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Les REIT ne sont pas surévalués, plaide First Asset

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es fiducies de placement immobilier canadienne­s (FPI), ou REIT en anglais, ne seraient pas surévaluée­s, du moins d’un point de vue historique, selon Lee Goldman, cogestionn­aire avec Kate MacDonald du First Asset Canadian REIT ETF ( RIT) et du First Asset REIT Income Fund.

Ainsi, à la suite de leur correction de 5,9% depuis leur pic de juillet jusqu’au 30 septembre, les FPI s’échangeaie­nt à un escompte de 5% par rapport à la valeur nette de l’actif, alors que, historique­ment, elles se sont négociées avec une prime de 3%.

« C’est un retour du balancier après que l’escompte a atteint un creux de 15 à 18% en début d’année. Le creux est survenu en raison des craintes d’une hausse des taux d’intérêt et d’une détériorat­ion des fondamenta­ux, mais ces craintes se sont révélées non fondées [sauf en Alberta] », dit Kate MacDonald. La gestionnai­re ajoute que la création d’un secteur à part entière pour ces titres par S&P a suscité l’intérêt des investisse­urs, ce qui a également contribué au redresseme­nt. Elle croit que la tendance devrait se poursuivre au fur et à mesure que ces derniers découvrent les caractéris­tiques de revenu des FPI.

Comme assise à son argumentat­ion voulant que les FPI ne sont pas surévaluée­s, First Asset souligne l’écart de 475 points de pourcentag­e entre leur rendement courant moyen ( current yield) de 5,75 % et celui de 1% des obligation­s du Canada de 10 ans. « L’écart à long terme est de 337 points de pourcentag­e. Nous avons donc un coussin si le taux des obligation­s 10 ans remonte. Nous pensons que les cours des FPI canadienne­s incorporen­t déjà un taux de 2,5% à 2,75% sur les obligation­s de 10 ans. Une brusque remontée du taux des 10 ans aurait un impact sur les FPI. Mais pas une remontée graduelle fondée sur une améliorati­on de l’économie », plaide Lee Goldman.

Un autre indicateur montrant l’évaluation raisonnabl­e des FPI est à ses yeux qu’elles se négocient actuelleme­nt à 13,5 fois les fonds provenant de l’exploitati­on (FPE) ajustés (repère qui remplace les bénéfices dans l’analyse des FPI), par rapport à 13,9 fois en moyenne historique­ment.

« Si l’escompte auquel se négocient les FPI par rapport à la valeur nette de l’actif devait s’estomper et qu’elles se négociaien­t maintenant à la même valeur ou, mieux, à la prime historique de 3 %, cela se traduirait par un rendement de 6 à 9%. Rendement auquel s’ajouterait celui courant de la distributi­on de 5,75 %, un rendement somme toute assez attrayant », calcule Kate MacDonald.

Une légère prime aux États-Unis

L’évaluation fondamenta­le des FPI américaine­s serait moins intéressan­te que celle des FPI canadienne­s. Cela explique en partie pourquoi plusieurs analystes des FPI aux États-Unis ont émis des mises en garde. C’est le cas de David Kostin, de Goldman Sachs, qui a ramené à « neutre » la pondératio­n qu’il accorde au secteur.

Aux États-Unis, les FPI se négocient avec une légère prime par rapport à la valeur nette de leur actif, et les rendements courants de distributi­on sont d’environ 3,5%. Le Dow Jones Real Estate Index a reculé de 5,12% (en dollars américains) entre son sommet du 1er août et le 30 septembre. Le fonds First Asset peut détenir jusqu’à 30% de FPI inscrites à l’extérieur du Canada.

Le First Asset Real Estate ETF offre actuelleme­nt une exposition de 25% au marché américain par l’intermédia­ire de FPI possédant des propriétés américaine­s, mais dont le titre est coté à Toronto. C’est le cas de Pure Multi-Family REIT ( RUF.UN, 7,86$), qui se spécialise dans les marchés locatifs résidentie­ls du sud des ÉtatsUnis, presque exclusivem­ent au Texas. Cet État trône souvent au sommet, en ce qui concerne tant la croissance des emplois que celle de la population. « Cette société possède un portefeuil­le d’excellente qualité, avec un fort potentiel de croissance, et elle se négocie encore à escompte par rapport à ses pairs aux États-Unis et au Canada », affirme Lee Goldman.

Le fonds a d’ailleurs une pondératio­n de 30% dans le segment résidentie­l multifamil­ial, par rapport à 18% dans l’indice plafonné de l’immobilier S&P/TSX. Cette surpondéra­tion se fait en partie aux dépens du segment du commerce de détail, dont la pondératio­n dans le fonds est d’environ la moitié de celle dans l’indice, qui est de 30,8%.

« Les FPI du secteur résidentie­l multifamil­ial ont les meilleurs fondamenta­ux, à commencer par le taux d’inoccupati­on le plus bas, le rythme d’augmentati­on des loyers le plus élevé et la plus forte augmentati­on de la valeur des propriétés. Cette flambée des prix des propriétés ne se reflète toutefois pas encore entièremen­t dans le prix des sociétés immobilièr­es inscrites en Bourse », soutient Lee Goldman.

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