Cop22 : après la réflexion, l’heure est à l’action
avancé en matière de technologies propres. Il attire beaucoup l’attention des entreprises qui s’internationalisent. »
Un rapport publié en 2014 par la Banque mondiale prévoyait des investissements de l’ordre de 6 400 milliards de dollars américains en technologies propres dans les pays en développement au cours de la période 2014-2023. Un marché potentiel de 1 600 G$ US serait à la portée des PME du secteur, dont au moins 235 G$ US seulement en Afrique.
Mais la COP22 ne représente pas seulement un lieu de rencontre: les négociations menées sous l’égide des Nations Unies pourraient avoir des répercussions sur des entreprises du secteur des technologies propres. La 22e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP22) se désigne comme la « COP de l’action ». Ce rendez-vous international sera axé sur les mesures permettant d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, adopté l’an dernier par 195 États, dont l’un des principaux consiste à limiter le réchauffement climatique sous le seuil de deux degrés Celsius.
« Les technologies propres font partie des solutions, dit Denis Leclerc, président et chef de direction de la grappe Écotech Québec. C’est une belle occasion de promouvoir la créativité et l’ingéniosité des entrepreneurs du Québec en innovation pour combattre les changements climatiques. »
Plusieurs événements en
Guy Drouin, président et chef de la direction de Biothermica, a des attentes élevées à l’égard de cet événement, même s’il ne se rendra pas à Marrakech. Il souhaite voir le retour durable d’un dispositif semblable au Mécanisme de développement propre (MDP), une sorte de marché du carbone qui avait été élaboré dans le cadre du protocole de Kyoto et mis en application en 2005.
Plus de 7 500 projets avaient été enregistrés et approuvés par l’intermédiaire de ce mécanisme et avaient permis une réduction de 1,7 milliard de tonnes équivalent CO . La récupéra
2 tion et la capture de biogaz mis en service par Biothermica au Salvador en 2006 étaient enregistrées dans le marge des négociations formelles seront d’ailleurs prévus sur le site, dont un espace consacré à la société civile et un autre aux entreprises innovatrices. Sur place, Export Québec tiendra un Espace Québec-Canada pour permettre à des entreprises d’ici d’y organiser des rencontres.
Le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation (MESI) du Québec s’attend à ce qu’environ 70 participants du Québec prennent part à des programmes d’affaires durant la COP22, principalement dans les secteurs du traitement des eaux et des déchets, de l’efficacité énergétique et des technologies de l’information. Ils participeront à ces rencontres par l’intermédiaire d’une mission commerciale dirigée par Export Québec. MDP. « On est allé faire un travail que personne n’aurait fait s’il n’y avait pas eu Kyoto », dit M. Drouin. Ce projet lui avait permis de vendre 325 000 crédits de carbone au Luxembourg en 2007. Le MDP a été ébranlé après l’échec de la COP15 de Copenhague en 2009.
L’incertitude autour de l’intégration d’un mécanisme similaire avec l’Accord de Paris met en jeu le projet de Biothermica aux Gonaïves, en Haïti. L’entreprise y planifie l’aménagement d’un site d’enfouissement muni d’un biodigesteur pour récupérer le méthane de façon à faire fonctionner un moteur qui générera ensuite de l’énergie, laquelle sera vendue à Électricité d’Haïti. Elle a créé une filiale, Bioénergie Haïti, dans laquelle participe la
Une trentaine de jeunes professionnels dans le domaine du développement durable s’envoleront pour leur part vers Marrakech avec l’organisation CAP COP22 (CAP, signifie connecter, agir et participer), tandis que huit jeunes entrepreneurs du secteur des technologies propres voyageront au sein d’une délégation formée par le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ).
« La COP22 regroupe des acteurs du monde entier, et ce sera l’endroit par excellence pour rencontrer des gens qui oeuvrent dans les technologies propres », juge Monsef Derraji, pdg du RJCCQ. Denis Leclerc, quant à lui, participera aussi à la COP22 dans le but de cibler des partenaires potentiels « pour accélérer la commercialisation des innovations d’ ici ». — É. P. ÉMOND société civile grâce à un modèle d’entreprise « qui se rapproche de l’économie sociale », explique M. Drouin.
Ce projet a récemment reçu le feu vert des autorités haïtiennes pour être reconnu à un enregistrement de crédits de carbone, dans le cadre d’un MDP. « C’est un beau projet, mais il ira de l’avant s’il y a un cadre », insiste M. Drouin. Ce dernier met ses espoirs dans le Maroc, alors que le conseil exécutif du MDP avait été mis en place lors de la COP7 en 2001, qui se déroulait également à Marrakech.