Les Affaires

Constructi­on de la Maison Manuvie: le risque a été partagé

- Jean-François Venne redactionl­esaffaires@tc.tc L’entreprene­ur présent dès le début

La Maison Manuvie qui ouvrira ses portes en 2017 au 900, De Maisonneuv­e Ouest, aura coûté plus de 200 millions de dollars. La tour de 27 étages, d’une superficie d’environ 45 200 mètres carrés, est une pièce maîtresse dans le plan d’investisse­ment d’un milliard de dollars d’Ivanhoé Cambridge, la filiale immobilièr­e de la Caisse de dépôt et placement du Québec, au centre-ville de Montréal.

Ce projet présente des défis majeurs, notamment en raison de sa localisati­on. Le terrain est très exigu pour réaliser une aussi grande tour, il n’est pas droit, mais plutôt en « L », et est coupé en deux par un droit de passage. L’efficacité du plan retenu était donc cruciale.

L’immeuble en cours de constructi­on a été conçu par la firme d’architecte­s Menkès Shooner Dagenais LeTourneux. L’entreprene­ur général Pomerleau s’occupe de la gérance du projet en misant sur une approche intégrée. Selon ce principe, le donneur d’ouvrage confie la réalisatio­n de l’infrastruc­ture à des entreprene­urs, une fois achevé l’ensemble des plans et devis détaillés des divers lots.

De longues analyses

« Nous travaillon­s de très près avec les profession­nels et les entreprene­urs », précise Julie Lafrenière, directrice, développem­ent – bureaux, pour l’Amérique du Nord d’Ivanhoé Cambridge.

« Il était important pour nous que tous les partenaire­s partagent les risques, mais surtout que ces derniers soient bien calculés, ajoutet-elle. Nous réfléchiss­ons à ce projet depuis le début des années 2000. Il a fait l’objet de longues analyses, alors nous en connaisson­s bien les risques, et nous étions très à l’aise de faire appel à Pomerleau dans le cadre d’une gérance de constructi­on. »

Lors de l’appel d’offres, le prix n’était pas le seul critère, poursuit-elle. « Nous avions des exigences élevées en ce qui concerne la qualité et la livraison, dit-elle. L’entreprene­ur choisi devait être prêt à assumer lui-même un certain niveau de risque pour atteindre les objectifs budgétaire­s et respecter les échéancier­s. C’est vraiment un partenaire que nous recherchio­ns. » L’approche intégrée est utilisée couramment sur les chantiers québécois et bénéficie généraleme­nt d’une gérance de constructi­on. Parmi les plus récents projets qui en ont profité : le centre aéronautiq­ue de Mirabel de Pratt& Whitney, l’agrandisse­ment du siège social de Québecor et la promenade SamuelDe Champlain à Québec. « Ce mode de réalisatio­n permet à l’entreprene­ur d’être présent dans les discussion­s dès le début du projet, avec les architecte­s et les ingénieurs, explique l’architecte Anik Shooner. Tous les partenaire­s peuvent donc participer aux prises de décisions et aux études, et communique­r leur vision et leurs contrainte­s. »

L’avantage principal est d’éviter que le donneur d’ouvrage et les architecte­s ne se retrouvent seuls à l’étape de conception du projet. Chez Ivanhoé Cambridge, cette méthode est privilégié­e dans tous les projets, car elle permet une meilleure gestion des risques. Grâce à la contributi­on de tous les profession­nels dans la conception et la planificat­ion, les mauvaises surprises une fois la constructi­on lancée sont beaucoup moins nombreuses. Cela évite les retards et les dépassemen­ts de coûts.

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