DES INGÉNIEURS QUÉBÉCOIS CHEZ TESLA
Même s’il n’y a plus d’usines automobiles au Québec depuis bientôt 15 ans, plusieurs ingénieurs d’ici réussissent à tirer leur épingle du jeu au sein de cette industrie.
« Plusieurs PME québécoises ont mis au point des produits de niche, des composants utiles à la construction des véhicules. Ce domaine offre de belles occasions à nos ingénieurs », signale François Adam, directeur général de l’Institut des véhicules innovants, de Saint-Jérôme.
Des ingénieurs comme Pascal-André Fortin, Guillaume Carle et Sébastien Gaëtan, notamment, ont réussi à se tailler une place chez Tesla Motors, en Californie.
« L’électrification des véhicules, qui pousse l’industrie automobile à revoir ses façons de faire, ouvre des portes à nos ingénieurs », soutient le professeur João Pedro Fernandes Trovão, de l’Université de Sherbrooke, directeur de la Chaire de recherche du Canada sur l’hybridation du stockage d’énergie dans les véhicules électriques à haut rendement.
Plus cette industrie évoluera, plus il faudra de nouveaux logiciels, de microprocesseurs, de composants, de nouvelles générations de batterie, dit-il. « Des domaines dans lesquels les ingénieurs formés par les universités qué- bécoises seront très prisés », précise le professeur Trovão. Mesurer les performances des voitures de Téo Taxi Combien de courses les voitures électriques de Téo Taxi peuvent-elles effectuer avant de recharger leur batterie? Quelle est la durée de vie des voitures électriques pour un usage commercial? Quel modèle offre les meilleures performances au sein de la flotte: la Kia Soul EV, la Leaf de Nissan ou la Tesla? Toutes ces réponses, l’ingénieur Pascal Blouin et son équipe veulent les obtenir à l’aide d’un système de suivi qu’ils ont installé dans les quelque 100 véhicules Téo Taxi.
Diplômé en génie informatique de Polytechnique Montréal, Pascal Blouin a toujours été curieux de connaître le fonctionnement des appareils. « À 16
« De pouvoir collaborer à la configuration, à l’adaptation et à l’installation des interfaces dans les véhicules de la toute première flotte de taxis électriques, c’est une très grande fierté pour un généraliste comme moi. » – Pascal Blouin, ingénieur informatique
ans, j’ai démonté de Aà Z le moteur de ma première voiture, un vieux Dodge 1989 », raconte ce consultant de l’Institut du véhicule innovant (IVI) de Saint-Jérôme.
C’est d’ailleurs sur son vieux Dodge que Pascal Blouin a mis au point son premier système d’acquisitions de données, une petite boîte noire qui lui permettait, entre autres, de saisir la température, la pression ainsi que la puissance du moteur turbo de son véhicule.
« Grâce à ces expériences maison, je suis devenu un expert en ingénierie de systèmes, alors que cette discipline ne s’enseigne toujours pas à l’université », signale l’ingénieur de 37 ans. Cette facette de l’ingénierie lui a toujours permis d’avoir une meilleure vue d’ensemble sur les projets auxquels il prenait part, assure-t-il. « J’aime dire que je suis un couteau suisse plutôt qu’un scalpel. »
Après avoir travaillé sur la moto électrique de Lito Green Motion et chez Nova Bus, Pascal Blouin a été recruté par l’IVI en avril 2015. Depuis neuf mois, il travaille sur le projet-pilote Téo Taxi lancé par l’homme d’affaires Alexandre Taillefer. « Dire qu’au départ, nous étions à peine trois employés dans un garage poussiéreux de Pointe-Saint-Charles, dit M. Blouin. Aujourd’hui, nous sommes plus de 200 personnes à graviter dans cet environnement issu d’une volonté, d’une vision. De pouvoir collaborer à la configuration, à l’adaptation et à l’installation des interfaces dans les véhicules de la toute première flotte de taxis électriques, c’est une très grande fierté pour un généraliste comme moi. »
« J’ai toujours rêvé de faire du design automobile. Enfant, je m’endormais avec une voiture dans les mains. » – Sébastien Gaëtan, ingénieur mécanique