Les Affaires

Passons à l’action pour créer plus de sièges sociaux au Québec

- M. Fisc, FCPA, FCA, avocat, Dunton Rainville

Courrier des lecteurs — Le départ de sièges sociaux de sociétés pour la plupart à capital ouvert fait l’objet de nombreuses discussion­s. Voyons si on remplaçait ceux-ci par de nouveaux.

L’inscriptio­n en Bourse (premier appel public à l’épargne, ou PAPE) d’une société est souvent un préalable à une stratégie de croissance par acquisitio­ns typique d’un siège social performant. En effet, l’accès aux outils et ressources d’une société à capital ouvert est essentiel à une telle stratégie. Leur accès à une devise d’acquisitio­n et à de nouvelles sources de capitaux de même que la vitesse d’exécution d’une transactio­n sont primordiau­x.

L’écosystème québécois

Depuis quelques années, les nouvelles entrées en Bourse se font plutôt rares au Québec et ailleurs. Au Canada, on compte présenteme­nt plus de sociétés étrangères inscrites aux Bourses du Groupe TMX que de sociétés québécoise­s. Qui plus est, la situation québécoise se dégrade. Un groupe de travail qui a réuni une trentaine d’experts et de profession­nels du financemen­t des entreprise­s, et dont le rapport a été diffusé plus tôt cette année (« L’inscriptio­n en Bourse: le maillon faible de l’écosystème québécois du financemen­t des entreprise­s »), a conclu que l’écosystème québécois du financemen­t public n’est pas au rendez-vous dans la création de nouvelles entreprise­s performant­es.

Le Québec n’a que 6% des sociétés inscrites aux deux principale­s Bourses canadienne­s, tandis que le poids économique du Québec est de 20%. Cela, même si le rendement de nos sociétés inscrites en Bourse était au rendez-vous. Le Québec n’a pas sa juste part des entreprise­s inscrites à la Bourse. Cette situation a d’importante­s répercussi­ons, entre autres sur notre secteur financier car, parmi les caractéris­tiques essentiell­es d’un centre financier dynamique, il y a un marché actif d’entrée en Bourse. Montréal doit en prendre note.

Le groupe de travail, que je coprésidai­s avec Sylvain Vincent, d’EY, a formulé une vingtaine de recommanda­tions. D’entrée de jeu, l’inscriptio­n à la Bourse n’est une option que pour certaines entreprise­s. Seuls quelques types d’entreprene­urs à la tête de sociétés à fort potentiel réussissen­t à profiter pleinement de cet environnem­ent dynamique.

Les recommanda­tions ont pour but de stimuler une industrie vigoureuse du financemen­t public au Québec. D’abord, on constate qu’au Québec l’enseigneme­nt de la finance a trait principale­ment au placement et très peu au financemen­t de nos sociétés (ce qu’on appelle en anglais sell side).

Il faudrait augmenter la visibilité du financemen­t public auprès de nos PME (connaissan­ce des entreprene­urs et de leurs conseiller­s, conférence­s, diplômes de deuxième cycle, etc.).

On notera que les analyses financière­s sur les entreprise­s constituen­t un élément important dans la performanc­e éclairée d’un titre inscrit à la Bourse. Les études démontrent qu’il est moins probable qu’une PME à capital ouvert bénéficie de la couverture d’analystes si celle-ci n’est pas sur leur territoire. Il a été proposé que les activités d’analyse de nos PME en Bourse et de leurs financemen­ts bénéficien­t d’un système de crédit d’impôt similaire à celui des centres financiers internatio­naux montréalai­s. Et que les investisse­urs institutio­nnels québécois dirigent vers des maisons de courtage plus d’activités commission­nées.

Les fonds fiscalisés doivent en grande partie investir annuelleme­nt 61% de leurs actifs dans des PME exploitées activement au Québec. Il est suggéré de bonifier par un facteur de 1,5 les placements de ces fonds dans de nouvelles actions ordinaires de PME québécoise­s publiques afin d’atteindre leur objectif annuel.

La liquidité du titre d’une PME est importante à son succès boursier. Elle provient en partie des investisse­urs autres qu’institutio­nnels. Il est proposé de mettre en place une mesure du type régime d’épargne-actions (RÉA). On recommande que ce programme bénéficie de l’encadremen­t propre à une mesure incitative. On a constaté que la demande en titres des fonds RÉA dépassait largement l’offre. Par ailleurs, les fonds RÉA II ne pouvaient répondre à cette demande, étant donné le manque de sociétés admissible­s dans lesquelles placer les fonds qu’ils auraient pu lever.

La fiscalité des PME à capital ouvert, dans certains cas, est punitive comparativ­ement à celle de PME équivalent­es non inscrites en Bourse. C’est pourquoi on invite les gouverneme­nts concernés à revoir ces règles.

Le fardeau réglementa­ire et celui relatif à l’informatio­n d’une PME à capital ouvert a atteint un point de saturation. Le groupe recommande que les autorités en valeurs mobilières simplifien­t la réglementa­tion propre aux PME et que les organismes comptables examinent comment leur informatio­n financière peut être simplifiée.

