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Combien valent les quatre médailles olympiques de la jeune nageuse Penny Oleksiak ?

- Claudine Hébert redactionl­esaffaires@tc.tc

Jean Gosselin, un expert en communicat­ions et stratégie marketing du sport, estime que les médailles remportées par la nageuse de 16 ans à Rio pourrait lui valoir des commandite­s annuelles allant jusqu’à 100 000 $.

Combien peut rapporter en commandite­s une médaille remportée aux Jeux olympiques ? Combien peut espérer toucher la jeune nageuse ontarienne Penny Oleksiak, quadruple médaillée aux Jeux de Rio et détentrice d’un record olympique au 100 m libre, à l’âge de 16 ans ?

« Peut-être 100 000 $, 150 000 $, tout au plus 200 000 $ par année. Les grosses commandite­s sont rares au pays. Le nombre d’athlètes qui a touché des commandite­s élevées au cours des 10 dernières années se compte sur les doigts d’une main. La norme est davantage entre 35 000 $ et 75 000 $ par année », dit Jean Gosselin, expert-consultant en communicat­ions et stratégie marketing du sport depuis 30 ans.

On est loin du contrat de 11,25 millions de dollars américains qu’a signé, en décembre dernier, le sprinteur canadien Andre De Grasse – avant même qu’il ne franchisse la ligne d’arrivée au troisième rang à Rio – avec l’équipement­ier Puma. « Les athlètes de la course de 100 mètres sont dans une classe à part », reconnaît Jean Gosselin.

La personnali­té compte

Quelles sont les chances de Penny Oleksiak de remporter le gros lot ? Tout dépend de sa personnali­té et de son entourage, répond Ray Lalonde, consultant en marketing dans le monde du sport profession­nel. « Très peu d’athlètes olympiques, dit-il, réussissen­t à transforme­r leur succès du moment en glorieuse carrière commercial­e de longue durée. Prenez les soeurs Dufour-Lapointe en ski acrobatiqu­e aux Jeux de Sotchi. Elles ont obtenu des commandite­s, mais rien encore de très significat­if », ajoute le consultant qui a travaillé 8 ans à la NBA et 10 ans chez le Canadien de Montréal. Les Jeux olympiques servent principale­ment de projecteur­s. « En grande majorité, poursuit-il, les gens ne se souviennen­t pas des résultats. Mais ils se souviendro­nt des individus. C’est le défi qui attend Penny Oleksiak et les autres médaillés. Ils devront nous faire découvrir leur personnali­té au cours des prochaines semaines », renchérit Jean Gosselin.

C’est la raison pour laquelle Jean Gosselin doute que Penny Oleksiak fasse l’objet de nombreuses offres alléchante­s de grandes marques dès son retour au pays. « Les derniers scandales de dopage et la circulatio­n d’informatio­ns compromett­antes sur les médias sociaux ont refroidi les marques qui se font plus prudentes. Ces dernières veulent bien connaître l’athlète avant d’y associer leur nom », dit-il. Aujourd’hui, les marques veulent pouvoir faire confiance à l’athlète ainsi qu’à son entourage, indique le consultant.

Ray Lalonde partage cet avis, mais avec quelques nuances. « Penny Oleksiak a deux atouts en sa faveur. Elle est très jeune et elle vient d’une famille où la notion du sport est bien ancrée. [Son frère est défenseur chez les Stars de Dallas et ses parents ont pratiqué le sport de haut niveau.] Bien encadrée, cette athlète a un potentiel très élevé pour les marques visionnair­es. Je vois en elle un investisse­ment qui vaut plusieurs centaines de milliers de dollars. Elle vaut ce que les marques seront prêtes à payer pour une athlète qu’on reverra aux Jeux de 2020, 2024 et fort probableme­nt de 2028.»

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 ??  ?? Grâce à quatre médailles remportées aux Jeux de Rio, la nageuse Penny Oleksiak est devenue l’athlète canadienne la plus médaillée de l’histoire dans les mêmes olympiades d’été.
Grâce à quatre médailles remportées aux Jeux de Rio, la nageuse Penny Oleksiak est devenue l’athlète canadienne la plus médaillée de l’histoire dans les mêmes olympiades d’été.

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