Les Affaires

Des luminaires connectés pour une meilleure gestion de l’éclairage

- Alain McKenna alain.mckenna@tc.tc mcken

Une ville intelligen­te commence par effectuer la collecte de données partout sur son territoire. Cette collecte passe par un réseau numérique à la grandeur de la ville. Ce réseau numérique passe par… des luminaires intelligen­ts. À Montréal, à tout le moins.

La métropole québécoise compte remplacer près de 135 000 de ses luminaires par des appareils à DEL, dotés d’un micro-ordinateur et d’une antenne radio permettant de connecter tout ce mobilier urbain, de l’automatise­r ou de le contrôler à distance.

Ce projet permettra de mieux éclairer certaines rues, d’ajuster l’éclairage sur demande et d’agir plus rapidement en cas de panne d’une partie du réseau. L’hiver, la Ville pourra faire clignoter les luminaires d’une rue pour indiquer aux automobili­stes qu’elle s’apprête à mener une opération de déneigemen­t. De plus, en faisant simplement clignoter le bon luminaire, les services d’urgence pourront utiliser ce système afin de diriger policiers et ambulancie­rs vers la source d’un appel 9-1-1.

Grâce à leur réseau sans fil indépendan­t des services cellulaire­s, une foule d’autres services du genre sont appelés à voir le jour à peu de frais, explique Catherine Roy-Cardin, responsabl­e du développem­ent des affaires municipale­s pour Énergère.

D’abord Montréal, puis les autres grandes villes

La PME montréalai­se pilote l’installati­on de ce réseau composé de matériel provenant de divers fournisseu­rs. La firme se spécialise dans le design et l’intégratio­n de systèmes énergétiqu­es depuis 1997.

En juin, elle a obtenu un contrat d’une valeur de 28 millions de dollars de la Ville de Montréal, pour implanter le système de gestion intelligen­te de l’éclairage public qui permettra de contrôler 135000 luminaires.

La PME a déjà procédé à l’installati­on d’un système semblable à Shawinigan, en Mauricie. Ce projet, débuté en mai, est en cours de réalisatio­n. Au total, près de 2,6 M$ seront investis pour remplacer 6141 luminaires. La municipali­té estime que les économies en énergie s’élèveront à 482 000$ par an une fois le tout en place.

L’implantati­on montréalai­se est d’une envergure qui permettra à Énergère de lorgner par la suite du côté des grandes villes canadienne­s et américaine­s.

Selon Mme Roy-Cardin, la bande passante de ce réseau n’est pas suffisante pour intégrer des systèmes vidéo. « Mais pour comptabili­ser le passage de piétons sur certains trottoirs ou de voitures sur certaines rues, ce sera une solution moins coûteuse que de passer par un réseau de téléphonie sans fil », explique-t-elle.

« Évidemment, ça permettra de contrôler tout l’éclairage à distance. Mais on pourra aussi appliquer l’intelligen­ce artificiel­le à des groupes de luminaires, que ce soit par quartier, par rue ou autre, puisque les passerelle­s reliant les luminaires entre eux ont une capacité de traitement pour automatise­r des décisions en fonction de règles établies à l’avance par la Ville. »

Autrement dit, en plus d’allumer et d’éteindre les DEL quand le soleil se lève et se couche, les luminaires connectés pourraient accroître leur luminosité selon le moment de la soirée ou de la nuit, et ainsi aider les gens sortant d’un spectacle à mieux voir leur environnem­ent. Ou, à l’inverse, ils pourraient la réduire durant la tenue d’un concert extérieur.

Tout ça, finalement, à peu de frais. « En plus du réseau intégré, ces luminaires utilisent des DEL qui consomment moins d’énergie et ont une durée de vie de 25 ans, ce qui est bien supérieur aux lampes au sodium [couramment utilisées de nos jours] », ajoute Mme Roy-Cardin.

Ces luminaires projettero­nt une lumière plus blanche que le jaune-orange de l’éclairage au sodium. Peut-être même trop, en versant dans la lumière bleue qui cause des problèmes de sommeil chez certaines personnes.

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