Rien ne peut freiner la popularité des VUS 42 millions
Au pays de l’automobile, le consommateur est roi. Malgré la congestion routière, une consommation d’essence record et des enjeux environnementaux pressants, ce qu’il désire ne change pas: position de conduite et garde au sol surélevées, rangement accru et quatre roues motrices. D’où la popularité sans cesse croissante des véhicules utilitaires sport (VUS).
Le Québec a d’ailleurs franchi un seuil révélateur l’année dernière: pour la première fois, il s’y est vendu davantage de camions que de voitures, soit 232 898 VUS et camionnettes comparativement à 218 456 voitures, selon Statistique Canada. Cela comprend les camionnettes et certains fourgons prisés de plusieurs professionnels et entrepreneurs, mais aussi une gamme étonnamment diversifiée de véhicules utilitaires de divers formats.
Des acheteurs très terre à terre
Dans un marché historiquement réputé pour préférer les microvoitures et les petites familiales – à elles seules, ces deux catégories comptaient pour 41% du marché dans les années 1990, comparativement à 29% en 2015 –, c’est un jalon qui s’explique de deux façons: en introduisant une nouvelle génération de plus petites cylindrées dans le marché des VUS, les constructeurs ont réussi à réduire sensiblement leur consommation moyenne. Par ailleurs, ils n’hésitent pas à faire de fréquentes promotions en réduisant le prix de ces véhicules à un niveau comparable à celui d’une petite berline.
« Les consommateurs québécois sont plus rationnels qu’on ne le pense: ils calculent le rapport coût-bénéfice du véhicule, et à coût à peu près égal, ils vont plus souvent opter pour un petit VUS que pour une berline de format compact ou intermédiaire », explique Luc Arbour, vice-président, service-conseil, à l’agence Bleublancrouge, fin observateur du secteur automobile québécois.
Les grands enjeux, comme les émissions polluantes et la congestion urbaine ne pèsent pas lourd quand l’acheteur moyen se présente dans une salle d’exposition, ajoute M. Arbour. « On va davantage penser au coût du carburant qu’aux enjeux environnementaux. Puis on songe au fait que les VUS, même les plus petits, paraissent plus pratiques et plus sécuritaires que des berlines de format comparable », souligne l’expert.
Les grandes marques y trouvent aussi leur compte: leur marge bénéficiaire sur un VUS est plus grande que sur une berline souscompacte. Cela explique pourquoi ils segmentent à l’excès ce marché. On trouve maintenant des VUS pour tous les budgets, tous les groupes d’âge et tous les besoins.
« Les jeunes parents aiment leur utilité, les personnes plus âgées aiment le confort et l’accès accru, et dans l’ensemble, les constructeurs misent beaucoup sur l’effet cool des VUS aux lignes plus audacieuses pour attirer la clientèle. Ça semble faire mouche », conclut M. Arbour.
Canada: différents sons de cloche
Dans l’ensemble, le Québec ne se démarque donc plus autant qu’avant dans le portrait automobile national. La popularité des VUS ne connaît pas de frontières: d’un océan à l’autre, en 1989, il s’est vendu 75 000 VUS, sur un total de 1,44 million de véhicules. En 2015, on en comptait 10 fois plus, à environ 700 000 ventes, sur des ventes totales de 1,9 million de véhicules.
L’industrie se réjouit d’un tel succès. Les divers ordres de gouvernement, eux, envoient un signal différent. « Les prévisions des gouvernements disent que les Canadiens se déplaceront majoritairement en petite voiture électrique d’ici 10 ans. En Ontario, on estime que, d’ici 2050, 80% des gens se déplaceront exclusivement en transport en commun, à vélo ou à pied », souligne Dennis DesRosiers, un des rares analystes de l’industrie automobile canadienne.
« Ces prévisions présentent une lacune importante: elles ne tiennent pas compte du fait que les Canadiens ont jusqu’ici rejeté ces nouvelles technologies », ajoute-t-il. En effet, poursuit-il, depuis une quinzaine d’années, on a vu l’émergence de véhicules hybrides et de petites voitures électriques, mais leur part de marché n’a jamais flirté avec un niveau comparable à celle des VUS. Les raisons sont multiples: leur disponibilité incertaine, des commerçants peu tentés de les mettre en vitrine et des limites technologiques irritantes.
« Ces raisons sont toutes valables, mais omettent un facteur essentiel: les constructeurs ont grandement amélioré les moteurs à combustion interne, réduisant leur consommation de plus de 20% ces 10 dernières années. Pour un automobiliste désirant diminuer sa consommation de carburant, tout ce qui reste à faire est d’acheter un véhicule neuf », dit-il.