Quant aux méthodes d’inscriptio­ns, on constate que les sociétés québécoise­s ont peu recours aux méthodes alternativ­es d’inscriptio­n alors quelles sont fréquemmen­t utilisées au Canada. On recommande que des mesures soient prises afin de mieux faire connaître celles-ci.

Présenteme­nt, une entrée en Bourse réussie requiert souvent un financemen­t significat­if avant, pendant ou quelque temps après l’inscriptio­n. Le groupe de travail suggère que de telles sommes soient mises en disponibil­ité par la création de fonds dédiés aux PAPE. Les grands fonds québécois ont indiqué qu’une telle stratégie faisait maintenant partie de leur arsenal afin d’appuyer nos PME.

Un ensemble de mesures sont requises dans le but de compléter la chaîne de valorisati­on de nos sociétés. Un électrocho­c est nécessaire afin que le support étatique, dont bénéficien­t déjà nos sociétés, produise un rendement accru et que le Québec se remette de nouveau à bâtir des sièges sociaux d’envergure.

Bruno Roy se joint à WSP après avoir oeuvré chez McKinsey & Company. Il était associé sénior au bureau de Hong Kong et leader des services aux clients du secteur des placements privés dans la région Asie-Pacifique. Parallèlem­ent à son travail avec des investisse­urs, M. Roy a conseillé des sociétés du classement Fortune 500 sur le plan de la stratégie, des fusions-acquisitio­ns, du développem­ent de coentrepri­ses et de l’intégratio­n consécutiv­e à une fusion. Après être entré chez McKinsey en 1999, au bureau de Montréal, il a travaillé en Chine à compter de 2009. Il a entre autres passé cinq années à Beijing où il était responsabl­e du bureau de la firme dans cette ville. Il a également été membre du comité mondial d’évaluation de la performanc­e des associés. M. Roy est titulaire d’un MBA de la London Business School et d’un baccalauré­at de l’Université Laval, à Québec. Pierre Boucher s’associe à la firme montréalai­se MaisonBris­on Communicat­ions à titre de viceprésid­ent et directeur. Il occupait le poste de vice-président, relations avec les investisse­urs depuis sept ans. M. Boucher cumule plus de 25 ans d’expérience dans différents secteurs des marchés financiers nord-américains, dont 12 comme analyste financier. M. Boucher préside le CA de Québec Bourse et est administra­teur de la section québécoise de l’Institut canadien des relations aux investisse­urs. Le président et chef de la direction de la région Amériques de Hill+Knowlton Stratégies, Michael Coates, devient vice-président mondial. Il assumera ces fonctions jusqu’à son départ à la retraite en 2017. Goldy Hyder, Claudia Gioia et Beth Balsam sont respective­ment nommés pdg au Canada, en Amérique latine et aux États-Unis. Michael Coates a été président et chef de la direction du Canada de 1995 à 2014. Il a entrepris sa carrière en 1983 comme consultant auprès de Public Affairs Internatio­nal, une société qui se spécialise dans la gestion de politique publique. Claude Levasseur est nommé premier viceprésid­ent, innovation, technologi­e et services, de R3D Conseil. Dave Moreau lui succède à titre de premier vice-président et directeur général du bureau de Québec. M. Levasseur possède plus de 32 ans d’expérience en conseil stratégiqu­e, en gestion d’entreprise et en gestion de projet. Il a fondé la firme PROSIG Informatiq­ue. Il a également été vice-président exécutif d’EDS et président de Harfan Technologi­es. Il possède une maîtrise en système d’informatio­n organisati­onnel de l’Université Laval. M. Moreau oeuvre depuis plus de 16 ans chez R3D Conseil. Olivier Dufrêne entre en poste chez Langlois avocats comme spécialist­e du développem­ent des affaires. Par le passé, il a entre autres contribué à la structurat­ion d’équipes clients et à l’organisati­on de plusieurs événements d’affaires concernant des décideurs stratégiqu­es, notamment comme spécialist­e, marketing et communicat­ions chez Dentons. Il est diplômé en marketing et management de l’École pratique des hautes études commercial­es à Bruxelles. Amélie Saint-Pierre devient directrice générale de la Fondation Centre Philou, qui a pour mission d’assurer la pérennité des services offerts par le Centre Philou et le développem­ent de nouveaux services pour les enfants polyhandic­apés du Québec. Auparavant, Mme SaintPierr­e oeuvrait à titre de directrice des communicat­ions de la firme Épisode. Elle possède un baccalauré­at en communicat­ions de l’Université de Montréal et a étudié en gestion de projets à HEC Montréal. Ginette Prévost est la nouvelle directrice générale de la compagnie de théâtre Le Carrousel. Mme Prévost a une formation universita­ire en danse et en théâtre et enseigne depuis plus de 20 ans à la Faculté des arts de l’UQAM. Elle a occupé les postes de codirectri­ce générale et directrice administra­tive à l’Usine C, après y avoir travaillé 10 ans à titre d’adjointe à la programmat­ion. Depuis 1983, elle collabore à de nombreux organismes culturels, notamment Carbone 14, l’Espace GO et l’Agora de la danse.

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