Les Affaires

Le défi du recrutemen­t

- CENTRE-DU-QUÉBEC

D’autres qui pleurent Les régions-ressources, notamment l’AbitibiTém­iscamingue, le Nord-du-Québec, la CôteNord, le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie–Îlesde-la-Madeleine, continuent d’être très vulnérable­s en ce qui a trait au contexte économique mondial et aux décisions des multinatio­nales dont les sièges sociaux sont à l’étranger.

« Les difficulté­s du secteur minier ont fait mal à la Côte-Nord, au Nord-du-Québec et à l’Abitibi-Témiscamin­gue, rappelle Chantal Routhier. Du côté de l’Est-du-Québec, c’est le ralentisse­ment de l’industrie éolienne qui a nui. Ce n’est pas vraiment une surprise. Quand une économie régionale est très stimulée par un secteur, il est courant de voir un retour du balancier. »

La croissance de l’emploi dans les régionsres­sources sera donc au ralenti pour un certain temps, selon Emploi-Québec. D’ici à 2019, le taux Le Centre-du-Québec présente un des plus faibles taux de chômage au Québec (5% en juillet 2016) et une vigueur industriel­le enviable. Son grand défi : dénicher la main-d’oeuvre nécessaire à la croissance de ses entreprise­s.

« Il y a quelques années, une entreprise voulant s’installer à Drummondvi­lle s’enquerrait du prix des terrains industriel­s, mais aujourd’hui elle me demande de prouver qu’elle trouvera chez nous la main-d’oeuvre dont elle a besoin », explique Martin Dupont, directeur général de la Société de développem­ent économique de Drummondvi­lle (SDED).

L’organisme s’efforce donc d’attirer de la maind’oeuvre qualifiée dans la région. En plus de participer à des missions à l’étranger, le SDED reste à l’affût des fermetures d’usines dans les autres régions québécoise­s, lesquelles libèrent des travailleu­rs. L’organisme va même jusqu’à aider leur conjoint à trouver un emploi dans la région, afin de les attirer.

Il faut dire que Drummondvi­lle est en ébullition. Les investisse­ments manufactur­iers y ont atteint un niveau record en 2015, à 260 millions de dollars. Tirant la leçon de l’écroulemen­t du secteur des textiles dans les années de croissance moyen de l’emploi y sera nul au Bas-Saint-Laurent, de 4,5% en Abitibi-Témiscamin­gue et de 6% sur la Côte-Nord et dans le Nord-du-Québec.

Il ne s’agit pas de tout voir en noir. Par exemple, le glas est loin d’avoir sonné pour l’industrie éolienne en Gaspésie. « Il y a là de grandes multinatio­nales en quête de nouveaux modèles pour développer l’éolien, dont l’exportatio­n, et elles continuent de créer de l’emploi, explique Stéphane Pronovost. LM Wind Power a présenteme­nt 80 postes à pourvoir dans cette région. »

Autre bonne nouvelle, le taux de chômage devrait chuter dans les régions-ressources pour s’établir au niveau de la moyenne québécoise. Le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie–Îles-de-laMadelein­e continuero­nt toutefois de se débattre avec un taux de chômage assez élevé. 1990, les acteurs économique­s locaux diversifie­nt à tout crin. « Nous avons 11 secteurs industriel­s très présents chez nous, allant du transport, celui qui recrute le plus présenteme­nt, à la fabricatio­n métallique ou plastique, en passant par l’agroalimen­taire et la machinerie, explique Martin Dupont. Nous comptons 36 entreprise­s de 100 employés et plus, et un grand nombre de PME. »

Des projets sur la glace

À environ 70 kilomètres au nord-est de Drummondvi­lle, à Bécancour, la situation est quelque peu différente. « Des projets phares comme la constructi­on d’une usine de liquéfacti­on de Stolt LNGaz et d’une usine d’urée d’IFFCO Canada sont en veilleuse. Cela ralentit la créa- tion d’emplois, rappelle Daniel Béliveau, directeur général du CLD de Bécancour. Et l’incertitud­e persiste au sujet de l’avenir de l’aluminerie d’Alcoa, en raison de ses insatisfac­tions à l’égard du prix de l’électricit­é. »

Les acteurs locaux se tournent donc vers les PME. La SADC Nicolet-Bécancour a investi un montant record de 1 479 000 $ dans 25 PME en 2015, alors que le CLD consacrait de son côté 540 792 $ à 30 entreprise­s.

Mais le véritable changement stratégiqu­e est ailleurs. « Auparavant, nous nous contention­s d’offrir du financemen­t, mais nous mettons maintenant beaucoup plus d’énergie dans l’accompagne­ment structuran­t, dit Daniel Béliveau. Il s’agit d’un partenaria­t beaucoup plus étroit avec les entreprene­urs. » – JEAN-FRANÇOIS VENNE

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