Phénomène planétaire
Un argument qui tient la route, et pas seulement ici. Car cette popularité grandissante des VUS n’est pas exclusive au marché canadien ou même nord-américain. C’est un phénomène mondial: l’ensemble du marché automobile a crû de 1,7% en 2015, propulsé par des VUS dont les ventes ont bondi de 22% par rapport à l’année précédente, selon la firme internationale Euromonitor.
En 15 ans, ce créneau est passé de 5 à 20 millions de véhicules vendus chaque année dans le monde. Et ce n’est pas fini: Euromonitor prévoit que le marché des VUS doublera encore d’ici 2031, à 42 millions de véhicules vendus.
Ce sera donc un phénomène durable, assure Mykola Golovko, directeur de la recherche chez Euromonitor: « La popularité soutenue des VUS depuis le début des années 2000 a mené les constructeurs à diversifier leur offre. En même temps, des millions de consommateurs dans des marchés émergents ont enfin les moyens de passer d’une petite voiture à un VUS plus spacieux. »
À l’échelle internationale, c’est une tendance qui va à contre-courant, en quelque sorte: l’urbanisation massive, la population vieillissante et les normes de plus en plus sévères sur la consommation et les émissions polluantes devraient pénaliser les VUS, au profit des petites voitures. Celles-ci pourraient connaître une légère croissance (2,9%) au cours de la prochaine décennie, mais qui demeurera tout de même moitié moins importante que celle qu’on s’attend à voir du côté des VUS (4,8%).
L.A. – En quoi consiste votre stratégie pour stimuler les ventes de chacune de vos concessions? D.B.
– J’applique la même méthode à laquelle j’ai été initié dès le début de ma carrière de concessionnaire en 1985. Les dirigeants de chacune des concessions du Groupe Beaucage sont des associés qui détiennent 20% des parts de leur commerce. De cette façon, chacun a ses ventes à coeur. Nos hivers sont longs et déprimants, alors pourquoi ne pas s’offrir une voiture pour profiter à fond de la saison estivale ? La marque italienne Fiat nous propose sa 124 Spider, un petit roadster biplace abordable.
La 124 Spider est construite sur l’excellente plateforme de la Mazda MX-5, mais présente une carrosserie unique, légèrement plus grosse. Sous le capot, on retrouve un moteur Fiat, soit le quatre-cylindres turbo de 1,4 litre qui développe 160 chevaux et un couple de 184 livres-pieds. Au choix, une agréable boîte manuelle à six rapports ou une automatique à six rapports.
Maniable à souhait, la petite Fiat n’a toutefois pas la précision chirurgicale de la MX-5 ni la sensation d’un kart de la MINI Cabriolet. En revanche, la suspension légèrement moins ferme rend la conduite quotidienne plus agréable que celle de la Mazda. Par rapport à cette dernière, le moteur de la 124 offre plus de couple, mais son poids est un peu plus élevé.
L’habitacle propose une instrumentation claire et facile d’utilisation, y compris le système multimédia doté d’un écran tactile et d’une molette multifonction, le tout fourni par Mazda. La capote n’offre pas d’assistance électrique, mais sa légèreté la rend facile à monter et à abaisser, ce qu’on peut accomplir tout en restant assis dans la voiture. – MICHEL DESLAURIERS La version la plus sportive de l’Audi A3 sera finalement introduite au Canada, bien qu’il faudra patienter jusqu’à l’été prochain. La récente incarnation de la berline RS 3, fraîchement présentée au Mondial de l’automobile à Paris, devrait fouler le sol canadien en tant que modèle 2018 afin de concurrencer la BMW M2.
Sous le capot, on trouve le même moteur que dans la rutilante Audi TT RS, qui marquera également son retour chez nous. Ce cinq-cylindres turbocompressé de 2,5 litres développe désormais 394 chevaux et un couple de 354 livres-pieds, le tout acheminé aux quatre roues par une boîte automatisée à sept rapports S tronic.
La RS 3 se démarque de l’A3 par sa voie plus large et sa calandre arborant un immense logo quattro. À l’arrière, la RS 3 affiche un style tout aussi racé avec ses embouts d’échappement ovales. Dans l’habitacle, on a droit à un habillage unique grâce à ses sièges sport, sa finition avec surpiqûres contrastantes et son instrumentation numérique Audi virtual cockpit.
La sonorité d’un cinq-cylindres est particulière, et elle peut être rehaussée grâce au mode sport du système de conduite Audi drive select. Selon le constructeur, l’Audi RS 3 2018 peut accélérer de 0 à 100 km/h en aussi peu de temps que 4,1 secondes. – MICHEL DESLAURIERS