Les Affaires

Le Groupe Océan renforce sa présence dans le Sud

- Pierre Théroux redactionl­esaffaires@tc.tc

Faire des affaires à Cuba – La drague Océan Traverse Nord s’apprête de nouveau à fuir l’hiver québécois et à mettre le cap vers le Sud. Ce navire particulie­r d’une longueur de 64 mètres, qui effectue des travaux de dragage des fonds marins, longera la côte atlantique pendant près de trois semaines avant d’atteindre la région des Caraïbes. Là où l’entreprise maritime de Québec poursuit sa conquête d’un marché de plus en plus attrayant.

« L’hiver, il n’y a pas de travaux à faire au Québec ou dans l’Est canadien. Nous en profitons pour réaliser des opérations de dragage dans le Sud », explique Philippe Filion, directeur des affaires publiques et corporativ­es du Groupe Océan, une entreprise qui offre aussi des services de réparation et de constructi­on navale ainsi que de remorquage portuaire.

En avril dernier, la drague Océan Traverse Nord a passé un mois à Cuba. La compagnie minière Empresa Minera Del Caribe a eu recours à ses services pour effectuer des travaux d’entretien du chenal d’accès au port de Santa Lucia, à quelque 100 milles nautiques de La Havane.

L’Océan Traverse Nord et son équipage de 25 personnes y ont extrait près de 60 000 mètres cubes de sédiments et de sable pour préserver la profondeur d’eau et ainsi permettre le transit des navires qui transporte­nt le concentré de minerai de plomb et de zinc provenant de l’exploitati­on minière de l’entreprise cubaine.

Une terre hospitaliè­re

L’entreprise minière cubaine avait pris contact avec Groupe Océan un an plus tôt pour l’inviter à répondre à un appel d’offres. « C’est notre présence dans le Sud, depuis trois ans, qui nous a fait connaître et permis de décrocher ce contrat cubain », indique Philippe Filion, qui ne peut en dévoiler la valeur, sinon qu’il atteint « quelques millions de dollars ».

Pour Groupe Océan, Cuba s’avère un « territoire qui offre beaucoup de potentiel de développem­ent ». D’autant que l’entreprise y a trouvé une terre hospitaliè­re. « On avait certaines appréhensi­ons. On s’attendait à ce que les démarches soient compliquée­s, que la bureaucrat­ie soit lourde. Mais tout s’est passé rapidement », dit M. Filion. Groupe Océan, précise-t-il, a grandement profité du soutien de la compagnie minière cubaine qui a fait les démarches d’autorisati­on nécessaire­s auprès des autorités cubaines.

Le marché cubain est d’autant plus intéressan­t pour le Groupe Océan qu’il n’a pas à rivaliser avec les quatre géants européens qui dominent le marché internatio­nal du dragage. « On vise des marchés qui nécessiten­t de petits volumes de dragage, où on peut arriver avec de plus petits équipement­s et en offrant de meilleurs prix. Ce que les grands acteurs ne peuvent pas faire », dit M. Filion.

L’entreprise ne s’inquiète pas outre mesure de l’arrivée de concurrent­s américains. « Le marché va certaineme­nt s’ouvrir à la concurrenc­e américaine, mais nous misons sur notre expertise et sur le fait que nous avons déjà fait nos preuves », dit-il, en précisant que l’entreprise s’attend à obtenir de nouveaux contrats à Cuba.

Contrats au Mexique et en République dominicain­e

Groupe Océan a fait une première percée dans les eaux du Sud en janvier 2014, avec un contrat de dragage de 300 000 mètres cubes de sédiments au port de Dos Bocas, au Mexique. Les autorités portuaires mexicaines avaient ensuite profité de la présence du navire pour réaliser des travaux au port de Veracruz, où on a extrait 15 000 m3 de sédiments.

L’Océan Traverse Nord a ensuite navigué vers la République dominicain­e, où elle a réalisé des dragages des ports de San Pedro de Macoris, de Rio Haina et de La Romana.

En début d’année, le navire a réalisé des opérations de dragage pour la constructi­on d’une nouvelle centrale thermoélec­trique alimentée au charbon et d’un quai servant à l’approvisio­nnement et à la manutentio­n de la matière première à Punta Catalina, toujours en République dominicain­e.

L’Océan Traverse Nord est la plus imposante drague du genre dans l’Est du Canada. Elle a été construite en 2012, dans le chantier naval de l’entreprise à L’Isle-aux-Coudres, pour le contrat d’entretien de deux tronçons de la voie navigable du fleuve Saint-Laurent.

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