Plus techno et plus accessible
Le partenariat de Bourstad avec Cirano, qui héberge la plateforme depuis novembre 2015, porte ses fruits. En plus de revamper sa technologie, la simulation boursière sera désormais disponible toute l’année.
Les participants qui le souhaitent pourront continuer de gérer leur portefeuille après le concours, qui demeure. « Les gens nous disaient souvent être déçus que ce soit terminé. Ils pourront maintenant poursuivre l’expérimentation », se réjouit Waguih Laoun, un enseignant impliqué dans Bourstad depuis plus de 20 ans.
Les groupes auront aussi la possibilité de mettre sur pied leur propre simulation privée, au moment et pour la durée qui leur conviendront. Cette nouveauté cible les enseignants, mais également les organisations, par exemple les ordres professionnels qui voudraient former leurs employés, leurs clients ou leurs membres.
Côté technologie, les transactions seront désormais réalisées selon les cotes affichées durant la journée. Jusqu’ici, elles étaient toujours enregistrées aux cours de clôture de la journée.
Les organisateurs ont conclu une entente avec le diffuseur de données QuoteMedia, qui fournira plusieurs informations, dont les cours boursiers. Ces derniers s’afficheront avec un délai de 15 minutes, mais tout a été pensé pour éviter un arbitrage indu avec les cotes en temps réel. Dès qu’un participant inscrira une transaction, elle sera horodatée, puis réalisée 15 minutes plus tard, au cours réel du moment de la transaction.
Autre nouveauté, des transactions pourront être programmées à des cours limites : si le titre atteint le seuil visé durant la journée, la transaction se réalisera. Sinon, elle tombera à l’eau.
Le site Web de Bourstad a aussi été complètement revu. Plus convivial, il offre aux participants un tableau de bord détaillé, avec des indicateurs clés et la progression de leurs titres en portefeuille. Il y a également plus de documents explicatifs et de jeux de sensibilisation. — M.-C. MORIN
La tolérance au risque, c’est plutôt abstrait. Pour se familiariser avec le concept, les participants de Bourstad doivent établir un profil d’investisseur au début de la simulation et le respecter tout au long de leurs transactions. Ce qui s’avère plus facile à dire qu’à faire !
Il faut en effet une bonne dose de discipline pour résister aux titres prometteurs, mais trop risqués. Surtout quand les collègues affichent fièrement leurs propres gains ! Ce sera, pour les étudiants, une bonne pratique pour les futures discussions de bureau ou les soupers entre amis…
Mais savoir gérer les risques va bien plus loin que ça. « C’est une compétence clé en finance », fait valoir Paul Bourget. L’enseignant à la retraite voit la chose en trois étapes : bien identifier et mesurer les éléments qui représentent des risques ; s’en protéger pour éviter les pertes ou, du moins, pour les limiter ; et en tirer profit pour réaliser des gains. Attention, il ne s’agit pas ici de spéculer sur des risques, précise M. Bourget. « Demandez-vous quelles valeurs [catégories d’actifs ou secteurs d’activité] pourraient s’affermir si un risque donné se matérialisait. »
La grille d’analyse des risques doit inclure tous les risques, même ceux difficilement quantifiables, comme la responsabilité sociale des entreprises, ajoute M. Bourget. « Ces concepts prennent de plus en plus d’importance, et on doit chercher à mesurer leur impact sur la performance de l’entreprise. » Au premier coup d’oeil, investir en Bourse semble facile : on vend et on achète des actions. « Les jeunes me demandent comment on sait qu’une action va bientôt monter », raconte en riant Julie Blondin, enseignante en administration au Collège André-Grasset. Elle les ramène vite sur Terre : s’il y avait une formule magique, elle ne serait pas dans sa classe, mais plutôt en train de compter ses millions !
Son objectif n’est pas de les décourager. Au contraire, la Bourse est un beau et grand défi pour ceux qui veulent y mettre l’énergie. « Ils se rendent compte que, s’ils investissent, ils devront lire, s’informer, analyser, réfléchir… C’est beaucoup plus complexe que ce qu’ils pensaient au départ ! »
Afin de montrer à quel point suivre l’actualité est essentiel, plusieurs enseignants qui participent à Bourstad prennent quelques minutes au début de leurs cours pour décortiquer une ou deux nouvelles importantes. « Je regarde avec eux ce qui se passe sur le titre, comment les investisseurs réagissent », explique Mélanie Gingras, enseignante d’économie au Collège Regina Assumpta, une école privée de Montréal.
Et elle a toute leur attention ! « Les actions sont des placements people pour les jeunes. Ils sont très curieux de suivre et de comprendre les nouvelles. » C’est d’ailleurs un défi de les amener à regarder au-delà des « grosses vedettes » de la Bourse. Trop souvent, ils tombent dans le piège de la facilité et ne cherchent pas d’autres entreprises que celles qu’ils connaissent bien.
Pour dénicher des titres moins connus mais plus intéressants, ils doivent creuser, aller plus loin que les grands titres de journaux. « Il faut consulter une variété de sources », dit Paul Bourget, qui suggère entre autres de visiter les sites Morningstar et Value Line, et de lire les analyses de stratèges réputés.