Les Affaires

Québécois de l’Ouest

- Julie Cailliau Rédactrice en chef julie.cailliau@tc.tc @julie140c

C’est la rentrée au journal Les Affaires. Et ce l’est pour moi aussi, je rentre de vacances. Ce sont les provinces de l’ouest du Canada que je suis allée découvrir avec mari et enfants. Je ne m’attendais pas à vous entretenir de mes vacances, mais au fil des jours et des visites, un sujet s’est imposé: la présence épatante des entreprene­urs québécois chez nos cousins de l’Ouest.

C’est d’abord Simons qui a attiré mon regard. D’immenses affiches décorative­s masquaient les vitrines du magasin que le détaillant québécois ouvrira en plein centre-ville de Calgary, non loin du quartier super- trendy East Village. Annoncée en 2014, la boutique devrait ouvrir au début de 2017. Plus loin dans notre périple, Simons s’affichait aussi en grand sur les panneaux du centre-ville de Vancouver, où la chaîne a ouvert une boutique il y a moins d’un an, dans le cadre de son offensive dans l’Ouest.

Et puis, il y a tous ces restaurant­s Cora, bien visibles à Kelowna, Vancouver, Victoria. Aussi, ces succursale­s de la Vie en Rose, d’Aldo, de David’s Tea. Et même de Chocolats Favoris: la chaîne originaire de Québec connaît une poussée de croissance sous la gouverne de Dominique Brown et a inauguré une boutique le mois dernier dans la coquette Victoria, sur l’île de Vancouver.

Les marques québécoise­s n’ont pas toutes besoin d’avoir pignon sur rue pour se développer dans les marchés de l’Ouest. Par exemple, dans les innombrabl­es boutiques de cadeaux-souvenirs que nous avons écumées, les produits du fabricant de sacs et d’accessoire­s vegan Matt& Nat étaient omniprésen­ts. Les touristes britanniqu­es, néerlandai­s, chinois, allemands, danois, australien­s, etc. ne pouvaient pas les manquer.

Cette fière représenta­tion des enseignes d’ici sur la route de mes vacances m’a fait prendre conscience à quel point l’expression « né pour un petit pain » n’a plus lieu d’être au Québec. Il y a une quinzaine d’années, lorsque j’ai immigré ici, j’ai beaucoup entendu cette expression, comme une rengaine qui fait tendre vers le bas au lieu de stimuler à faire mieux. Je dois même vous avouer que ce leitmotiv démotivant en devenait irritant. Était-ce de la fausse modestie? Un complexe d’infériorit­é? Par bonheur, je ne l’entends presque plus. Et pour cause! Comme les athlètes québécois (et québécoise­s!) ont fait bonne figure aux Jeux olympiques de Rio, les entreprene­urs québécois participen­t avec éclat à la richesse du reste du Canada. Avec fierté, le Québec possède son propre rayon dans la boulangeri­e.

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