Les Affaires

L’Internet des objets s’invite dans le commerce interentre­prises

- TENDANCE 1/5 Jean-François Venne redactionl­esaffaires@tc.tc

Les 300 PME — La tendance de l’Internet des objets dans le commerce interentre­prises (B2B) semble irréversib­le. Pourtant, le Québec accuse un retard. Cela pourrait changer au cours des prochaines années, alors que les exigences à l’égard des fournisseu­rs risquent d’augmenter.

Walmart a été le premier acteur majeur, en 2003, à exiger de certains fournisseu­rs l’utilisatio­n d’étiquettes intelligen­tes munies d’une puce passive RFID pour identifier des caisses et des palettes de produits. Les fournisseu­rs n’avaient pas très bien réagi à cette décision, qui les obligeait à investir dans une technologi­e dont ils n’étaient pas certains de bénéficier eux-mêmes.

« Les technologi­es n’étaient pas optimales à l’époque, et surtout les fournisseu­rs n’étaient pas prêts », explique Ygal Bendavid, professeur au Départemen­t de management et technologi­e de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM (ESG UQAM).

La situation a bien évolué depuis, et l’Internet des objets (IdO) se répand de plus en plus dans les entreprise­s. Auparavant, les investisse­urs finançaien­t surtout des applicatio­ns destinées au grand public, telles que les technologi­es portables. Toutefois, en 2015, selon le cabinet Convergenc­e Catalyst, 75 % des deux milliards de dollars investis sont allés à des entreprise­s oeuvrant à l’émergence de solutions pour l’IdO industriel.

Toutefois, au Québec, son utilisatio­n dans le B2B demeure relativeme­nt peu fréquente. La technologi­e reste souvent confinée à l’intérieur de l’entreprise, où elle sert à accroître l’efficacité de la chaîne logistique.

« Le principal problème, croit le professeur, c’est que les milliers de dispositif­s et d’applicatio­ns fonctionne­nt bien, mais qu’il n’y a pas nécessaire­ment de standard ou de langage commun pour les partager à l’extérieur de l’entreprise. Cela complique la tâche des firmes qui souhaitent collaborer. »

Nouveaux modèles d’entreprise

Selon Harold Boeck, collègue d’Ygal Bendavid à l’ESG UQAM et spécialist­e du marketing B2B et de l’IdO, les entreprise­s québécoise­s auraient intérêt à s’y mettre, parce que l’IdO dans le commerce interentre­prises est une tendance qui se confirme. Selon Verizon, en 2020, les entreprise­s mondiales utiliseron­t 5,4 milliards d’objets connectés.

Cette technologi­e poussera au renouvelle­ment des modèles d’entreprise, notamment du côté des « produits en tant que services ». La possibilit­é de suivre ou d’exploiter à distance un produit poussera plusieurs à en vendre l’usage, plutôt que la propriété.

Certaines grandes entreprise­s se servent déjà de l’Internet des objets pour bonifier leur offre de service de maintenanc­e. C’est le cas de General Electric (GE). L’entreprise américaine utilise des capteurs qui lui permettent de suivre en temps réel la performanc­e de ses moteurs d’avion et de collecter des données. Grâce à cela, GE peut intervenir plus rapidement pour effectuer un entretien et prévenir des bris. Le moteur passe donc moins de temps en réparation.

Aux États-Unis, certains fournisseu­rs d’hôpitaux utilisent la technologi­e RFID dans des armoires intelligen­tes qui abritent des appareils coûteux, comme des stimulateu­rs cardiaques ( pacemakers). Ils peuvent ainsi être informés dès qu’un stimulateu­r est utilisé et automatise­r le réapprovis­ionnement.

Au Québec, la firme Logi-D travaille sur des projets de ce type, entre autres avec l’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal. En 2010, ce dernier annonçait avoir implanté un système automatisé des stocks utilisés à son bloc opératoire. Grâce à des puces RFID, l’hôpital pouvait désormais connaître en temps réel toute l’informatio­n sur ces stocks, leur réapprovis­ionnement, leur localisati­on et les données liées à la consommati­on. Des technologi­es semblables sont utilisées pour gérer les stocks et le réapprovis­ionnement d’autres fourniture­s, comme les médicament­s.

