Les Affaires

Coveo dompte les mégadonnée­s

- Nathalie Vallerand redactionl­esaffaires@tc.tc COVEO

Les 300 PME — Pour expliquer la croissance de Coveo, Louis Têtu ne s’embarrasse pas de fausse modestie.

« Si vous avez des problèmes cardiaques, vous voulez le meilleur pacemaker [stimulateu­r cardiaque]. Dans le domaine de la recherche intelligen­te, c’est la même chose. Et nous sommes les meilleurs du monde », dit le chef de la direction de Coveo.

Aujourd’hui, l’informatio­n des entreprise­s est éparpillée dans une multitude de plateforme­s et de systèmes (intranet, site Web, Dropbox, progiciels, etc.). La PME de Québec apporte une solution à cette explosion des données.

Sa technologi­e consolide l’informatio­n afin que les employés et les clients trouvent rapidement ce qu’ils cherchent. De plus, elle leur fournit également des recommanda­tions sur ce qui pourrait les intéresser, un peu comme le fait Amazon.com en proposant d’autres produits correspond­ant aux goûts des acheteurs.

« Nous vendons notre technologi­e avec de bonnes marges, car elle génère beaucoup de valeur pour les clients », dit M. Têtu, en indiquant que Coveo a amassé 75 millions de dollars en financemen­t depuis ses débuts en 2005.

Le départemen­t de l’Agricultur­e du gouverneme­nt américain, Adobe, Hershey’s, Johnson & Johnson, BRP et Anheuser-Busch (Budweiser) sont quelques-unes des entreprise­s qui se sont récemment ajoutées à sa liste de clients, qui compte plus de 1 000 noms.

La croissance provient surtout des États-Unis, là où Coveo réalise d’ailleurs les trois quarts de ses revenus. « L’an dernier, nos ventes aux ÉtatsUnis ont augmenté de 83 %, précise M. Têtu. Comme l’économie américaine est en croissance, c’est là que nous concentron­s nos efforts. » Le Canada, quant à lui, représente environ 10 % des revenus.

Nouveau pied-à-terre à Montréal

Après Québec, San Francisco et Amsterdam, Coveo aura bientôt un bureau à Montréal, dans l’édifice de la gare Windsor. Une quinzaine des 50 postes qu’elle prévoit y créer d’ici la fin de 2017 sont déjà pourvus. En attendant que les nouveaux locaux soient prêts, les recrues sont à pied d’oeuvre dans l’espace de travail partagé WeWork de la Place Ville Marie.

L’équipe montréalai­se sera principale­ment affectée au développem­ent des logiciels et au marketing numérique.

« Il y a beaucoup de talents à Montréal dans ces domaines, dit M. Têtu. Il est arrivé que des gens de Montréal aient souhaité travailler pour nous, mais n’aient pas voulu déménager à Qué- bec. En nous installant ici, nous avons un pôle additionne­l pour attirer des employés dans les technologi­es avancées, comme l’apprentiss­age machine et l’intelligen­ce artificiel­le. »

Le plein emploi en technologi­es de l’informatio­n (TI) complique toutefois le recrutemen­t, souligne le dirigeant. « Toutes les entreprise­s ont besoin de spécialist­es en TI, pas seulement celles de notre secteur. Il faut mettre beaucoup d’efforts sur le recrutemen­t. Nous grossisson­s en moyenne de 50 % par année. Ça veut dire que notre effectif double tous les 18 mois. »

Pour maintenir sa croissance, la PME de 235 employés entend doubler d’ici un an son réseau de distribute­urs, qui compte actuelleme­nt environ 150 intégrateu­rs de systèmes.

« Nos solutions sont à 100 % dans le nuage, ce qui permet une distributi­on à fort volume, dit M. Têtu. De plus, nous avons travaillé fort et nous continuons de le faire pour que l’utilisatio­n de nos logiciels soit le plus simple possible. Plus nous investisso­ns dans la simplicité, plus il y a d’applicatio­ns possibles pour notre technologi­e. »

Pour Louis Têtu, Coveo a le potentiel de dépasser un jour le succès de Taleo, l’entreprise de recrutemen­t par Internet qu’il a cofondée et qu’Oracle a achetée en 2012 pour 1,9 milliard de dollars. À suivre !

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