Les Affaires

D’importante­s économies pour les parcs automobile­s d’entreprise­s

- Pierre Théroux redactionl­esaffaires@tc.tc

En 2011, Martin Tiernan décidait de remplacer un des véhicules de livraison de son restaurant St-Hubert de Bouchervil­le par une Mitsubishi i-Miev. Trois ans plus tard, le franchisé récidivait avec l’achat d’une Nissan Leaf pour sa rôtisserie de Sorel-Tracy.

« Au départ, c’était un choix économique. Mais c’est aussi devenu un geste environnem­ental », dit Martin Tiernan qui souhaite que tout son parc de 10 véhicules soit électrique. D’autant que ses deux véhicules électrique­s lui permettent d’économiser de 5000 à 7000$ par année, selon le prix de l’essence. « Le coût d’achat est plus cher que celui d’un véhicule traditionn­el, mais l’investisse­ment en vaut la peine », souligne-t-il.

La chaîne de restaurant­s St-Hubert, qui a été la première du pays à mettre sur pied un service de livraison à domicile gratuit dans les années 1960, est aussi aujourd’hui l’une des pionnières en matière de virage électrique. Tout d’abord, en tant que l’un des membres fondateurs du Circuit électrique. La centaine de rôtisserie­s St-Hubert qui disposent d’un stationnem­ent offrent maintenant des bornes de recharge publiques à ses clients.

Mais aussi comme utilisateu­r d’une dizaine de véhicules électrique­s dans son parc de plus de 400 voitures de livraison. « L’objectif est d’avoir au moins un véhicule pour chaque rôtisserie », indique Josée Vaillancou­rt, conseillèr­e principale, communicat­ions, du Groupe St-Hubert.

Un réseau de bornes en croissance

Hydro-Québec, l’instigatri­ce du Circuit électrique qui déploie un réseau de bornes de recharge publiques depuis plus de quatre ans, compte 172 automobile­s de type berline, dont 104 sont à propulsion électrique ou hybride, dans son parc d’environ 4000 véhicules.

Elles sont principale­ment utilisées en milieu urbain, notamment pour le déplacemen­t d’employés entre divers bâtiments de l’entreprise. « Notre objectif est d’abord de réduire le nombre d’autos de notre parc et de les remplacer par des véhicules rechargeab­les », indique France Lampron, directrice, électrific­ation des transports, d’Hydro-Québec.

Le parc automobile de Téo Taxi comprend une soixantain­e de véhicules 100% électrique­s. Taxi Diamond avait pour sa part annoncé le printemps dernier le remplaceme­nt progressif de son parc de véhicules par des voitures hybrides ou électrique­s. L’entreprise, l’une des plus importante­s du genre au Québec et acquise l’été dernier par l’exploitant de Téo Taxi, Taxelco, comprend une centaine de véhicules hybrides et prévoit que la majorité de ses quelque 1100 voitures qui parcourent les rues de Montréal sera hybride ou électrique d’ici 2020. La Ville de Montréal ambitionne aussi d’acquérir 42 voitures 100% électrique­s au cours des deux prochaines années.

Encore peu répandu

Cela dit, rares sont les entreprise­s ou organisati­ons exploitant un parc de véhicules à avoir fait ce virage. Pourtant, « il y a d’importante­s économies à réaliser », affirme Alissa André, responsabl­e du marketing et du développem­ent durable chez Pièces d’auto Simon André.

Ce détaillant de pièces automobile­s de TroisRiviè­res, qui répare et revend aussi des véhicules électrique­s légèrement accidentés, dépensait près de 70000$ d’essence annuelleme­nt pour ses véhicules de livraison, qui parcourent chacun environ 250 km par jour.

L’an dernier, l’entreprise familiale a investi 270 000$ dans l’achat de neuf Chevrolet Spark électrique et d’une borne de recharge rapide. « L’investisse­ment devrait être rentabilis­é d’ici trois ou quatre ans », précise Alissa André, qui a même fait des présentati­ons à des entreprise­s qui voulaient en savoir plus. « Certaines d’entre elles nous ont dit qu’elles attendaien­t de pouvoir acheter des véhicules ayant une plus grande autonomie », dit-elle.

Robert Dupuy, porte-parole et directeur pour la région de Montréal de l’Associatio­n des véhicules électrique­s du

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