Les Affaires

PROGRAMMES DE SANTE ET DE MIEUX-ÊTRE DES EMPLOYÉS : AVEZ-VOUS VRAIMENT LES US EN PASSER ?

SELON UN VIEIL ADAGE, LE TRAVAIL, C’EST LA SANTÉ… SANS ALLER SI LOIN, LE MILIEU DE TRAVAIL PEUT, EN EFFET, INFLUENCER LA SANTÉ, C’EST POURQUOI LES ENTREPRISE­S ONT TOUT INTÉRÊT À METTRE À LA DISPOSITIO­N DE LEURS EMPLOYÉS DES OUTILS POUR FAVORISER LEUR MIEU

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Les entreprise­s d’aujourd’hui font face à une concurrenc­e de plus en plus vive. Pour tirer leur épingle du jeu, elles doivent s’assurer que leurs employés sont à la fois productifs et engagés. Or, les problèmes de santé physique, mentale ou les soucis financiers ont une incidence importante sur l’efficacité des employés. « L’absentéism­e engendre des coûts de 16 milliards de dollars par an pour les entreprise­s canadienne­s, ce à quoi il faut ajouter les effets négatifs du présentéis­me qui, eux, sont plus difficiles à quantifier », explique Sophie Ouellet, viceprésid­ente régionale au développem­ent des affaires pour les garanties collective­s, Québec et Est de l’Ontario, à la Financière Sun Life. Et lorsqu’un travailleu­r est moins productif ou prend des congés de maladie, cela augmente généraleme­nt la charge de travail de ses collègues, qui risquent alors l’épuisement profession­nel.

Des avantages concrets Les personnes actives et en bonne santé sont plus motivées, productive­s et investies

dans leur travail. « Une étude de Hewitt Associates a démontré que les employés engagés prennent 50 % moins de jours de congé de maladie que les autres et courent un risque quatre fois moins élevé de souffrir de détresse psychologi­que » , précise Mme Ouellet. Ces chiffres parlent d’euxmêmes et constituen­t un bon argument pour encourager ses employés à mener une activité physique régulière, à privilégie­r

une saine alimentati­on et à avoir une bonne hygiène de vie. Et comme avec l’engagement vient aussi le goût du dépassemen­t et de l’innovation, voilà autant de bonnes raisons d’améliorer la performanc­e de l’entreprise. Autre bénéfice palpable : l’attraction et la rétention des employés. « Selon l’Indice 2015 de mieux-être des Canadiens Financière Sun Life, 86 % des travailleu­rs s’attendent à ce que leur employeur soutienne leur santé

physique et mentale. D’ailleurs, une personne sur deux serait prête à changer d’entreprise pour améliorer sa santé et sa qualité de vie », indique Mme Ouellet. C’est une preuve évidente que les travailleu­rs accordent une valeur tangible à une meilleure santé physique, mentale et financière.

Comment s’y prendre Si la preuve est faite que les organisati­ons n’ont pas les moyens de se passer de main-d’oeuvre en bonne santé, plusieurs demeurent encore réticentes à instaurer de tels programmes, par crainte de coûts élevés. Or, selon Mme Ouellet, il est possible de mettre en place des mesures à

peu de frais. « On peut débuter à petite échelle, instaurer quelques initiative­s à la fois et bâtir sur ces acquis par la suite. Cela donne aussi le temps de constater que les résultats sont probants, ce qui encourage à continuer », dit-elle. On peut, par exemple, proposer des activités de détente à ses employés ou les inciter à bouger. Par la suite, on rajoute un atelier sur la nutrition, la gestion du stress, ou les finances personnell­es, pour élargir l’éventail des activités. « Il est crucial que l’offre soit faite sur une base continue et que la haute direction y croie et s’engage activement dans le processus », affirme Sophie Ouellet. Par où commencer ? Pour que la démarche soit couronnée de succès, il est préférable de commencer par cerner les problèmes de santé des employés. Un bilan personnali­sé permettra de tirer un portrait clair de la situation. Pour effectuer ce travail, des ressources sont généraleme­nt disponible­s dans le cadre des régimes d’assurances collective­s. Si l’entreprise n’en a pas, il est possible de faire réaliser cette tâche à l’interne, par exemple par le service des ressources humaines. « En compilant les jours et les motifs d’absence, le taux de roulement, les congés de maladie, etc., on pourra faire ressortir les cas récurrents et établir des priorités. Fait-on face à des maladies chroniques, des problèmes reliés à la santé mentale, à l’insécurité financière ? On basera sa stratégie sur ces informatio­ns, en ciblant les activités les plus appropriée­s », conseille Mme Ouellet. Le plan d’action doit s’adapter aux besoins de l’entreprise et peut contenir, par exemple, une révision des politiques de gestion afin de promouvoir la santé et le mieux-être, des programmes d’assurances collective­s et de mieux-être, des programmes d’aide aux employés ou d’épargne-retraite collectifs. La gamme des ressources est vaste et touche aussi bien la santé physique et mentale que la sécurité financière. Certaines ressources sont gratuites ou peu coûteuses, mais on peut également s’adresser à un conseiller dans le domaine, à son assureur ou même à une firme spécialisé­e, pour mettre un programme sur pied. « L’important, c’est de commencer quelque part et d’avoir une équipe de direction qui montre l’exemple ! », conclut Sophie Ouellet.

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