L’utilisatio­n de l’IdO en B2B pose un autre défi important. « Les décisions ne sont pas prises uniquement à l’interne,

souligne Harold Boeck. Si elle veut utiliser l’IdO en B2B, une entreprise doit convaincre ses partenaire­s. C’est un gros défi. Cependant, à partir du moment où l’on a un fort effet de réseau dans un groupe de partenaire­s, ça devient très intéressan­t. »

Populaire dans l’événementi­el

Pour Anthony Palermo, pdg et fondateur de RFID Academia et de Connect&Go, ce n’est pas l’ampleur des investisse­ments qui ralentit l’adoption des technologi­es de l’IdO par les entreprise­s québécoise­s : « Nos cycles de vente dans le secteur industriel sont très longs, parce que les prises de décision sont lentes dans les entreprise­s, affirme-t-il.

« Il y a beaucoup de décideurs impliqués, du directeur de l’exploitati­on au pdg, en passant par le directeur financier, les TI, etc. Si chacun passe un ou deux mois à étudier le projet, ça peut prendre plus d’un an avant qu’une décision ne soit prise. Et là, il faut revoir le projet parce que les budgets, les besoins ou les technologi­es ont évolué! », explique Anthony Palermo.

Devant cet état de fait, l’entreprene­ur a choisi une autre direction en fondant Connect&Go avec Dominic Gagnon. Cette PME est spécialisé­e dans l’événementi­el. Elle fournit, par exemple, des bracelets de radio-identifica­tion permettant notamment le paiement, l’activation et la collecte de données.

Connect&Go connaît une ascension fulgurante et compte parmi ses clients les Osheaga, Juste pour rire, Coupe Rogers, C2, Buku Music et le Piknic Électronik de Dubaï. L’entreprise est rapidement passée de 3 à 47 employés.

« Nous prévoyons aussi une croissance du côté du B2B2C, avec des applicatio­ns favorisant le déploiemen­t de l’Internet des objets dans toute une chaîne logistique, y compris les magasins, afin d’y révolution­ner l’expérience qu’en font les consommate­urs », conclut Anthony Palermo.

pants à un événement, la lecture des porte-noms, l’échange des messages et comporte même un algorithme suggérant aux participan­ts les personnes à rencontrer.

LinkedIn a aussi sa propre fonctionna­lité de réseautage, Connected, d’abord lancée séparément puis intégrée à la plateforme principale. Elle vise à augmenter les interactio­ns entre membres d’un réseau, entre autres par le partage de nouvelles et de messages. « Personnell­ement, j’ai noté une réelle augmentati­on des communicat­ions sur mon profil LinkedIn avec cette fonctionna­lité », admet Samuel Parent.

Réseaux internes

De son côté, Martin Clark a conçu Résautage inc., qu’il surnomme « le réseau des réseaux ». Lancée en 1998, bien avant l’arrivée de LinkedIn, la plateforme a connu une brève existence commercial­e avant de se transforme­r en outil de recherche sur le réseautage.

Voilà qu’elle effectue son grand retour commercial, en s’appuyant sur les connaissan­ces développée­s pendant ces années. « LinkedIn s’adresse aux individus, Réseautage inc. vise les entreprise­s et organisati­ons », précise-t-il.

Réseautage inc. permet la création de réseaux au sein d’une entreprise ou d’une organisati­on, lesquels peuvent s’étendre tout le long d’une chaîne de fournisseu­rs, sous-traitants et clients. L’outil permet de développer des réseaux à cinq niveaux, allant de la courtoisie à la collaborat­ion, en passant par l’échange, l’entraide et la coopératio­n. Il sera possible d’y créer des réseaux fermés, entre autres pour favoriser l’échange d’informatio­n entre employés engagés dans un projet commun, sur une page semblable au « mur » de Facebook. Ou encore des réseaux ouverts, rassemblan­t par exemple tous les membres d’une chambre de commerce, comme celle du Sud-Ouest de Montréal, premier client confirmé de Réseautage inc.

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