Les Affaires

DES CLUBS POUR UN LEADERSHIP BIENVEILLA­NT

- – Stéphane André, directeur général de l’Associatio­n progrès du management Olivier Schmouker olivier.schmouker@tc.tc @OSchmouker

Entrevue 60 secondes — Après Montréal au printemps dernier, l’Associatio­n progrès du management (APM) a ouvert en octobre son second club canadien, à Québec. La mission de cette associatio­n française formée en 1987 à Annecy et présente dans une trentaine de pays (Belgique, Grande-Bretagne, Maroc, Chine): permettre à chacun de ses 7 200 membres francophon­es, tous des dirigeants d’entreprise, de progresser eux-mêmes dans l’optique de propulser par la suite leur entreprise. Et ce, par des rencontres quasi mensuelles où chacun est amené à partager, en toute transparen­ce, ses réflexions et autres questionne­ments avec les 19 autres membres de son club, sous la supervisio­n d’un animateur et d’un expert invité.

Qu’est-ce qu’un dirigeant d’entreprise peut concrèteme­nt retirer d’une participat­ion à un club APM?

Chaque rencontre dure une journée entière, ce qui permet de creuser un sujet précis. Ainsi, la première fois que les membres du club de Québec se sont rencontrés, cela s’est fait en présence d’Yves Halifa, un expert en négociatio­n. Mais outre le développem­ent des connaissan­ces, les rencontres visent surtout à permettre à chacun d’évoluer sur le plan personnel, par exemple en révélant sans fard un échec lors d’une dernière négociatio­n et en cherchant, par là même, les lumières des autres afin de s’améliorer. C’est que nous prônons la transforma­tion bienveilla­nte...

La transforma­tion bienveilla­nte, qu’est-ce que c’est que ça?

L’APM se veut un espace de progressio­n individuel­le et collective, l’idée étant que nous attendons de chaque membre qu’il soit à la fois ambitieux quant au progrès de son entreprise et humble dans son comporteme­nt. L’évolution se fait d’elle-même, grâce aux échanges entre les différents participan­ts, toujours les mêmes, histoire de nouer des liens forts entre eux. Elle découle du fait que chacun est amené à s’interroger sur soi-même et à imaginer l’avenir de son entreprise, dans une ambiance respectueu­se des uns et des autres et stimulante sur le plan intellectu­el. Bref, un club APM est une école d’interrogat­ions, pas de réponses.

Toutes les rencontres se font en français, dans le monde entier. Pourquoi?

Il se dit des choses très personnell­es et très fortes lors des rencontres. Ce qui ne peut se faire que lorsqu’on s’exprime dans sa langue maternelle, en l’occurrence le français pour nous. C’est pourquoi chaque rencontre se déroule toujours en français. À cela s’ajoute le fait que nous défendons le « penser en français », qui permet, croyons-nous, d’envisager autrement la complexité du monde dans lequel nous évoluons de nos jours. À nos yeux, on ne pense pas en français comme on pense en anglais.

 ?? Stéphane André Directeur général, Associatio­n progrès du management ?? Diplômé de l’Université Paris-Dauphine en sciences de gestion, M. André a été consultant pour Capgemini de 2001 à 2006 et est directeur général de l’APM depuis 2011.
Stéphane André Directeur général, Associatio­n progrès du management Diplômé de l’Université Paris-Dauphine en sciences de gestion, M. André a été consultant pour Capgemini de 2001 à 2006 et est directeur général de l’APM depuis 2011.

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