Comment le risque politique nuit aux banques
e ne sont ni les taux d’intérêt à un creux historique, ni la faiblesse de l’économie, ni la vigueur de la concurrence. Non, le pire ennemi des titres des banques, tant canadiennes qu’américaines, est désormais le politicien.
Rares sont les investisseurs qui passent de nombreuses heures à évaluer les risques liés à la réglementation et à la politique avant d’acheter un titre bancaire. Les actions des banques se trouvent par défaut dans une grande majorité de portefeuilles, en raison de la relative solidité de leurs activités et des généreux dividendes qu’elles versent. On échange à l’occasion la Banque Royale ( RY, 82,61$) contre la Banque TD ( TD, 58,29$), parce que l’évaluation de la seconde est moins élevée que celle de la première ou que ses perspectives semblent plus attrayantes à moyen terme.
On les achète sans grand questionnement, car même si elles peuvent être ébranlées par un ralentissement économique ou un choc passager comme celui du pétrole en Alberta, elles se remettent généralement vite sur pied. Le risque politique, lui? Bof, les banques sont certes assujetties à des règles strictes, mais rien qui puisse m’empêcher de placer de l’argent dans le secteur, se disent la plupart des investisseurs. comptes ont été remboursés. En outre, M. Stump a renoncé à une rémunération de 41 M$ US en options d’achat d’actions. Par-dessus tout, la banque a vu sa valeur boursière fondre de 20 milliards de dollars américains en quelques semaines. Cela n’a pas été suffisant pour apaiser les politiciens. En particulier la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, qui tire un avantage politique en dénonçant les incalculables abus des firmes de Wall Street.
Loin de moi l’idée d’affirmer que John Stumpf est blanc comme neige. Même s’il a contribué à générer 149 G$ US de bénéfices et à faire progresser la capitalisation boursière de Wells Fargo de 124G$ US au cours de ses neuf années à la tête de l’institution, il a lamentablement géré cette crise. On peut aussi lui reprocher d’avoir réagi trop tardivement pour endiguer la vague des faux comptes. Reste qu’il paie un lourd tribut dont les principaux gagnants ne sont ni les clients de la banque ni les actionnaires, mais une poignée de personnes à Washington.