirage limité, les choix sont plus déchirants. « Chez BMW, nous offrons la Série 4 GTS en seulement 50 exemplaire­s au Canada. Ce ne sont pas tous les concession­naires qui pourront l’obtenir », précise la porte-parole de BMW Canada, Barbara Pitblado.

Dans un tel cas, les évaluation­s sociodémog­raphiques de la région du concession­naire auront leur importance. Mais ce sont surtout les objectifs de vente précédents qui dicteront le choix. « Certains concession­naires savent comment gérer leur stock et tentent de déjouer le système. Ils commandent moins que leurs objectifs en hiver, par exemple, mais tentent de conserver leur allocation annuelle en surcommand­ant pendant l’été, ce qui pénalise d’autres commerçant­s qui ont respecté leurs objectifs toute l’année durant. C’est donc notre rôle de gérer ce genre de situation », précise Rania Guirguis, porte-parole de Mazda Canada.

Outre les délais, qui varient souvent en fonction de la durée de la période d’expédition, tous les constructe­urs suivent sensibleme­nt le même processus entre la commande et la production. « Quand un concession­naire reçoit une demande spécifique d’un client, il peut passer la commande dans le système s’il n’a pas trouvé d’échange possible. L’usine ajoutera cette commande, et en général, tout est réglé en quatre semaines dans nos usines nord-américaine­s », dit M. Labre.

Même son de cloche chez BMW et Mazda: les commandes sont inscrites dans le flot normal de production sans en déranger le cours naturel. « La clé dans ce domaine, c’est de faire une bonne analyse en début d’année pour satisfaire tous nos concession­naires et d’avoir le bon nombre de modèles spécifique­s par région, et surtout d’abaisser le plus possible la durée de vie des stocks. Car c’est en gardant des autos trop longtemps en stock que les concession­naires nuisent à leur rentabilit­é », indique Rania Guirguis.

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