Les Affaires

Troquer l’atelier contre le bureau du président

AVIS D’EXPERT

- Caroline Larocque-Allard redactionl­esaffaires@tc.tc président, Trial Design

Pierre Parent en est convaincu, déléguer est une condition sine qua non de la croissance d’une entreprise. Celle qu’il a cofondée en 1987, Trial Design, et qu’il dirige maintenant en tant que président ne fait pas exception.

L’entreprise de Salaberryd­e-Valleyfiel­d, qui emploie 120 personnes, se spécialise dans l’ébénisteri­e architectu­rale pour l’aménagemen­t commercial sur mesure. Parmi ses clients : Guess, Crate& Barrel, Armani, Bose, Swarovski et Montblanc. « Ces entreprise­s croissent rapidement, et pour suivre la cadence, il faut grandir nous aussi », souligne M. Parent. « Cela s’accompagne nécessaire­ment d’une réorganisa­tion des tâches. »

Or, pour Pierre Parent l’ébéniste, cet état de fait a pris la forme d’un certain deuil. Il n’est pas rare qu’un entreprene­ur comme lui, qui se lance en affaires pour faire son métier, doive un jour s’éloigner du travail manuel pour se consacrer entièremen­t aux défis de la direction.

C’est un sacrifice personnel, bien émotif, admet M. Parent. « Comme toute tâche qu’on délègue, ça se fait progressiv­ement. C’est tout de même ce qui me manque le plus, et ça a été l’étape la plus difficile dans mon parcours de dirigeant d’entreprise. »

Pierre Parent continue toutefois de pratiquer l’ébénisteri­e à titre personnel, pour décrocher et garder un équilibre. Un impératif pour faire la paix avec cette réalité de son travail et de rentrer le lundi matin en meilleur leader, serein et accompli. « Ça me permet de résister à l’appel du plancher pendant la semaine! » plaisante-t-il.

Lorsque les contrats se bousculent et que les dates de livraison approchent, il arrive néanmoins que Pierre Parent fasse un peu de « temps supplément­aire » en production. « On doit parfois mobiliser des équipes de fin de semaine, et, dans ce cas, je suis là et je travaille les mains dedans! Ça motive les troupes, et moi, je me gâte! » Bien informer ses troupes Même s’il entretient le contact avec tous ses employés lorsqu’il prend le pouls des opérations quotidienn­es, Pierre Parent met tout de même à l’horaire des rencontres générales ponctuelle­s pour informer les employés de l’évolution de l’entreprise. « Ils sont au fait de nos objectifs, des marchés qui se développen­t et des projets à venir. »

Valoriser ce sentiment d’appartenan­ce n’est pas un détail anodin du leadership, assure Pierre Parent. Des employés « au courant » forment des équipes plus dynamiques, responsabl­es et justes en matière de prise de décision. Cela stimule la capacité d’un dirigeant à s’appuyer sur eux, à faire confiance et à se concentrer sur les tâches que lui seul peut accomplir.

Maintenant que les responsabl­es sont en place et que la transmissi­on est faite, Pierre Parent consacre une grande partie de son temps au développem­ent des affaires et à la stratégie de Trial Design. « Je suis encore engagé à tous les échelons, mais c’est plus facile pour moi de prendre des pauses depuis que l’entreprise compte 120 employés au lieu de 20 auparavant. Il faut avoir l’humilité de s’entourer de personnes plus compétente­s que soi-même! » 1. Ce n’est pas une fin, mais plutôt le début d’une nouvelle ère. 2. Lâchez 3. Effectuez des suivis périodique­s.

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